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Neuf personnages qui, face au danger qui les menace, sont entrés en désobéissance. Pendant cinq nuits, ils vont remonter aux origines de leur propre histoire et ainsi sceller entre eux de nouveaux liens. Un roman de réfractaires, de résistants, de chaos à la beauté sauvage. Neufs personnages qui prônent le désordre face aux abus d'un société de plus en plus fliquée et intrusive.
Il y a de l'urgence dans ce roman, comme si le combat était déjà perdu.
Il y a une forme de colère, ou de rage, qui enserre vos tripes et exalte votre coeur.
Il y a surtout toute une humanité.
Un roman fort qui nous renvoie à nos héritages et nos origines personnelles.
Parce que les bâtards se racontent, entre eux et à votre oreille, sans fausse pudeur, avec beaucoup de délicatesse et d'empathie. Un récit qui provoque en vous une question : Qu'ai-je à raconter de moi ? Notre identité est-elle celle qu'on se construit, celle qu'on s'imagine ou celle qu'on nous prête ? Être un bâtard c'est ne pas avoir de place. Alors on doit chercher des raisons qui nous permettent de la trouver. Pour inventer ces réponses, quoi de mieux que de parler à l'autre ?
La parole est subversive, toujours, et Olivia Rosenthal libère la parole des bâtards avec brio.
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Incongru, effrayant, amusant.... imaginez que lorsque vous descendez en ville, les personnes frôlées et croisées vous siphonnent, un peu, voire totalement pour installer à la place leur biographie
Et comme on ne peut totalement éviter la compagnie des humains... voilà le secret le Lily, la secrète.
Elle et son petit groupe d'amis Macha, Fox, Clarisse, Filasse Gell, Oscar, Sturm, Full, vous se livrer durant 5 nuits, dévoiler leur histoire, renforcer ce qui les a fait se trouver, s'unir : entrer en désobéissance.
J'ai bien aimé l'idée initiale, se faire aspirer et vivre l'autre, un peu.
Mais l'intérêt s'est vite arrêté : je n'ai pas accroché au style, ni trouvé la "puissance empathique" promise en 4ème de couverture.
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La narratrice a la malchance d'entrer dans la vie des gens, de connaître leur histoire sans aucun échange ; elle l'a vérifié avec le poissonnier qui la sert. Elle doit absolument se protéger pour ne pas être dévorée par la vie des autres. Déjouant les tours de garde des vigiles, elle erre dans ce qui reste de verdure, de bois, non plutôt des taillis, des friches où elle retrouve d'autres insoumis comme elle « Nous sommes unis par des actions clandestines destinées à empêcher la disparition complète de notre ville. » Des affinités se créent et une petite troupe émerge Les résistants, les zadistes, les insoumis, enfin bref, eux qui ne veulent pas de cet avenir où la nature disparaît, où les gens habitent des tours et se surveillent les uns les autres, où des milices vous espionnent.
La bande se réunit chez les uns, les autres, enfin ceux qui ont un toit pour discuter, fourailler, décider des actions à mener. Ils savent que leur combat est déjà perdu, mais ils veulent garder, sauvegarder le peu d'espaces verts qui reste, replantent, écrivent, peignent… Ils veulent un peu de désordre dans l'ordre obligatoire, un peu de sauvage dans la cité trop tenue.

