Jacques Rossi aura passé plus de vingt ans au Goulag. Jeune communiste, plein de foi et empli de rêves humanistes, en pleine guerre d'Espagne, alors que "Jacques le français" était chargé de passer des messages aux Républicains, celui ci se voit "rappelé" d'urgence par Moscou. En répondant à cet ordre, le jeune français ne pensait pas qu'il allait passer les portes de l'enfer.
L'enfer n'est pas uniquement de feu, il est également de Glace. La Sibérie. Au delà du cercle polaire, il existait un peuple de relégués, de prisonniers, de condamnés, les "Zeks.". L'enfer concentrationnaire soviétique. "La rééducation par le travail forcé"Une machine infernale mue par une bureaucratie ubuesque, despotique, cruelle, injuste.
Des camps.
Où toute la déraison d'un État ne fut que le reflet de la folie d'un dictateur :
Joseph Staline, folie à laquelle ont obéi aveuglement des peuples. Certains rêves lorsqu'ils entrent dans la réalité font l'ouvrage du Diable, le problème ce n'est pas le rêve, le problème vient toujours des bottes du rêveur.
A partir de 1937, l'URSS entame sa première "purge" politique. La folie paranoïaque est en marche, toutes les catégories, toutes les couches de la société, du plus fidèle communiste au plus ignorant moujik, ils seront des millions à être déportés, torturés, affamés, oubliés. Sans raison. Des artistes, des militaires, des cadres politiques, des scientifiques, des paysans des ouvriers, des étudiants, des familles, des villages entiers...Délations, persécutions, peurs, suspicions, manipulations, censures, justice sans juges, État sans raison, peuples soumis à la botte, sous le talon.
La nostalgie parfois ressemble à une très vilaine amnésie.
Et cela aussi bien au nom de ce que fut le régime soviétique, qu'au nom de tout système politique despotique, dictatorial, extrémiste, fasciste, et ceci quelque soit la couleur et l'idéologie qu'il lui convient de revêtir selon les saisons qui viennent traverser les corridors de notre Histoire.
Il n'y a jamais eu de bon berger, de sauveur, de petit père, de grand diseur ,
il n'y a toujours eu que des barbares.
La conscience suffit à un peuple.
Pas une bonne, mais la juste.
Cela suffit à un peuple pour se mettre en marche et cela sans rien piétiner. L'inconscience d'un peuple relève toujours d'un problème de mémoire.
Astrid Shriqui Garain