AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 65 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
A la question : "Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer les moeurs ?" Rousseau choisit de se mettre à contre courant et d'être hostile au progrès scientifiques et artistiques.
Rousseau a opté pour une réponse plus ou moins philosophique loin du scientisme qu'exigeait cette question académicienne. C'est peut-être l'une des vertus de ce discours qui parait plus facile à lire et à comprendre loin des méandres de la philosophie exigeante et complexe. Rousseau (l'un de mes philosophes préférés) nous présente ses idées d'une manière simple et bien organisée accompagnées d'un style suave.
Ce discours par son opposition aux sciences et aux arts n'est point désuet, car à l'époque actuelle, on peut constater toute l'ampleur de cette idée; les sciences ont tué les relations humaines, l'humain en l'homme moderne, l'instinct naturel et peut-être la bonté, les guerres deviennent plus dévastatrices et les gens souffrent encore de maladies mortelles malgré ce présumé progrès, les arts connaissent une décadence et agissent dans la corruption des moeurs... le Discours nous montre que l'homme est le même depuis la nuit des temps!
C'est peut-être le Discours qui contient les idées de Rousseau qui donneront naissance aux autres grands ouvrages.

Commenter  J’apprécie          312
Un docte éloge de l'ignorance traversé par les ondes d'un poujadisme (bien avant l'heure) qui justifie pleinement mon choix : éviter la lecture de Rousseau. Sur le thème de : "force et vertu plutôt que la connaissance", ponctué de : "mieux vaut donnez votre sang pour la patrie", finalement rien de bien nouveau sous le soleil, cette accumulation de références - en contradiction même avec le sujet - est bien ennuyeuse et répétitive au point que je n'ai pas pu finir ce texte pourtant très court.
Commenter  J’apprécie          213
Son premier ouvrage majeur, un essai récompensé par l'Académie de Dijon, dans lequel il soutient que l'histoire de la vie humaine sur Terre a été une histoire de décadence.

Son thème central viendra éclairer presque tout le reste de l'écriture de Rousseau. Tout au long de sa vie, il est revenu à l'idée que les gens sont bons par nature mais ont été corrompus par la société et la civilisation. Il ne voulait pas suggérer que la société et la civilisation sont intrinsèquement mauvaises, mais plutôt qu'elles ont toutes deux pris une mauvaise direction et sont devenues plus nuisibles à mesure qu'elles sont devenues plus sophistiquées.
Commenter  J’apprécie          80
ce n'est pas (à juste titre!) le plus réputé des discours de Jean Jacques Rousseau, mais il m'était venu l'envie de découvrir à quoi pouvait ressembler une réponse (primée) à un concours d'une Académie (celle de Dijon en l'occurrence) à l'époque des lumières.