Olivia Rosenthal ne permet pas que l'on reste tranquille au fil des pages du livre. En début, Lily entre, sans le vouloir, dans l'inconscient des passants. Changement de cap direction des « zadistes » et une dystopie où des groupes sabotent, retardent les travaux en cours. Mais, ce ne sont pas des ados retardés ou pas, non, ce sont des adultes, même une grand-mère, et cela change l'optique. « En nous restreignant à être seulement ce que nous faisons de concret, nous nous épargnons tout le reste », car personne ne pose de questions sur personne, pas de confidence. Nouveau virage. Un soir Sturm le puissant, Macha la frisée, Clarisse la candide, Fox le nerveux, Gell le sauvage, Filasse le berger, Full le taciturne, Oscar le dandy et elle, Lily la secrète se réunissent chez elle.
« Cet état dure tant que nous sommes voués à l'action et unis par une conviction et un but commun. Mais un jour les choses s'enrayent. » Fox, en réponse à une question de Strurm, raconte sa vie , puis ce sera le tour des autres. Chacun raconte sa bâtardise, ses origines incertaines, ses ruptures.
L'enfance régit l'adulte ; les coups, le non-amour, la disparition, l'inconnu, le secret, l'amour, la tendresse… font ce que nous devenons et que les personnages sont devenus, avec les bidouillages de la vie, la force de s'en sortir avec le paquetage arrimé au dos.
Et si le roman était encore autre chose. Oui, pourquoi ceux-là se sont-ils agrégés le uns aux autres sans rien savoir de l'autre ?Qu'est-ce qui pousse des individualités à se regrouper ? Et que le groupe ne peut survivre sans une connaissance de l'autre. Vu de l'orée de mon bois, cette ville est très inhumaine dans sa verticalité. Plus de maisons individuelles, mais des appartements, des boîtes dans lesquels on vous place et vous surveille.
Un livre à tiroirs, à virages très intéressant grâce à la plume de l'auteur.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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« Eloge des bâtards » est le dernier roman d'Olivia Rosenthal, publié chez Verticales. Comment se construire lorsque l'on a été privé dès l'enfance de son père, ou de sa mère ? Les personnages livrent tour à tour leur version de leur histoire, et ces paroles envolées sont captées patiemment par Lily, la narratrice, qui pourrait bien être un double de l'auteure.
Ils sont neuf à se retrouver clandestinement toutes les nuits pour discuter, dans une ville sous haute surveillance, dont l'architecture même semble destinée à cloisonner, isoler les individus. Parmi eux, la narratrice, Lily, ne se sent pas tout à fait à l'unisson. Néanmoins, elle a ce don de pouvoir entrer dans la pensée d'autrui, et trouve dans cette écoute des récits de ses compagnons des réponses à ses propres questionnements.
Cette prise de parole en nocturne des différents membres du groupe nous renvoie d'emblée aux contes de Shéhérazade. Mais le rôle de la parole est ici bien différent : en confiant ses origines, son passé, chacun des protagonistes se libère de ses poids et en partage la charge avec le groupe, qui d'une certaine manière se l'approprie. S'ils se définissent comme des résistants, ou des activistes, on sent que ces palabres sont en fait le préalable nécessaire à la réelle constitution d'une entité homogène et capable d'action: les racines sont nécessaires pour que l'arbre pousse! Olivia Rosenthal, par cette succession des récits intimes délivrés dans une forme d'urgence, nous invite à réfléchir sur le pouvoir des mots, de la parole, et sur notre aptitude à l'empathie – faut-il continuer à écouter si le récit nous bouleverse, voire nous transforme ? Jusqu'à quel point peut-on laisser la voix (et l'histoire des autres) nous pénétrer ? C'est tout l'enjeu de ce texte, qu'on aura plaisir à chuchoter, au creux de la nuit, juste pour voir… Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2VnvXVf
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Olivia Rosenthal elle raconte une histoire de grandes personnes et elle continue d'aimer le cinéma. Pas un cinéma que je regarde. Plutôt celui qui est en noir et blanc ou en technicolor et que je fantasme quand je vois les plus vieux en parler. Alors du coup je fantasme aussi quand Olivia Rosenthal raconte des histoires de grandes personnes avec des références de cinéma dedans.
(Qui sème la poussière récolte le désert)
Lily elle a le don de télépathie d'un coup d'un seul après avoir vu un poissonnier. Alors elle se dit que ce don il doit être profitable.
Ellipse.
L'autrice parle des groupes qui se rassemblent pour des idées communes. Pour pas rester à rien faire pendant que le monde sombre. Les groupes c'est toujours des gens qui se rassemblent pour une cause commune mais c'est quoi qui fait que dans le groupe ils se ressemblent ? Je crois que ce serait super réducteur de dire qu'Éloge des bâtards est un roman sur l'empathie.
