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EAN : 9782070126019
320 pages
Gallimard (13/04/2012)
3.25/5   10 notes
Résumé :
Turin, dans un futur proche. Giovanni Ceresa est professeur de lycée et s'occupe de son père, qui n'a plus toute sa tête. C'est du reste le cas de nombreux habitants, qui perdent peu à peu la mémoire et ne se soucient plus que de survivre dans une ville envahie par des bandes de clochards violents et par les jeunes marginaux d'une secte apocalyptique dont fait également partie Carla, la soeur de Giovanni. Pour ne pas perdre la mémoire à son tour et sur le conseil de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Ma maladie progresse moins rapidement que celle des autres, me semble-t-il. Et pourtant, parfois, je pense que les autres se souviennent de beaucoup plus de choses qu'ils ne le montrent, mais que c'est juste que ça leur plaît de se laisser aller, qu'ils ne s'efforcent en aucune façon de résister. Par contre, pourquoi je résiste, moi, je ne le sais vraiment pas."

Giovanni, professeur de philosophie et d'histoire, a décidé de prendre constamment des notes parce qu'il perd la mémoire de manière inquiétante. Il n'est pas le seul d'ailleurs, puisque tout Turin, et bientôt toute l'Italie sont touchés, à des degrés divers. D'abord on oublie l'existence de tel voisin, puis tel souvenir de son enfance, puis enfin le chemin de chez soi. Cette amnésie collective va croissante, et la société bascule d'une manière presque imperceptible dans l'anarchie indescriptible d'une dystopie cauchemardesque et apocalyptique.

"Je dois bâtir une méthode et un projet. Je crains que mes troubles - s'ils existent vraiment - ne soient en train d'empirer de jour en jour, et qu'ils n'aient connu récemment une brusque accélération. Pas seulement chez moi, mais chez tout le monde. Il se pourrait que sous peu, je dépende complètement de ces pages, même pour la moindre bêtise."

La tension monte dans un Turin de plus en plus anxiogène, livré sans répit aux bandes de jeunes violents et aux pillards, où les vieux disparaissent de manière inquiétante, où l'on ne trouve plus que quelques magasins qui ne vendent que du savon, et on l'on est pas sûr de rentrer sain et sauf chez soi. Giovanni se remémore tant bien que mal l'épisode humiliant du TEST, s'occupe de son père impotent, et ne parait avoir qu'un seul ami fiable, le curieux Winnie, le seul à pouvoir encore se fournir en chocolat instantané, son confident et plus encore.

"D'ailleurs, faire un voyage serait important : j'en sais très peu, du monde du dehors. Je ne dis pas de l'étranger, mais déjà de ce qui se passe à Asti ou à Milan. le monde rétrécit de jour en jour. Rien que le fait d'aller à la gare est un acte de courage extrême. Monter dans un train, s'en aller pourrait vouloir dire ne plus jamais revenir."

Le rythme du journal du narrateur, au départ méticuleux, et de plus en plus discontinu, ne laisse pas présager la fin en coup de théâtre, venant couronner un roman particulièrement réussi, questionnant la mémoire, mais au-delà la morale et son rôle dans le fonctionnement social. Une écriture troublante d précision dans la simplicité ; cynique, assez noir, mais très très efficace roman de ce jeune auteur sarde découvert dans le cadre de mon ambitieux Objectif Lune.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Je ne sais pas ce que j'ai fait aujourd'hui.

Turin. de vieilles personnes disparaissent. Les mémoires se dissolvent. Certain-ne-s ne réussissent pas au TEST. Dans les rues, les supermarchés, les souterrains des Barbus, des Barbues, des Apocalyptiques.

Giovanni Ceresa note dans un carnet le passage des jours, la trace des événements. La vie quotidienne dans un environnement déliquescent. « J'ai trouvé un nom et une métaphore pour ces étranges souvenirs que je commence à retrouver dans mon esprit à l'improviste ».

Un être semble imperturbable aux aléas des variations, l'ami Winnie.

Des discussions étranges entre Winnie et Ettore. Introduction d'un autre plan. La vie serait-elle divisée, partagée, selon un clivage inaccessible ?

La maladie. La honte. « On a honte de cette maladie. le voici, notre ennemi : la honte ». La honte, des brides de mémoires, de conscience, comme signes de résistance. « Ma maladie progresse moins rapidement que celle des autres, me semble-t-il. Et pourtant, parfois, je pense que les autres se souviennent de beaucoup plus de choses qu'ils ne le montrent, mais que c'est juste que ça leur plaît de se laisser aller, qu'ils ne s'efforcent en aucune façon de résister. Par contre, pourquoi je résiste, moi, je ne le sais vraiment pas ».

L'envahissement des téléphones portables, « ils ne parviennent pas à ne pas garder leur portable en main ».

Des dialogues comme échanges ou juxtapositions de mondes.

Écrire pour être encore. « Je me voyais moi-même et ce qui m'était arrivé pendant la journée comme on peut voir un réverbère ou un arbre dans la rue, et j'ai tout de suite tout couché par écrit ».

Le temps déréglé, en fuite. « La chronologie est de plus en plus un squelette vide : des annotations minimales que parfois, je ne comprends même plus – des numéros, des noms, des lieux, des adjectifs ».

Un monde étrange ressemblant pourtant au notre.

Un complot, des expériences, la baisse organisée de la démographie, la télévision utilisée comme abrutissement, des privilégiés et leur dictature, peut-être le revers, l'explication, ou une nouvelle projection fantasmée dans un monde orwellien. Et pourtant…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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critiques presse (1)
Liberation
22 décembre 2012
Une de ces précieuses histoires dystopiques, ou contre-utopiques, capables de mettre la conscience en alerte et de la préparer à la résistance
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ma maladie progresse moins rapidement que celle des autres, me semble-t-il. Et pourtant, parfois, je pense que les autres se souviennent de beaucoup plus de choses qu'ils ne le montrent, mais que c'est juste que ça leur plaît de se laisser aller, qu'ils ne s'efforcent en aucune façon de résister. Par contre, pourquoi je résiste, moi, je ne le sais vraiment pas.
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D'ailleurs, faire un voyage serait important : j'en sais très peu, du monde du dehors. Je ne dis pas de l'étranger, mais déjà de ce qui se passe à Asti ou à Milan. Le monde rétrécit de jour en jour. Rien que le fait d'aller à la gare est un acte de courage extrême. Monter dans un train, s'en aller pourrait vouloir dire ne plus jamais revenir.
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Je ne me rappelle rien de ce que j'ai fait aujourd'hui. Le temps où Baratti et Guido disparaissaient me semblent déjà tellement beau ! A présent, c'est moi qui disparais, petit à petit.
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Ma maladie progresse moins rapidement que celle des autres, me semble-t-il. Et pourtant, parfois, je pense que les autres se souviennent de beaucoup plus de choses qu’ils ne le montrent, mais que c’est juste que ça leur plaît de se laisser aller, qu’ils ne s’efforcent en aucune façon de résister. Par contre, pourquoi je résiste, moi, je ne le sais vraiment pas
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Je dois bâtir une méthode et un projet. Je crains que mes troubles - s'ils existent vraiment - ne soient en train d'empirer de jour en jour, et qu'ils n'aient connu récemment une brusque accélération. Pas seulement chez moi, mais chez tout le monde. Il se pourrait que sous peu, je dépende complètement de ces pages, même pour la moindre bêtise.
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