Une lecture classique qu'on ne présente plus. Comme Pinocchio chez les voisins Italiens,
Cyrano de Bergerac est connu comme le loup blanc chez les Français à cause de son nez - à la différence de Pinocchio, la longueur du nez de ce personnage est permanente. Mais le parallèle s'arrête là !
J'avais souvenir d'avoir été peu convaincue par cette lecture étant jeune, et une fois adulte je n'ai pas été beaucoup plus séduite. J'y vois bien sûr l'intérêt littéraire et le témoignage d'une époque avec ce personnage à la fois si impertinent, lyrique, élégant même dans exubérance. C'est certes une oeuvre majeure dans la représentation du discours amoureux dans le cru des lettres françaises, et cette pièce illustre à merveille l'idéalisation de l'être aimé à qui Roxane (le personnage féminin bien sûr! tandis que les personnages masculins eux sont bien réalistes) prête toutes les qualités du fait qu'elle est séduite - et non, la malheureuse n'est pas séduite par les qualités "réelles"" inhérentes aux personnages, elle se contente de calquer ses idéaux sur une jolie figure.
Adolescente la dimension "précieuse" (même si elle est critiquée) dans l'intrigue m'avait agacée, et une fois de plus ça a été le cas ! Pour le reste, la qualité est bien sûre indéniable avec les nombreuses références mythologiques et autres, l'alternance des registre et de vers et de prose qui donne beaucoup de dynamisme aux dialogues.
Le théâtre est un genre qui n'est pas destiné à être lu a priori , et je trouve que
Cyrano de Bergerac comme le
Beaucoup de bruit pour rien de
Shakespeare font partie de ces pièces qui se prêtent le moins à la lecture dans la vivacité du récit est importante et constitue le coeur même du plaisir éprouvé par le spectateur - et la lecture le traduit malheureusement mal ou trop peu à mon goût.
La preuve toutefois de la grandeur de ce classique sur les illusions dont on se berce en amour se retrouve toutefois dans le fait qu'on reconnaît de nombreux vers ou tirades qu'il n'est même pas nécessaires de lire.