Chacun leur tour, Oscar, Full, Sturm, Gell, Clarisse, Filasse, Macha, Fox et Lily vont se livrer à une pratique qui vise à renforcer leurs actions révolutionnaires, tenter de trouver le point commun qui va vraiment les rassembler. Et ce sans que le pouvoir télépathique de Lily n'intervienne (ce qui doit être sacrément dur quand tu te rends compte que Lily est la narratrice et du coup un peu la voix de l'autrice quand tu cherches à faire des mises en abîmes).
Ce sont des histoires de grandes personnes parce qu'elles parlent du passé des Pieds Noirs, d'Algériens orphelins, de Juifs déportés, d'enfants abusés, de parents ravagés. Mais Olivia elle est sacrément fortiche parce que les personnes ont beau être grandes, la présence des parents dans ton enfance elle établit direct ce que tu vas être et du coup elle transforme l'histoire de grandes personnes en histoires de gosses qui se sont construits sur l'histoire du 20e siècle.
Et aussi peut-être parce que ce sont des bâtards chacun à leur façon si tu veux tout savoir.
(Mange ta peur)
Ça crépite dans le ventre, pas des crépitements d'allégresse ou quoi. Ça défile en faisant des pops comme si tu sentais les noeuds se former dans ton bide, qui se délient par la suite pour en créer des nouveaux jusqu'à ce que ce soit la fin du livre.
En général quand je lis un livre en un jour c'est que tu peux y aller les yeux fermés. Bin là ouvre les quand même pour bien que ça s'imprime sur ta rétine. Parce que t'as vraiment pas envie d'oublier de quoi ça parle Éloge des bâtards.
J'ai l'impression d'avoir pris 20 ans de plus, j'ai envie de terminer mon paquet de tabac, attendre que le jour se lève avant d'aller travailler et de regarder les gens qui défilent en leur inventant des histoires pour voir ce qui pourrait faire que j'ai des choses communes avec eux tu vois ? Comme si t'étais triste d'un truc chiant et que le seul réconfort ce serait de voir des gens solitaires qui font des actions solidaires pour détruire un pouvoir totalitaire.
C'est assez dingue, finalement toute cette empathie.
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Il faut prendre ce livre au sérieux : l'auteur écrit parce que c'est son rôle, et parce qu'elle est dépositaire d'histoires qui lui parviennent, comme par magie. Ce sont ces histoires qui sont la source du livre, qui est aussi un chant à l'amitié, à celle qui s'est forgée par la parole.
Les personnages sont au nombre de neuf, ont de jolis prénoms sonores. En fermant le livre, le lecteur aura probablement oublié leurs histoires, parce qu'elles se ressemblent et parce qu'elles sont malheureuses. Il aura moins oublié leurs rêves, parce qu'ils sont mystérieux comme le continent de l'enfance.
Ce livre raconte aussi une ville assiégée de toute part. Il y plane la menace des projets immobiliers, les rubans d'autoroute, les chantiers, les projets hygiéniques et les forces humaines déployées pour organiser le quadrillage. Les neuf personnages aux prénoms sonores résistent, inventent, échangent. Nous les accompagnons, nous sommes de la partie, nous les suivons dans l'ombre.
Olivia Rosenthal prend la plume pour faire l'éloge des bâtards, ces infatigables, ces aventuriers de mille directions qui "regardent autrui avec pessimisme tout en étant prêts à accorder [leur] confiance absolue à celui qui serait susceptible des [les] aimer". On ne saura pas ce que pensent eux, les bâtards, de cet hommage. Ce qui est certain, c'est que ce livre est aussi un éloge à l'écoute, à la parole partagée comme « projet politique ». C'est un livre humaniste (et c'est une qualité).
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Dès le début de l'histoire on comprend que quelque chose ne va pas, que d'une situation particulière presque surnaturelle - Lily, la narratrice, découvre qu'elle a le pouvoir de voir à travers certaines personnes, voir qui ils sont vraiment et ce qu'ils vivent et ressentent - on s'avance vers un collectif qui va faire mal.

Ainsi, ils sont neuf. Neuf bâtards, à la marge, qui prônent le désordre ou la résistance, qui veulent encore croire à une vie où la nature a sa place et l'humanité aussi. Même si tout cela semble relever d'un vieux souvenir à présent, ils en font une utopie qui les guide pour (re)trouver leur place dans la société.

Finalement chacun confie sa trajectoire et ses ratures aux autres et c'est dans cet ensemble solidifié et interdépendant qu'ils (se) construisent. La parole, libératrice pour ne pas dire salvatrice, celle qui rassemble et unit, occupe une place à part entière, et questionne notre capacité à la délivrer ou la recevoir, y compris lorsque cela nous bouscule.

Une très jolie lecture, profonde 🤩

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