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Sophie Benech (Collaborateur)
EAN : 9782862747774
238 pages
Le Cherche midi (15/09/2000)
4.09/5   17 notes
Résumé :
Jacques Rossi, après avoir servi la cause de Lénine dans la guerre civile espagnole, est rappelé à Moscou. Pris dans l'engrenage des purges, il connaîtra le goulag de 1937 à 1956. Il raconte son expérience sans complaisance larmoyante. Ses descriptions de destins brisés par la dictature s'avèrent d'autant plus poignantes qu'elles comprennent une bonne dose d'humour noir. L'ancien agent du Komintern fait ainsi magistralement ressortir le paradoxe de la situation de c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Jacques Rossi, un Français communiste agent du Komintern (Internationale Communiste), est arrêté en 1937 à la Loubianka à Moscou (siège de la police politique créée par Lénine en décembre 1917, faisant également office de prison, de centre de tortures et d'exécutions), sans qu'il en connaisse le motif, lors de la Grande Purge (Grande Terreur) en U.R.S.S. de 1937 – 1938 (750 000 personnes innocentes exécutées en moins de 2 ans).
Ceux qui n'étaient pas exécutés étaient déportés. Ce fut le cas de l'auteur, qui passa de prisons en camps de concentration (Goulag) et réciproquement, et cela de 1937 à 1956. Ces nombreux et courts récits qui composent cet ouvrage sont extraordinaires de : réalisme, cynisme, humour noir, mais toujours dans le but de mettre en exergue l'aberration, la monstruosité, l'inhumanité du système totalitaire communiste. En effet, Karl Marx a écrit et théorisé toute sa vie, entre autres sur : la révolution et la dictature du prolétariat dans le cadre d'une révolution mondiale « universelle » (1ère Internationale), la suppression de la notion de patrie, la lutte des classes, l'abolition de la propriété privée et donc du système capitaliste, la critique (doux euphémisme) de la religion, la plus-value, la baisse tendancielle du taux de profit… Il était évident, dès cette époque, que tous ces thèmes ne pouvaient certainement pas conduire à une pacification de la société, et encore moins à la démocratie et à la liberté individuelle : un véritable hymne POUSSE-AU-CRIME, en stigmatisant de la sorte la population partagée entre, d'un côté les « gentils » prolétaires, et de l'autre côté les « méchants » bourgeois. L'objectif de Marx d'identifier les personnes en tant que « classes », permettait de retirer toutes valeurs, caractéristiques individuelles (déshumanisation), afin de mieux cibler les ennemis à exterminer.Heureusement l'espèce humaine est beaucoup plus diverse, complexe, créative, intelligente, mais aussi parfois malheureusement fanatique, et nettement moins manichéenne que cette dangereuse et simpliste caricature de l'Homme et de la Société présentée par Marx.
En revanche, la véritable catastrophe humaine (même si Karl Marx porte une infinie responsabilité morale sur la suite des dramatiques évènements), se produit à partir du coup d'Etat du 7 novembre 1917 à Petrograd en Russie, lorsque les grands criminels tyranniques incarnés par la troïka infernale : Lénine, Trotski et Staline (pour les plus connus), décident d'appliquer les fanatiques : UTOPIES et IDEOLOGIES Marxistes, et créent alors, le régime TOTALITAIRE communiste, dont la doctrine idéologique de « la lutte des classes » sera reprise par tous les régimes communistes dans le monde, jusqu'à nos jours, en tant que dogme quasi-mystique et « pseudo-scientifique » de : MARXISME-LENINISME.

A partir de ce moment là, on connaît la suite tragique des évènements :
Crimes contre l'humanité, génocides, terreurs de masse, guerres civiles, famines gigantesques, arrestations arbitraires et exécutions sommaires, centres de tortures et de mise à mort, massacres au revolver, au fusil et à la mitrailleuse, pendaisons, noyades, tueries à coup de bâton, déportations en camps de concentration (morts de faim, de froid, de maladie, d'épuisement, fusillés, etc.), embrigadement de la jeunesse, systèmes de fichage, de surveillance, perquisitions et interrogatoires jours et nuits sur dénonciations et endoctrinement idéologique de toute la population, interdiction du droit d'expression, mensonges et propagandes, etc.

Pour un bilan criminel innommable d'environ 100 MILLIONS de civils innocents exterminés !

