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Théa Rojzman (Autre)Sandrine Revel (Autre)
EAN : 9782344041055
128 pages
Glénat (02/06/2021)
4.17/5   261 notes
Résumé :
« Il faut en parler, nécessairement ».

Sur une île inconnue où vivent des humains qui nous ressemblent, une sorte d'usine géante oeuvre depuis toujours. Cette étrange usine a pour mission d'avaler les cris rendus muets des enfants.
Elle s'appelle Grand Silence...

Dans un conte pour adultes aussi beau que son sujet est délicat, Théa Rojzman et Sandrine Revel livrent un roman graphique puissant qui explore sans brutalité ni complai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
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Théa Rojzman et Sandrine Revel dénoncent ici la loi du silence face aux maltraitances faites aux enfants, et notamment aux violences sexuelles. À travers ce conte pour adultes, intitulé "Grand silence", il nous est clairement exposé les conséquences désastreuses qui en découlent, pouvant aller jusqu'au suicide. le message est clair : libérons la parole, écoutons ces enfants, aidons-les.

Sur une île inconnue, est implantée une usine, appelée "Grand silence", qui avale tous les cris des enfants : une façon de nous faire comprendre qu'il est bien plus facile de les ignorer, de faire comme s'ils n'existaient pas...

Les jumeaux Arthur et Ophélie ont été séparés lorsque leurs parents ont divorcé : Arthur est parti vivre dans un petit appartement avec son père, Ophélie est restée dans la maison familiale avec sa mère. Chacun va par la suite subir des atrocités. Au fond d'eux, un monstre va prendre forme. Arthur nommera le sien Aine, des piquants lui pousseront sur le corps. Ophélie, quant à elle, nommera le sien Onte, et rétrécira un peu chaque jour. L'un tombera dans l'alcool et la violence, l'autre dans l'anorexie. Jusqu'à ce qu'un jour, Maria, leur instit, décide d'agir : pour avoir été une victime plus jeune, elle entend tous les cris des enfants eux-mêmes victimes et elle en a assez, il est temps de mettre fin à ce Grand silence et de libérer tous les cris. Mais ce faisant, des volutes de fumée de différentes couleurs s'en échappent et se dirigent vers les gens : bleu pour les victimes, rouge pour les bourreaux, violet pour les victimes qui sont devenus bourreaux à leur tour...

Ce conte mi-onirique, mi-fantastique aborde un sujet très délicat et pénible, mais il le fait sans violenter le moins du monde, tout en finesse et subjectivité. C'en est très perturbateur et il n'en fait pas moins froid dans le dos.

Les dessins vont à l'encontre du sujet abordé, puisqu'ils sont extrêmement doux. Tantôt symboliques, tantôt métaphoriques dans la représentation des actes, des événements ou des ressentiments des personnages, ils nous offrent un scénario peu commun mais très efficace. Et comme il y a très très peu de texte, il n'y a souvent qu'à observer les événements s'enchaîner, c'en est d'autant plus bouleversant.

J'ai toujours du mal dans mes lectures quand on s'en prend aux enfants, mais je voulais vraiment découvrir "Grand silence". Ce roman graphique est aussi envoûtant que terrible, aussi malaisant que poignant. Mon retour paraît certainement quelque peu décousu, mais pour ma défense, je trouve très compliqué de mettre des mots sur un livre que je trouve à la fois beau et effrayant. Les autrices font montre de sensibilité et de tendresse tout en abordant un sujet dur, violent, abominable. C'est tellement contradictoire que j'en suis perturbée et que je ne sais plus qu'en dire.

Pourtant, il est nécessaire autant qu'il est efficace. En libérant la parole, Théa Rojzman et Sandrine Revel émettent un message très important : celui de dire, de mettre des mots sur des douleurs inexprimables, celui de les entendre et de les écouter jusqu'au bout.

Ce livre est à la fois beau et affreux. Écrasant et libérateur. Poignant et déroutant. Important et nécessaire.

Demandez-moi si j'ai aimé ? Je vous répondrais non. Demandez-moi pourquoi je n'ai pas aimé ? Je vous répondrais parce que j'ai aimé...
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Grand Silence évoque l'un des sujets les plus tabou de notre société à savoir les violences sexuelles commis sur des enfants. Avec la souffrance animale notamment sur les chiens, c'est un sujet grave qui me touche beaucoup. Il y a toujours un grand silence d'où la volonté des auteurs Sandrine Revel et Théa Rojzman d'en parler même si cela fait mal.

