Je suis ressorti de ce court roman avec une impression mitigée. Dans le fonds, le roman n'est pas mal écrit, souffre de quelques maladresses, mais après tout c'est plutôt un bon livre.
Maintenant, en comparaison avec, par exemple, Tomboy, le sublime film de Céline Sciamma, je trouve ce roman très fade et plein de clichés. On sent la forte hésitation entre le fait de traiter l'héroïne sous l'aspect du genre (les normes sociales "féminines" étant très loin de sa réalité, Agathe se construit à partir des normes sociales "masculines", ce que lui reproche conjointement sa mère et ses camarades de classe) ou sous l'angle de l'homosexualité, en même temps soigneusement évité et toujours très présent. Les clichés sur la réaction de la mère, sorte de pré-crise d'adolescence, et sur la technique de remédiation de la directrice de l'école m'ont semblé plutôt lourds... Plein de bon sentiments, quoi. [Là où le film de Céline Sciamma réussit justement le tour de force de ne jamais juger a priori ses personnages ; tout se joue dans une certaine ambiguïté, qui est l'espace libre du spectateur]
Bon, dit comme ça, je ne donne pas très envie de le lire. Mais, j'insiste, ce n'est pas si mal comme roman ;-)
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- Eh bien, ma chérie, tu en fais de drôles de choses ! Tu n'aurais pas un petit amoureux, toi ?
Agathe sursaute.
Rouge de honte tout autant que de colère, elle cache immédiatement la photographie sous sa couette.
VLEEL 214 Rencontre littéraire avec Isabelle Aupy et Isabelle Rossignol, Éditions du Panseur