AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,56

sur 934 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rousseau pense la société non pas par rapport à la force du dominant mais par l'association des forces individuelles, qui vont concourir au maintien de la cohésion sociale. La force ne fait pas le droit...Les lois et principes doivent être acceptés par tous pour le bien de tous. Pour lui le corps politique est composé d'individus libres autonomes et égaux en droit, qui participent directement aux affaires de l'état et qui forment le peuple souverain. Il garde une certaine méfiance face à l'exécutif, il est plus tourné vers le fédéralisme, pour lui le bicamérisme ne doit pas être interdépendant. C'est la grande différence entre Montesquieu et lui l'un est pour la souveraineté nationale et l'autre populaire...
Commenter  J’apprécie          890
Du contrat social est une oeuvre de philosophie politique qui établit la nécessité d'un pacte entre les citoyens pour que l'organisation sociale d'un état soit juste. Ainsi, chacun renonce à sa liberté naturelle pour obtenir une liberté civile. C'est la base de la souveraineté populaire. Ce contrat apparait comme le signe d'un état social, contre l'état de nature.

Qu'est ce que l'état de nature? On le retrouve parfois développé avec le mythe du bon sauvage. Nature et sauvage vont bien ensemble. L'état de nature est donc ce qu'est l'homme, auquel on soustrait ce que lui a apporté la société.

Pour Rousseau, le contrat social est à la base de la démocratie. Il n'y a plus d'intérêt particulier. Si quelqu'un veut prendre le dessus, il fait ressortir un intérêt particulier, c'en est alors fini du pacte.

Ce pacte est à l'origine de la naissance du corps politique, avec le peuple qui légifie. Comme l'intérêt général est pris en compte, c'est donc l'intérêt public qui gouverne.

Une fois posés ces principes, Jean-Jacques Rousseau s'intéresse aux différents types de gouvernements (démocratie, monarchie, aristocratie). Il pose leur origine, les caractéristiques, les points positifs ou négatifs, afin de voir si le pacte social peut s'appliquer à ces régimes.

Cette lecture m'a permis de replonger dans une lecture de lycée, que j'ai abordée avec plus de maturité qu'il y a 17 ans. Mais cette fois, la compréhension en était plus facile.
Commenter  J’apprécie          622
Oeuvre majeure !
Il s'agit d'un traité philosophico-politique que Jean-Jacques Rousseau a publié en 1762, juste après "L'Emile".
.
Après Platon et Thomas More, il jette les bases d'une sage gouvernance d'un Etat, par " la République", c'est-à-dire sous des conditions de liberté et d'égalité, valeurs essentielles qui seront reprises lors de la Révolution Française.
Par "liberté", il exclut l'esclavage, sous toutes ses formes.
Par "égalité", il entend qu'un pays ne doit comporter " ni riches, ni gueux", qui créent un déséquilibre.
L'Etat doit être souverain, c'est-à-dire légiféré par le peuple ou ses représentants. Les "lois", ce qu'on appelle actuellement "constitution", doivent être rédigées par un "législateur" qui soit au fait des us et coutumes du pays pour ne pas braquer la population, et votées par elle, ou ses représentants. L'objectif est la paix dans le pays et avec ses voisins : différents équilibres doivent être trouvés.
Ensuite, tout "malfaiteur" dérogeant aux lois sera considéré comme traître à l'Etat.
.
JJR a observé le gouvernement de Genève dans sa jeunesse, et la "République de Venise".
Il s'est inspiré des Grecs antiques, des propos sur Lycurgue, des Romains, de Calvin, de Grotius, de Montesquieu, entre autres. La gestation de ce petit traité a duré 10 ans. Son édition a valu à son auteur un bannissement et des jets de pierres.
.
Il m'a été difficile de "rentrer" dans l'ouvrage, le temps de me familiariser avec les termes employés, mais ensuite, je l'ai trouvé formidable, nettement meilleur ( à mon goût, car tout est subjectif ! ) que ses oeuvres ultérieures : "Les confessions" et "Les rêveries".
Un Grand Bonhomme !
Commenter  J’apprécie          596
Stylistiquement assez pénible à lire...mais indéniablement indispensable à qui cherche à comprendre les fondements philosophiques de la république, telle qu'elle est pensée en France.

Liberté, Egalité, Fraternité...Des deux premiers termes il est beaucoup question dans le Contrat Social. Tout y est ou presque : la séparation des pouvoirs, l'importance du pouvoir législatif, la laïcité (plutôt pêchu). Rousseau anticipe même des maux très actuels comme le "populisme" (affirmant que le peuple a toujours raison MAIS qu'il peut être amené à voter de mauvaises lois s'il est mal informé) ou l'influence possiblement négative des lobbys.