Chaque année, rien que dans notre pays, il y a plus de 130000 filles et 35000 garçons qui subissent des viols en majorité incestueux. Moins de 4% des victimes vont porter plaintes. Sur ce total, 73% des procédures pour violences sur mineur seront classés sans suite. Cela démontre l'impunité qui règne sur ces méfaits intolérables.

C'est sous la forme d'un conte aux allures enfantines et aux dessins parfois naïfs. le choix graphique peut être discutable et déroutant mais il permet sans doute de ne pas basculer dans l'horreur la plus absolue.

Par ailleurs, le fond est amené avec beaucoup de subtilité. Les monstres existent malheureusement et il faut également les soigner. Au-delà de cet aspect, il faut saisir d'urgence de ce fléau afin de l'éradiquer. Les conséquences sont bien trop dramatiques et cela impacte toute la société.

Il y a le choix judicieux des couleurs entre le rouge pour l'agresseur et le bleu pour la victime mais surtout le violet pour celui qui a été victime et qui est devenu agresseur à son tour comme pour tomber dans un cycle infernal.

Je ne le cache pas, c'est le genre de BD qu'on ne lira qu'une fois tant c'est insoutenable. Je ne peux que saluer ces deux autrices qui ont fait un travail remarquable sur l'un des sujets les plus douloureux qui existent dans nos sociétés. Oui, il faut détruire le système du grand silence.
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Ils entendent les cris
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Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. le premier tirage date de 2021. Il a été réalisé par Théa Rojzman pour le scénario, et par Sandrine Revel pour les dessins et les couleurs. Il contient 116 pages de bande dessinée. Il se termine avec une postface de la scénariste expliquant son choix d'une forme de conte, d'une page recensant quelques chiffres indicatifs, d'une autre indiquant où trouver des informations, et d'une avec une courte biographie des autrices.

La vue se rapproche d'une île abritant une petite ville, au-dessus et dans laquelle planent des lambeaux de nuage. Sur la grande place, les habitants essayent de fuir en tous sens, en se bouchant les oreilles avec les mains, et en suppliant pour que le silence revienne. Quelques années plutôt, madame enceinte et monsieur se marient. Pendant la noce, Octave, le frère de madame, député des Hauts Sommets, va trouver le mari pour le féliciter. le député remarque deux garçons en train de fumer en cachette derrière un arbre. Il s'approche d'eux, et l'un part en courant, l'autre Freddy, onze ans, reste, le neveu du mari. le député s'adresse au garçon en jouant à la fois sur la sympathie, une forme d'autorité, une mise en confiance et un chantage émotionnel. Il promet à Freddy de ne rien dire à ses parents sous réserve qu'il vienne avec lui. Pendant ce temps-là, la fête continue et le jeune époux passablement éméché se ressert une coupe de champagne, puis en remplit d'autres pour les invités. À l'écart au pied d'un arbre, Freddy est agenouillé par terre, le pantalon baissé, avec la sensation que sa tête s'est détachée du reste du corps et repose par terre à une dizaine de centimètres. Octave boit une coupe de champagne. La nuit, en rentrant en voiture, les parents s'étonnent du mutisme de leur fils Freddy le mettant sur le compte de la fatigue.

Six ans plus tard, les jeunes époux divorcent, le mari se montrant violent. Ils ont eu des jumeaux : Ophélie et Arthur qui ont six ans. La fillette reste avec sa mère, et le fiston va vivre avec son papa. Les jumeaux dorment pour la dernière fois chacun dans leur lit dans la même chambre, se demandant s'ils se reverront, se disant que oui, au moins à l'école. Arthur se dit qu'Ophélie va avoir une grande maison, et lui une petite. Il coupe un bout de mèche de ses cheveux roux, et le remet à sa soeur. Ils finissent par dormir. Sur une colline, qui domine la ville, se trouve un bâtiment hérissé de piques portant l'inscription Grand Silence. Quelques jours plus tard, la mère présente sa nouvelle chambre à Ophélie, et le père présente sa nouvelle chambre à Arthur. le matin, les jumeaux se retrouvent et se prennent par la main devant les grilles de l'école, alors que les deux parents s'en vont en se tournant le dos, sans se parler. Dans la cours de l'école, les enfants parlent, mais on ne les entend pas. le soir, la mère embrasse le front de sa fille pour lui souhaiter bonne nuit. Ophélie lui demande : Pourquoi, maman ? Parce que, répond sa mère. le père embrasse le front de son garçon, et lui demande : Pas de baston demain. Pour répondre à son fils, il complète : pas de baston perdue.

