Une cinquantenaire succombe au charme d'un inconnu. Lors de leur unique rencontre, il succombe à une crise cardiaque. Elle s'enfuit, oubliant son sac à main près de son amant. L'angoisse commence… Ça sonne comme un thriller, mais le rythme trop rapide produit un hiatus de forme qui coupe le suspense.
Au départ, nous avons les ingrédients d'un bon thriller. Une bourgeoise tranquille s'encanaille en tombant dans les bras d'un inconnu qui lui avait fait de l'oeil dans la rue. Elle n'est pas volage, pourtant: elle se surprend elle-même à se lancer dans cette aventure. Mais la relation sera brève: lors de leur première rencontre, le coeur du monsieur lâche et voilà son corps entier qui devient raide. La bourgeoise panique et s'enfuit. Et l'angoisse monte lorsqu'elle réalise qu'elle a oublié son sac à main près du bellâtre. Cela conduira la police jusqu'à elle, mais les vrais ennuis ne viendront pas de là…
Cette lecture me laissera l'impression d'un petit coup furtif. En effet, j'ai trouvé le rythme de l'écriture beaucoup trop rapide. Chapitres courts, phrases courtes, le texte se lit facilement, mais il ne laisse pas s'installer le poids de l'angoisse de la bourgeoise. La forme n'est pas en harmonie avec le fond, dirais-je.
Le dénouement est quelque peu surprenant, sans être réellement original. Je lui accorderai tout de même le mérite de laisser une ouverture qui permet au lecteur de faire jouer son imagination pour deviner ce qui s'est réellement passé.
Dans sa critique, Ladybirdy fait remarquer que la trame de ce roman rappelle une nouvelle de
Stefan Zweig, «
La peur » (« Angst », reprise sous le titre «
Angoisses » dans le double volume « Romans, nouvelles et récits » de la Pléiade). J'ajoute immédiatement cette nouvelle sur ma pile, certain qu'elle me procurera un plaisir de lecture plus intense.
Et pour ce qui est de Tatiana de Rosnay, je vous recommanderais plutôt «
Le voisin », qui m'avait laissé un bien meilleur souvenir.