Rien de bien nouveau sous le soleil (brûlant) des guerres de Vendée. Anne Rolland-Boulestreau est avant tout historienne (elle enseigne à l'Université Catholique d'Angers - je sentais poindre le parti-pris or il n'en est rien- ), donc n'attendez pas une vaste fresque de fureur et de massacres, des chapitres rouges du sang des 150 000 morts , bleus et blancs confondus, pour cela d'autres ont donné, souvent avec talent (mon préféré
Emile Gabory). Anne Rolland-Boulestreau d'un style neutre, sec, distancié, dissèque le "détail de l'histoire" que fut le déploiement des colonnes infernales ,vaste opération de destruction totale d'un pays et de ses habitants. Bien sûr elle aborde la question "génocide -pas génocide" pour botter en touche (chacun son avis...). La part la plus intéressante de l'oeuvre se situe dans les mises en avant de l'aspect purement matériel de l'entreprise, et là force est de constater l'incroyable impéritie de la naissante république : les généraux qui commandent les colonnes tirent à hue et à dia,le général en chef (Turreau , un çi-devant noble pourtant....)devant rendre compte à la Convention édulcore ses adresses, louvoie, hésite, ne couvre pas ses subordonnés ; carriériste avant tout. Ses généraux se jalousent et tout autant carriéristes que lui intriguent avec souvent le concours des envoyés du Comité de Salut-Public , des civils, (
Lénine s'en souviendra...). L'approvisionnement de la troupe est défectueux (euphémisme....), plus de souliers, plus de pain, des "bleus" sont souvent tués par leurs coreligionnaires car portant des habits "civils". Il ne faut donc pas s'étonner que le pillage fut généralisé d'autant que l'alcool , nerf de la guerre, coulait à flot (des deux côtés, il faut être honnête ). C'est le mérite de l'auteure d'en être restée au "ras des pâquerettes" sans (trop) insister sur les résultats : viols, incendies, massacres.....Elle aborde les conséquences en froide historienne et sans aucunement excuser les soldats républicains souligne toutes les incertitudes, toutes les terreurs auxquelles ils étaient confrontés. Ce n'est donc pas dans cet ouvrage que vous trouverez un début d'explication à "Comment en sommes nous arrivé là ? ". Disons qu'on trouvera une explication factuelle, tactique, mais pour les racines de tout ça prière de relire le Contrat Social de Rousseau ( on vous rendra libre malgré vous...),
Edmund Burke, et Hyppolite
Taine bien sûr :-). Lectures un tantinet réacs mais que voulez vous, vendéen je suis vendéen je reste, et même pas cul-béni !