Il est vraisemblable qu'en entamant cette bande dessinée, le lecteur dispose déjà d'une idée de son thème et qu'il s'attende à une lecture ardue, pénible, voire insoutenable, une forme de témoignage douloureux, ou de pamphlet nécessaire. Il n'est pas préparé à la première page avec ce traveling avant vers une île et ces individus essayant d'échapper à des bruits sous-entendus. Il se demande bien également qui est cette femme en fauteuil roulant. Après ce prologue intrigant, arrive la scène du mariage et l'agression qui se déroule hors champ des cases, sans détail, mais sans possibilité de s'y tromper. En page 12, el lecteur découvre la tête séparée de du corps de l'enfant, après quelques instants, il la remet à sa place. Les couleurs sont douces, l'arbre s'élevant vers le ciel évoque un symbole phallique, les corbeaux prononcent des phrases culpabilisant l'enfant. Les autrices utilisent des conventions de conte pour enfants, une simplification des formes, des couleurs atténuées, des métaphores visuelles. le lecteur ne sent ni agressé, ni pris en otage, ni culpabilisé. Les phylactères ne contiennent pas énormément de texte et il y a une vingtaine de pages dépourvues de texte, ce qui donne un rythme rapide à la lecture, et la place au lecteur de réagir en son for intérieur, d'exprimer sa sensibilité sans qu'elle ne lui soit dictée.

Le lecteur poursuit sa découverte de l'histoire, aux côtés d'Ophélie et d'Arthur, chacun de leur côté, comment leur vie est conditionnée par celle des adultes et leurs choix autour d'eux. Il découvre également la condition de Maria, l'institutrice en fauteuil roulant, sa sensibilité, et une partie de son histoire personnelle. Les dessins rendent chaque personnage attachant, dans sa simplicité et son expressivité, à l'exception d'Octave. Ils n'en deviennent pas simplistes pour autant. La dessinatrice sait montrer une large gamme d'émotions, à la fois par l'expression du visage, à la fois par le langage corporel. Il n'y a pas que de la souffrance et de la méchanceté. Les jumeaux sont mignons, sans être parfaits, et l'empathie fonctionne tout de suite, ainsi que pour Maria, sans qu'ils ne deviennent angéliques, sans que les adultes ne soient diabolisés. le lecteur apprécie le fait de lire une réelle bande dessinée, et pas un pamphlet ou une thèse illustrée. Il côtoie les individus pleinement réalisés, que ce soient les rôles principaux ou les figurants, chacun avec leur tenue vestimentaire et leur occupation. L'artiste sait mettre en scène les situations de la vie quotidienne avec une tonalité de couleur qui leur apporte une touche d'illustration pour enfant, ou de légère intemporalité. le lecteur se sent impliqué dans ces moments du quotidien, très parlants : personnes un peu gaies à la noce, retour dans la nuit à l'arrière de la voiture, chambre partagée avec son frère ou sa soeur, découverte d'une nouvelle chambre, arriver dans une cour d'école, faire ses devoirs, chercher à comprendre le comportement d'un adulte, etc. Elle rend admirablement bien les sensations de la vision du monde à hauteur d'enfant.

Dans le même temps, le lecteur peut voir des adultes normaux et banals dans leur comportement : la maîtresse, le médecin, les passants anonymes dans la rue. Il sourit de temps à autres devant une représentation un peu décalée appartenant au domaine du conte, comme les costumes d'apparats des soldats dans les couloirs du ministère (page 53). le récit l'emmène dans des endroits variés les tables de la noce installées en extérieur, l'habitacle d'une voiture, un pavillon de banlieue, des chambres d'enfant, les rues de la ville, la cour d'école, un champ de coquelicots. Ces lieux sont eux aussi représentés avec un bon niveau de détail, et une licence artistique permettant d'en restituer l'esprit sans devoir se contraindre à un photoréalisme. le lecteur apprécie le plaisir de la lecture, et se prend au jeu de découvrir ce que recouvre l'appellation Grand Silence, ainsi que le sens de ces phylactères vierge de mot, et de ces têtes détachées du corps. Il est également vite submergé par l'émotion. A commencer avec le petit garçon qui ne sait pas dire à ses parents ce qui vient de se produire, puis la séparation du couple qui entraîne la séparation des jumeaux, la conduite à risque du cousin Freddy.