Ce développement surprenant reflète-t-il vraiment dans toutes ses affirmations la pensée de Jean Jacques Rousseau, ou ne s'agit-il pour lui que d'un besoin de pousser tous ses raisonnements à leur limite, fût-elle contraire à toute idée raisonnable, voire d'un goût irrésistible du paradoxe ? Il faudra que j'en lise davantage sur Rousseau pour éclaircir ce point, car cette position extrême sur les méfaits de la science et de la civilisation devait sans doute être difficile à recevoir à une époque où les effets positifs du progrès commençaient à se faire sentir d'une manière très concrète. Et le mépris affiché pour toute activité intellectuelle se traduisant par l'édition de livre n'est il pas en contradiction même avec l'effort fait pas l'auteur pour répondre à un concours d'une Académie ?
Et par ailleurs, pour quelle raison une Académie, dont l'essence même est d'oeuvrer au progrès que dénonce le discours, l'a-t-elle couronné? certes il est remarquablement écrit, dans une langue qui fait de sa lecture un véritable délice, mais était-ce là le seul critère ?
Le fond importait-il donc si peu?
Voilà de multiples questions qui se posent et qui, je suppose, ont dû susciter une littérature critique abondante.
Commenter  J’apprécie          80
Les sciences et les arts ont-ils contribué à épurer les moeurs ? C'est à cette question que répond Rousseau, par la négative évidemment. Selon lui, la Vertu est supérieure à la science et s'y oppose puisque les arts, lettres, sciences, éducation ne peuvent que corrompre et dépraver les coeurs humains. La probité est pour lui "fille de l'ignorance'.
A l'inverse de tant d'auteurs, il vante Sparte la guerrière et la virile, bien supérieure à Athènes. L'Egypte, la Grèce, Rome ont connu la décadence avec le développement des Arts et lettres.
Maintenons donc la plupart des hommes dans l'ignorance, l'éducation devant tout de même être réservée à un petit nombre avec un partage des taches : certains (minoritaires) "disent" et d'autres (presque tous) "font".
La science détruit ce qu'il y a de plus pur, sincère et sacré en l'homme.
Ce texte est écrit en 1750 et Rousseau n'aura de cesse de développer la supériorité de la Nature sur la culture dans son oeuvre future.
Commenter  J’apprécie          70
Prix de l'Académie de Dijon 1750. Que d'honneurs pour ce long discours de Jean Jacques Rousseau en réponse à la question:Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer ou corrompre les moeurs?
Jean Jacques Rousseau, musicologue et précepteur s'est fait connaître grace à ce discours et la doctrine qu'il a soutenue par la suite:l'homme est foncièrement bon,la société l'a corrompu et il doit coute que coute retrouver sa vertu première.
"C'est un grand et beau spectacle de voir l'homme sortir en quelque manière du néant par ses propres efforts". "L'esprit a ses besoins ainsi que le corps"."Aimez les talents et protégez ceux qui les cultivent"."La vertu ne marche guère en si grande pompe"."On n'ose plus paraître ce que l'on est"."La dépravation réelle ,et nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection".
Voici, glanées par ci par là les idées de la thèse centrale de Rousseau étayées de nombreuses références philosophiques.
Dans une deuxième partie il évoque l'oisiveté,le luxe et les vices en amont des sciences et des arts ainsi que la recherche de l'admiration et des applaudissements chez l'artiste, ce qui entraine une corruption du goût et remet en cause la notion de progrés.
Dépassé Rousseau? "Si la culture des sciences est nuisible aux qualités guerrières,elle l'est encore plus aux qualités morales"??? Ou toujours d'actualité? C'est sûr que la mégalomanie de Dali, la violence de Bacon, la sensualité qui ose de Gauguin, ne sont pas vertueuses, mais pour moi loin de corrompre, elles ouvrent l'esprit sur l'inconscient sublimé.
Commenter  J’apprécie          40
Il faut toute la mauvaise foi d'un opposant aux idées de Rousseau par posture idéologique comme Kléber Haedens (dont l'Histoire de la littérature française regorge de prises de positions qui trahissent son parti pris maurassien) pour prétendre que « le premier Discours de Rousseau [...] soutient un poncif, à savoir que les sciences et les arts corrompent les moeurs ». Qui ne sait que les Lumières, à travers leur oeuvre majeure, l'Encyclopédie, et avant elles déjà la renaissance, n'ont eu de cesse de valoriser le progrès de ces disciplines ?
Rousseau, lui, au moment de prendre connaissance (l'histoire est connue) du sujet mis au concours de l'académie de Dijon, « si le progrès des sciences et des arts a contribué à corrompre ou à épurer les moeurs », raconte dans une Lettre à Malesherbes qu'il vécut un choc tel qu'il en relate en termes d'« inspiration » provoquant chez lui un état d' « ivresse » de « violentes palpitations » allant jusqu'à l'empêcher de « respirer en marchant » et finissant par le faire « tomber sous un des arbres de l'avenue » de Vincennes alors qu'il se rendait voir son ami Diderot, emprisonné. La révélation lui vint, comme ce court discours va s'attacher à le démontrer, que, contre ce que l'on pourrait croire, l'homme nait bon naturellement, et que c'est justement par ses institutions seules que les hommes deviennent méchants.
Rousseau commence, avec ce Discours, une démonstration, qu'il poursuivra dans son Discours sur l'origine des inégalités puis dans son Traité de l'éducation, trois oeuvres qu'il décrit comme formant un même tout. Il entre en cette année 1749, dans l'histoire de la philosophie. Ce discours fera sa gloire autant qu'il enclenchera son destin et, par-là, sa chute. Car nul n'est prophète en son époque lorsque celle-ci fait, elle-même, oeuvre de révolution et qu'on prétend lui opposer un contre discours. « Tel me tient pour barbare qui ne me comprend pas » pressent-il d'emblée. Certes il emporta le prix, et ne fut pas le seul à défendre sa thèse. Mais l'académie de Dijon communiqua, en même temps que ses lauriers, des remarques pour dire son désaccord sur certains de ses développements. L'Académie française, outrée, décida de relancer la controverse en invitant cette fois les candidats à soutenir la thèse opposée. de ce jour, estime Jean-Jacques, allait commencer ses malheurs. C'est que son discours parlait à certains et en gênait d'autres : il soulève le voile sur la vérité des peuples policés chez lesquels les lettres et les arts « étendent des guirlandes de fleur sur les chaines de fer dont ils sont chargés ». Il dénonce l'amour disparu de la patrie chez les peuples trop bien élevés. Et il ne convoque pas seulement Sparte contre Athènes, mais Henri IV contre Louis XV pour faire le tableau de la décadence. Il glorifie les petits peuples, sauvages mais héroïques et fustige la diplomatie cosmopolite. Il met en garde : « que nos politiques daignent suspendre leurs calculs pour réfléchir à ces exemples et qu'ils apprennent une fois qu'on a de tout avec de l'argent, hormis des moeurs et des citoyens ».
Commenter  J’apprécie          30
L'édition que j'ai choisie comprend une présentation et des annotations de Jacques Berchtold, professeur de langue et littérature françaises à La Sorbonne et membre du programme scientifique autour de Jean-Jacques Rousseau. Sa contribution apporte une véritable plus-value : il est rare que j'aille au bout des présentation ainsi faites de textes importants, mais celle-ci m'a vraiment intéressée. Les notes sont également riches d'enseignement.
Le Discours lui, est construit en deux parties. Dans un premier temps, Rousseau présente sa position à travers des exemples historiques. Il ne fait pas mystère de l'orientation de sa démonstration, à total contre-courant des idées de ce siècle : selon lui, les sciences et les arts n'ont en aucun cas contribué à épurer les moeurs. Dans sa seconde partie, Jean-Jacques Rousseau développe son argumentaire en s'appuyant sur l'observation de la société de son temps. Cette partie est particulièrement riche et m'est apparue toujours d'une très grande actualité dans ses questionnements. (.../...)
Commenter  J’apprécie          30
Que deviendra la vertu s'il faut s'enrichir à tout prix
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (211) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}