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Long article paru dès septembre 1914 qui valut à l'auteur d'être qualifié de défaitiste alors que son objet était simplement de réfléchir sur la guerre. Son opinion tranchait à l'époque sur l'hystérie collective et patriote.
Marqué par la destruction de la cathédrale de Reims qu'il juge impardonnable et qui symbolise à ses yeux une attaque à l'esprit humain, une faillite de la civilisation quand les hommes devraient uniquement faire la guerre aux armées, à un Etat menaçant. Il s'interroge sur le manque de réflexion, sur la furie guerrière qui s'empare des hommes en 1914, sur l'impérialisme, sur le danger de la certitude. Chacun croit la vérité de son côté, tous oublient la fraternité humaine, tous accusent la fatalité, tous les hommes oublient qu'ils sont des êtres de raison.
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Le cri dans le désert de Romain Rolland, il y a cent ans, nous paraît aujourd'hui assez banal. Il y prône l'humanisation de la guerre, le respect de l'ennemi, la réconciliation, la préparation à une paix viable, bref tout ce que notre époque pacifiste essaie de défendre. En 1914 pourtant, cette distance prise avec le fanatisme guerrier surprend. Elle choque même. On accuse Romain Rolland, qui refuse de rompre avec ses amis allemand sous prétexte de guerre, de traitrise. On lui crache à la figure. Mais il se défend et il accuse, se concentrant surtout sur ces homologues, les intellectuels, les penseurs, les philosophes, qui se sont jetés sans réfléchir dans le combat national, reniant ainsi l'humanisme qu'ils avaient toujours professé. Romain Rolland s'affirme, au temps où cela était devenu impossible, européen. Il souffre de voir son continent (faut-il dire sa patrie?) se suicider. Il cherche à éviter l'effondrement total, sans succès, du moins pour les trente ans qui vont suivre. Il n'est pourtant pas seul. Il cite, pour s'en convaincre, d'autres insoumis, d'autres résistants. Il n'en demeure pas moins qu'on va continuer - et c'est là le mystère le plus terrible de la Première Guerre mondiale - de s'entretuer pour rien pendant quatre ans.
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Qui est Romain Rolland ? Un écrivain du début de ce vingtième siècle, auteur de nombreuses biographies, ami de Charles Péguy et de Stefan Zweig. Il était aussi, pour notre plus grand bonheur, un pacifiste acharné, et un amoureux de la civilisation.

Dans cet ouvrage intitulé « Au-dessus de la mêlée », titre de l'un des articles et manifestes parus durant les années 1914 et 1915 dans la presse suisse, Romain Rolland nous invite à accomplir des démarches périlleuses, à emprunter des voies difficiles et étroites. Que nous dit ce polémiste, au bon sens du terme ? Qu'une guerre, loin d'être la résurrection appelée de leurs voeux par tous les bellicistes, est un désastre pour tous les belligérants : Romain Rolland de fait l'écho de la prise de position de Stefan Zweig : « le désastre de la France serait aussi un désastre pour les penseurs libres d'Allemagne. »

Cette volonté de se situer, dès les débuts de la Grande Guerre, au-dessus de la mêlée, incite Romain Rolland à la formulation de diagnostics précurseurs à plus d'un titre : ainsi, le nationalisme exacerbé est-il stigmatisé quelle que soit son origine, sa justification ultime : « Chaque peuple a, plus ou moins son impérialisme (…) Il est la pieuvre qui suce le meilleur sang de l'Europe. Contre lui, reprenons, hommes libres de tous les pays, dès que la guerre sera finie, la devise de Voltaire : « Ecrasons l'infâme ! »

Ce manifeste, dans la grande tradition du J'accuse de Zola, s'engage pour la construction de relations internationales, pour la pratique de la coopération entre nations. Ces principes préfigurent la Société des Nations, ancêtre malheureux des Nations Unies actuelles .Romain Rolland, et c'est là que ses écrits atteignent un mérite immense, débusque aussi le rôle de la haine de l'autre, de l'étranger dans les prises de positions : « A qui souffle la haine, la haine lui rejaillit à la face et le brûle. » Il y a aussi un hymne à la fraternité humaine, à l'entretien d'un patrimoine commun à l'humanité entière par le rappel de la définition de l'humanité : « L'humanité est une symphonie de grandes âmes collectives ; Qui n'est capable de la comprendre et de l'aimer qu'en détruisant une partie de ses éléments, montre qu'il est un barbare(…) On le voit, l'actualité de ce pamphlet est intacte ; il n'a rien perdu de son actualité , de sa pertinence morale .Sa (re)lecture sera un outil précieux pour ceux que la générosité ou la hauteur de vue ne rebutent pas .
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A lire absolument sans modération
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