Dans la postface, Théa Rojzman explique qu'elle a choisi la forme d'un conte pour de toutes les histoires en faire une seule qui soit fictionnelle, tout mêler, raconter autrement, imaginer, réunir, imager, zoomer et agrandir. La structure du récit, les séquences et la narration visuelle avec les phylactères y parviennent avec une sensibilité incroyable. le lecteur ressent le silence et la solitude des jumeaux, la souffrance qui est l'impossibilité de dire, à la fois du fait de la culpabilité imposée par l'autorité de l'adulte, mais aussi par manque de mots pour verbaliser un acte aussi inconcevable. le lecteur se rend compte qu'Ophélie et Arthur n'ont qu'une seule soupape : le fait qu'entre jumeaux ils se comprennent sans se parler. Il voit bien que non seulement ils ont été victimes d'un acte ignoble, mais qu'en plus ils ne peuvent pas exprimer leur souffrance. Au fil des séquences, il capte différentes facettes de ce crime : l'effet de dissonance cognitive chez l'enfant (la confiance en l'adulte et ce qu'il lui a fait subir, deux choses inconciliables qui provoquent cette dissociation), la prédation des adultes profitant de leur position d'autorité que leur confère l'âge et pour l'un d'entre eux la position sociale, le dégoût de soi-même et la somatisation, l'extériorisation de la souffrance par la violence, l'adulte comme modèle à imiter avec le risque de reproduire les schémas, le silence qui empêche de reconnaitre l'existence du crime, de la souffrance. le lecteur apprécie d'autant plus que le récit ne s'arrête pas là, que la lutte contre Grand Silence soit montrée sans manichéisme ou simplification, avec une idée visuelle aussi simple qu'efficace pour identifier victime et bourreau, mais aussi une autre catégorie. Les autrices vont jusqu'au bout et mettent en scène le début de la solution, dépassant la simple dénonciation qu'elles ont réalisée avec une rare intelligence.

