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Citations sur Le rabaissement (64)

(...) un homme méprisable qui n'était rien de plus que l'inventaire de ses défauts.
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« Tu vas bien ? demanda Carol.
— Pas vraiment. Pegeen m’a quitté. Je voudrais parler à Asa. (…)
— Ce que tu me dis, c’est que Pegeen n’est plus avec toi ?
— Passe-moi Asa. »
Il y eut un silence, puis, avec un calme parfait bien différent de son attitude à lui, Carol dit : « Tu peux joindre Asa à son bureau. Je vais te donner le numéro, tu peux l’appeler là-bas. »
(…) Il déposa le fusil sur la table de la cuisine et nota le numéro que Carol lui donnait, puis il raccrocha sans ajouter un mot. S’il s’agissait d’un rôle dans une pièce, comment l’interpréterait-il ? (…) Il savait aussi peu comment s’y prendre pour jouer l’amant âgé quitté par une maîtresse qui a vingt-cinq ans de moins que lui qu’il n’avait su comment s’y prendre pour jouer Macbeth. Est-ce qu’il n’aurait pas dû se faire sauter la cervelle pendant que Carol l’écoutait à l’autre bout du fil ? Est-ce que ça n’aurait pas été la meilleure interprétation ?

(p. 132-134)
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La verge verte faisait un mouvement de va-et-vient dans le corps nu et bien en chair qui s’étalait sous elle, lentement d’abord, puis plus vite et plus fort, puis encore plus fort, et toutes les courbes et tous les creux de Tracy ondulaient à l’unisson. On n’était pas dans le porno soft. Il ne s’agissait plus de deux femmes déshabillées qui se caressent et s’embrassent sur un lit. Cela avait maintenant quelque chose de primitif, cette violence d’une femme sur une autre femme, comme si, dans la chambre envahie d’ombres, Pegeen était un composé magique de chaman, d’acrobate et d’animal. C’était comme si elle portait un masque sur ses parties génitales, un étrange masque totémique, qui faisait d’elle ce qu’elle n’était pas, et qu’elle n’était pas censée être. (…) Il y avait là quelque chose de dangereux. Axler avait le cœur battant d’excitation : le dieu Pan épiant la scène de loin, de son regard lascif.

(p. 116)
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Pegeen continuait à frissonner dans ses bras. C’est un chat, se disait-il, un chat au moment où il s’apprête à bondir, un faucon quand il va s’envoler du poing du fauconnier. La bête que l’on contrôle — jusqu’au moment où on la lâche. Il se disait : je lui procure Tracy, comme je lui donne ses vêtements. (…) Il lui vint à l’esprit qu’il cédait tout le pouvoir à Pegeen.

(p. 112-113)
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Il paya l’addition, ils sortirent du restaurant et allèrent jusqu’au seuil du bar. Axler se tenait derrière Pegeen, il l’entourait de ses bras. Il la sentait trembler d’excitation tandis qu’elle regardait la fille boire au bar. Son tremblement le faisait frissonner. C’était comme s’ils ne formaient plus qu’un seul être en proie à une folle tentation.
« Elle te plaît ? chuchota-t-il.
— C’est une fille qui pourrait se montrer tout à fait impudique, avec un minimum d’encouragement. Elle a l’air prête à tous les écarts de conduite. »

(p. 112)
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Il lui demanda ce qu’elle buvait, et lorsqu’elle le lui dit, il répondit : « Laissez-moi vous offrir le suivant », et il pria le barman de mettre ça sur sa note.
Quand arriva le dessert, il dit à Pegeen : « Il y a une fille au bar qui est en train de se saouler.
— À quoi est-ce qu’elle ressemble ?
— À une fille qui sait se défendre.
— Ça te tente ?
— Si ça te tente, toi.
— Quel âge a-t-elle ?
— Je dirais vingt-huit ans. C’est toi qui prendrais les choses en main. Toi et la verge verte.
— Non, toi, dit-elle. Toi et la vraie verge.
— On prendrait tous les deux les choses en main.
— Il faut que je la voie », dit-elle.

(p. 111-112)
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Un soir, Axler prit la parole, n’ayant pas connu, réalisait-il, un public aussi nombreux depuis qu’il avait renoncé à monter sur scène. « Le suicide, leur dit-il, c’est le rôle que vous vous écrivez pour vous-même. Vous l’habitez, et vous le jouez. Tout est mis en scène avec soin — où on vous trouvera, et comment on vous trouvera. » Puis il ajouta : « Mais il n’y aura qu’une représentation. »

(p. 24-25)
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Il avait perdu sa magie. L’élan n’était plus là. Au théâtre, il n’avait jamais connu l’échec, ce qu’il faisait avait toujours été solide, abouti. Et puis il s’était produit cette chose terrible : il s’était soudain retrouvé incapable de jouer. Monter sur scène était devenu un calvaire. Au lieu d’être certain qu’il allait être extraordinaire, il savait qu’il allait à l’échec. Cela se produisit trois fois de suite et, à la troisième, cela n’intéressait plus personne, personne n’était venu. Il n’arrivait plus à atteindre le public. Son talent était mort.

(…) Autrefois, quand il jouait, il ne pensait à rien. Ce qu’il faisait bien, c’était par instinct. Maintenant il pensait à tout, et cela tuait toute spontanéité, toute vitalité. Il essayait de contrôler son jeu par la pensée, et il ne réussissait qu’à le détruire.
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Au cinéma, les gens passent leur temps à tuer, mais la raison pour laquelle on fait ces films, c'est que 99,9 % des spectateurs sont incapables de passer à l'acte. Et si c'est difficile de tuer quelqu'un, quelqu’un que vous avez toutes les raisons du monde de vouloir détruire, imaginez la difficulté de réussir à se tuer soi-même. (50)
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Cesser aussi brutalement d'être l'acteur qu'il était, c'était inexplicable : comme si une nuit, pendant son sommeil, on l'avait dépossédé du poids et de la substance de son identité professionnelle. La capacité de parler sur scène et d'écouter quand on lui parlait, c'est à cela que ça revenait, et c'était ce qui avait disparu. (21)
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