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Citations sur Cyrano de Bergerac (489)

Ah ! non, cela, jamais ! Non, ce serait trop laid,
Si le long de ce nez une larme coulait !
Je ne laisserai pas, tant que j'en serai maître,
La divine beauté des larmes se commettre
Avec tant de laideur grossière !... Vois-tu bien,
Les larmes, il n'est rien de plus sublime, rien,
Et je ne voudrais pas qu'excitant la risée,
Une seule, par moi, fût ridiculisée !...
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Je n'aimais qu'un seul être et je le perds deux fois!
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ROXANE
J'ai fait votre malheur
CYRANO
Vous ? … au contraire !
J'ignorais la douceur féminine. Ma mère
Ne m'a pas trouvé beau; je n'ai pas eu de sœur
Plus tard j'ai redouté l'amante à l'œil moqueur.
Je vous dois d'avoir eu , tout au moins, une amie
Grâce à vous une robe a passé dans ma vie.

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Mais oui, c'est adorable.On se devine à peine.
Vous voyez la noirceur d'un long manteau qui traîne,
J'aperçois la blancheur d'une robe d'été:
Moi je ne suis qu'une ombre , et vous qu'une clarté !
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Je jette avec grâce mon feutre,
Je fais lentement l'abandon,
Du grand manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon;
Elégant comme Céladon,
Agile comme Scaramouche,
Je vous préviens, cher Mirmydon,
Qu'à la fin de l'envoi, je touche !
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LE DUC : Ne le plaignez pas trop : il a vécu sans pactes,
Libre dans sa pensée autant que dans ses actes. [...]
Je sais, oui : j’ai tout ; il n’a rien…
Mais je lui serrerais bien volontiers la main. [...]
Oui, parfois, je l’envie.
— Voyez-vous, lorsqu’on a trop réussi sa vie,
On sent, -– n’ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal ! —
Mille petits dégoûts de soi, dont le total
Ne fait pas un remords, mais une gêne obscure ;
Et les manteaux de duc traînent dans leur fourrure,
Pendant que des grandeurs on monte les degrés,
Un bruit d’illusions sèches et de regrets,
Comme, quand vous montez lentement vers ces portes,
Votre robe de deuil traîne des feuilles mortes.

Acte V, Scène 2.
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CHRISTIAN : Tu m’as rejoint ici ?
ROXANE : C’est à cause des lettres !
CHRISTIAN : Tu dis ?
ROXANE : Tant pis pour vous si je cours ces dangers !
Ce sont vos lettres qui m’ont grisée ! Ah ! songez
Combien depuis un mois vous m’en avez écrites,
Et plus belles toujours !
CHRISTIAN : Quoi ! pour quelques petites
lettres d’amour…
ROXANE : Tais-toi !… Tu ne peux pas savoir !
Mon Dieu, je t’adorais, c’est vrai, depuis qu’un soir,
D’une voix que je t’ignorais, sous ma fenêtre,
Ton âme commença de se faire connaître…
Eh bien ! tes lettres, c’est, vois-tu, depuis un mois,
Comme si tout le temps, je l’entendais, ta voix
De ce soir-là, si tendre, et qui vous enveloppe !
Tant pis pour toi, j’accours. La sage Pénélope
Ne fût pas demeurée à broder sous son toit,
Si le Seigneur Ulysse eût écrit comme toi,
Mais pour le joindre, elle eût, aussi folle qu’Hélène,
Envoyé promener ses pelotons de laine !…
CHRISTIAN : Mais…
ROXANE : Je lisais, je relisais, je défaillais,
J’étais à toi. Chacun de ces petits feuillets
Était comme un pétale envolé de ton âme.
On sent à chaque mot de ces lettres de flamme
L’amour puissant, sincère…
CHRISTIAN : Ah ! sincère et puissant ?
Cela se sent, Roxane ?…
ROXANE : Oh ! si cela se sent !

Acte IV, Scène 8, (2095-2117).
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CYRANO : …Ma pauvre enfant, vous qui n’aimez que beau langage,
Bel esprit, — si c’était un profane, un sauvage.
ROXANE : Non, il a les cheveux d’un héros de d’Urfé !
CYRANO : S’il était aussi maldisant que bien coiffé !
ROXANE : Non, tous les mots qu’il dit sont fins, je le devine !
CYRANO : Oui, tous les mots sont fins quand la moustache est fine.
— Mais si c’était un sot !…
ROXANE (frappant du pied) : Eh bien ! j’en mourrais, là !

Acte II, Scène 6.
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CYRANO : Pourquoi t’en vas-tu, toi, de ce pas qui traîne !
LE CADET : J’ai quelque chose dans les talons qui me gêne !…
CYRANO : Et quoi donc ?
LE CADET : L’estomac !
CYRANO : Moi de même, pardi !
LE CADET : Cela doit te gêner ?
CYRANO : Non, cela me grandit.
DEUXIÈME CADET : J’ai les dents longues !
CYRANO : Tu n’en mordras que plus large.
UN TROISIÈME : Mon ventre sonne creux !
CYRANO : Nous y battrons la charge.

Acte IV, Scène 3, (1758-1763).
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LE BRET : Tout seul, soit ! mais non pas contre tous ! Comment diable
As-tu donc contracté la manie effroyable
De te faire toujours, partout, des ennemis ?

CYRANO : À force de vous voir vous faire des amis,
Et rire à ces amis dont vous avez des foules,
D’une bouche empruntée au derrière des poules !
J’aime raréfier sur mes pas les saluts,
Et m’écrie avec joie : un ennemi de plus !

LE BRET : Quelle aberration !

CYRANO : Eh bien ! oui, c’est mon vice.
Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse.
Mon cher, si tu savais comme l’on marche mieux
Sous la pistolétade excitante des yeux !
Comme, sur les pourpoints, font d’amusantes taches
Le fiel des envieux et la bave des lâches !

Acte II, Scène 8.
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