Peu de personne peut imaginer se lancer avec plaisir dans un ouvrage, fusse une bande dessinée, traitant d'un sujet aussi lourd que les violences sexuelles faites aux enfants. Théa Rojzman et Sandrine Revel ont relevé ce défi avec brio, ménageant la sensibilité du lecteur, sous la forme d'un conte, admirablement mis en image. Elles savent mettre en scène ce comportement ignoble et monstrueux, avec un regard et une compréhension d'adulte, placés à hauteur d'enfant. Non seulement, elles communiquent au lecteur toute l'atrocité de cette violence immonde et de cette confiance rompue avec les adultes, mais en plus elles mettent en scène les actions à mener, en mettant fin à la loi du silence, pour commencer à guérir la société malade de ces violences commises sur des enfants. Une réussite exceptionnelle.
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Grand silence est un album sur l'inceste, la pédophilie, c'est un album grave et traité comme tel mais avec des métaphores et des dessins qui rendent la lecture non pas légère mais plus facile, plus accessible sans pour autant supprimer l'émotion qui est bien présente.
La honte, la haine, la culpabilité, la peur sont représentées par des monstres, ou encore des dessins très suggestifs.
Une usine est créée pour avaler les cris des victimes, ainsi on ne peut les entendre et l'histoire se répète jusqu'au jour où une institutrice ayant elle-même été victime reconnaît les enfants abusés et va agir .
C'est une bd essentielle et accessible aux jeunes adolescents , pour les plus jeunes il sera nécessaire que la lecture soit commentée et expliquée.
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Tout de suite, j'ai été charmé par cette atmosphère graphique feutrée, il y a un beau travail de matières, de nuances fines, de lumière. le trait est discret, peu de cernes, parfois en couleurs. La couleur tient aussi un rôle très important dans l'histoire.
La douceur du graphisme est en contraste avec le propos. Il s'agit d'une histoire de pédophile, un sujet grave, traité avec finesse et poésie, c'est presque paradoxal, mais cela fonctionne parfaitement. Les auteurs ont choisi cette façon allégorique pour traiter ce sujet, il n'est pas pris de front, mais tout en nuances, symbolisant les violences, les destructions psychiques par des formes, des couleurs. Il y a plusieurs histoires dans cette histoire. J'avais lu il y a quelque temps “Pourquoi j'ai tué Pierre” d'Alfred et Olivier Ka qui m'avait fortement marqué. Alors que le point de vue était celui du rapport entre deux personnes, tournant le sujet autour de la manipulation, dans “Grand Silence” le thème est vu de façon plus générale, se focalisant sur le phénomène de société et surtout sur ce silence qui l'entoure, donc les actes sont abordés de façon plus symboliques, et le thème de la parole des victimes est au coeur du récit. L'impact y est aussi très fort, c'est une histoire qui peut se lire très jeune, Alors que “Pourquoi j'ai tué Pierre” permettait aux non-victimes d'apprendre à voir et à décoder, celui-ci s'adresse plus au victime, les incitant à remplacer la honte par la parole, à faire cesser ce silence qui protège les bourreaux.
Grand Silence, c'est beau, c'est dur, c'est nécessaire…
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critiques presse (6)
Bedeo
08 janvier 2022
Grand silence parle des violences faites aux enfants et plus précisément de celles sexuelles. La forme choisie par Théa Rojzman est celle du conte - elle s’en explique dans une postface particulièrement éclairante. Au commencement de la lecture, il est possible de trouver ce parti pris fort, mais quelque peu schématique. Cela disparaît au fil des pages tant le propos est précis, affirmé et - surtout ? - animé par des directions artistiques décisives.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
20 août 2021
Avec la douceur graphique de Sandrine Revel (Chroniques de San Francisco, Glenn Gould, une vie à contretemps) comme bouclier, les deux autrices expriment les différents mécanismes et conséquences des violences sexuelles infligées aux enfants. Elles ne montrent pas directement (à quoi bon ?) et évoquent très clairement le problème sous ses nombreuses aspérités. Puissante, terrible, importante, nécessaire, leur bande dessinée lance un appel à la libération de la parole par la poésie plutôt que par la violence. Cela fait déjà bien longtemps qu’il serait nécessaire de briser ce grand silence, et si cet album pouvait y parvenir ne serait-ce qu’un peu, ce serait déjà une première victoire.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LigneClaire
04 août 2021
Sandrine Revel de son trait si délicat a mis avec une pudeur et une force folle ce conte violent, vrai et sans concession et pourtant si beau.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
LesInrocks
18 juin 2021
La scénariste Théa Rojzman et la dessinatrice Sandrine Revel choisissent la forme du conte coloré pour aborder le sujet de la pédocriminalité. Interview de Théa Rojzman.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
BDZoom
14 juin 2021
Utilisant la technique narrative du conte pour aborder un propos difficile à appréhender (les violences sexuelles commises sur les enfants par des adultes), deux talentueuses autrices réussissent à nous remuer les tripes avec un récit déchirant, qui se termine quand même sur une note d'espoir.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BDGest
21 mai 2021
Tout au long du récit, la symbolique graphique ira toujours plus loin et prendra le dessus sur les mots. Le mutisme des enfants finira par devenir assourdissant.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce qui se passe, Ophélie ? Ne dis pas Rien, je sais très bien ce que tu fais en cachette. Tu fais semblant de manger. Tu veux devenir toute maigrichonne, toute moche ? C'est ça que tu veux ? Et demain, tu retournes à l'école ! Je sais très bien que tu fais semblant d'être malade pour en pas y aller ! Et je vais prendre rendez-vous avec le médecin. Il va te donner des médicaments pour régler ce problème. Ça suffit maintenant.
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C'était plus simple d'ignorer tout çà, moins douloureux aussi. On pensait qu'on ne pouvait rien y faire.
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- Un animal pousse sous mon lit et il est dégoûtant.
- Moi aussi, j'ai un animal qui a poussé. Je le mets dans ma poche, il est petit, mais très méchant.
- Le mien, il m'interdit de manger. Il veut que je devienne très maigre pour qu'on me laisse tranquille et que je disparaisse.
- Le mien, il me demande de faire de très grosses bêtises ou de faire mal à des gens pour qu'on me déteste le plus possible.

- Je vais t'appeler Onte !
- Moi je vais t'appeler Aine ...
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Ne dis rien à ta mère. De toute façon, personne ne te croira. Tu n'as pas dit non… alors ne va pas raconter que tu n'en avais pas envie. Je sais que tu en avais envie, Freddy.
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- C'est elle qui voulait, Madame la Présidente ! Elle m'a dragué !
- Quel âge avait-elle ?
- Euh... 6 ans, Madame la Présidente.
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