Alors, la boucle est bouclée, et j'en reviens donc à l'ironique titre du livre de Jacques Rossi :

« QU'ELLE ETAIT BELLE CETTE UTOPIE ! »

Confer également les précieux témoignages sur le thème du Totalitarisme, de :
Alexandre Soljénitsyne (L'archipel du Goulag) ;
Alexandre Soljénitsyne (Une journée d'Ivan Denissovitch) ;
Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;
Evguénia S. Guinzbourg (Le vertige Tome 1 et le ciel de la Kolyma Tome 2) ;
Margarete Buber-Neumann (Déportée en Sibérie Tome 1 et Déportée à Ravensbrück Tome 2) ;
Iouri Tchirkov (C'était ainsi… Un adolescent au Goulag) ;
Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;
Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 – 8 mars 1980) ;
Sergueï Melgounov (La Terreur rouge en Russie : 1918 – 1924) ;
Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;
Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;
Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-Coréen) ;
Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;
Varlam Chalamov (Récits de la Kolyma) ;
Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;
Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;
Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;
Gustaw Herling (Un monde à part) ;
David Rousset (L'Univers concentrationnaire) ;
Joseph Czapski (Souvenirs de Starobielsk) ;
Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;
Claire Ly (Revenue de l'enfer) ;
Primo Levi (Si c'est un homme) ;
Primo Levi (Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz) ;
Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois) ;
Shlomo Venezia (Sonderkommando : Dans l'enfer des chambres à gaz) ;
Anastassia Lyssyvets (Raconte la vie heureuse… : Souvenirs d'une survivante de la Grande Famine en Ukraine) ;
François Ponchaud (Cambodge année zéro) ;
Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov (Aux origines du Goulag, récits des îles solovki : L'île de l'enfer, suivi de : Les camps de la mort en URSS) ;
François Bizot (Le Portail) ;
Marine Buissonnière et Sophie Delaunay (Je regrette d'être né là-bas : Corée du Nord : l'enfer et l'exil) ;
Juliette Morillot et Dorian Malovic (Evadés de Corée du Nord : Témoignages) ;
Barbara Demick (Vies ordinaires en Corée du Nord) ;
Vladimir Zazoubrine (Le Tchékiste. Récit sur Elle et toujours sur Elle).
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Ce livre est un témoignage sur la réalité Communiste. Celui de la paranoïa de son dictateur en l'occurrence Staline, qui entraîne avec lui non seulement des civils complètement étrangers à ses délires, mais également les plus fidèles partisans du Communisme.

La marche forcée vers la collectivisation de tous les biens, qu'ils soient industriels, privés. La transformation d'intellectuels et de grands industriels en ouvriers et/ou paysans. La nationalisation de l'Asie Centrale, La famine organisée en Ukraine pour nourrir la Russie puis, la colonisation des Pays Baltes (l'Estonie, la Lituanie et de la Lettonie) en 1940.

Jacques Rossi est français d'origine. Sa mère s'est remariée avec un Polonais, et de fait il a passé sa jeunesse en Pologne. Très impliquée dans cette nouvelle Politique, il devient agent du Komintern. Suite à la répression de 1937, il se retrouve après un simulacre de procès condamné à 8 ans de travaux forcée puis, sans raison aucune, prolongé de 25 ans de goulag. Il y décrit les conditions particulièrement pénibles tant psychiquement que physiquement de ses années de détention et ce bien avant que l'Europe ne découvre les camps de concentration institués par le Régime Nazi pour anéantir les opposants, celui-ci se serait semble-t-il inspiré des goulags Stalinien pour créer ses camps d'internement.

Malgré le froid, la faim, le travail éprouvant et insoutenable par -50°, la promiscuité avec les droits communs qui font la loi, l'imbécilité criminel du système, il refuse la fatalité, de se « laisser briser ». Il observe avec et essaie de comprendre l'incompréhensible.

Je recommande particulièrement ce livre. Ce voyage intense au sein d'une utopie qui a fait mourir des millions de personnes, en éliminant son propre peuple le transformant tour à tour d'innocent en bourreau et vice versa, et qui malgré la faillite reconnue de son régime totalitaire, continue de propager ses idées par la manipulation et l'aliénation des masses

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Jacques Rossi, après avoir servi la cause de Lénine dans la guerre civile espagnole, est rappelé à Moscou. Pris dans l'engrenage des purges, il connaîtra le goulag de 1937 à 1956. Il raconte son expérience sans complaisance larmoyante. Ses descriptions de destins brisés par la dictature s'avèrent d'autant plus poignantes qu'elles comprennent une bonne dose d'humour noir. L'ancien agent du Komintern fait ainsi magistralement ressortir le paradoxe de la situation de ces hommes et femmes condamnés au bagne au nom d'une cause - si belle - qu'ils défendaient. Admirable de justesse et de lucidité, ce précieux document historique est rehaussé de quelques fines illustrations
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Heureusement c est facile a lire mais on saute pas mal du coq a l ane,, domage
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communisme
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ahmed, 48 ans, a fait sa première escale au goulag à l'age de 16 ans.

Il y revient régulièrement. Parfois pour des raisons tout à fait valables.

Souvent parce que, comme il est déjà fiché, la police le substitue à un délinquant qu'elle est incapable d'attraper.
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Dans les années vingt, les travaux en plein air devaient s'arrêter à moins 25°C.

Par la suite, des instructions secrètes ont mis la barre de plus en plus haut, arrivant jusqu'à moins 50°C dans les camps de la Kolyma, par exemple.
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