La base de la réflexion de Rousseau est l'homme à l'état de nature, qu'il ne faut pas envisager en termes historiques, ni rapprocher du mythe du bon sauvage...C'est avant tout un modèle théorique : c'est l'homme tel qu'il serait s'il n'était pas un être social. Un être pas encore déformé par la société mais également dont le potentiel n'est pas développé.

Rousseau énonce ainsi sa question : "Trouver une forme d'association par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant". Il y répond par le contrat social qui, pour fonctionner, suppose l'aliénation de chacun, à la communauté, de ses "droits naturels" (le droit de subvenir à ses besoins par ses propres moyens) en échange de droits civils, garantis par les lois, que l'individu promulguera en tant que citoyen. Ainsi si l'homme y perd sa liberté naturelle, il y gagne la liberté social ET l'égalité (puisque l'égalité en droit doit permettre d'effacer les différences innées).

Un texte vraiment cohérent, toujours moderne ( si ce n'est quelques passages comme par exemple la corrélation entre le type de territoire et le type de gouvernement). Néanmoins, un texte qui évoque un modèle implicitement basé sur la participation active des citoyens (pas encore des citoyennes, faut pas déconner) au vote et la qualité des débats politiques (donc du personnel politique).

Mr Rousseau aurait-il laissé des notes quelque part abordant ce qu'il faut faire quand on a (de moins en moins) l'un et l'autre, ou faudra-t-il se résoudre à compter sur notre imagination ?

Commenter  J’apprécie          426
Jean Jacques Rousseau est un penseur des lumières quelque peu atypique. En effet, il est de basse extraction et autodidacte de surcroit. Mais surtout, il est un habitant de Genève qui va avec audace s'en prendre à l'absolutisme de son temps, mais contrairement à Voltaire ou Montesquieu, il veut y substituer non pas un régime parlementaire modéré mais bien une démocratie, absolue elle aussi.

Rousseau propose les conditions d'une société libre et égalitaire, il emprunte à Hobbes le pacte social auquel il donne un nouveau visage. Pour lui, la convention des hommes engendre une volonté générale inaliénable.
Rousseau commence par un constat resté célèbre par cette formule « l'homme est né libre, et partout il est dans les fers ».

Les fers peuvent être rattachés au droit d'esclavage, de servitude que Rousseau fustige, pour lui l'objet d'une telle convention n'est que la continuation d'un Etat de guerre en temps de paix, ce contrat conclu sans contrepartie et contre la liberté inaliénable de l'individu est nul. Mais ce n'est pas pour autant que l'homme qui n'est pas esclave est libre, ainsi Rousseau rapproche l'esclavage et le gouvernement représentatif.
Il s'oppose à la Constitution anglaise, il constate que les citoyens ne sont libres qu'au moment de l'élection et que les députés n'ont de représentant que le nom.

S'il fustige Grotius et les théoriciens de l'absolutisme, il s'accorde en revanche sur la l'imagerie contractualiste qui se révèle être un terreau fertile à sa réflexion politique.
Il présente son contrat social, un contrat égalitaire, contrairement à la convention d'esclavage. Chacun va s'aliéner dans le contrat social à tous les autres, ainsi l'Homme est plus fort et peut vaincre les inconvénients de l'état de nature auxquels sa seule résistance ne suffit plus. le citoyen est engagé avec lui-même sous ce que Rousseau appelle un « double rapport »; il s'engage en tant que souverain avec le particulier et en tant que particulier avec le souverain.
Le contrat social garanti également l'équation problématique de la liberté naturelle, en effet, Rousseau part du postulat qu'à l'état de nature l'homme est déjà libre, alors pourquoi contracter sinon pour risquer de perdre sa liberté. Il n'en est rien, et l'auteur s'empresse de vanter les avantages d'un tel contrat.
L'homme gagne la liberté de jouir de son bien sans qu'il puisse lui être retiré, c'est le droit de propriété qui est garanti, les sentiments de l'homme s'ennoblissent, l'homme dans la société civile est perfectible.

Le contrat social fait de l'homme un corps politique parlant d'une seule voix, c'est la volonté générale et souveraine. Pour l'auteur, le peuple ainsi constitué en communauté nationale est propriétaire de la chose publique, pour lui le gouvernement doit être res publica. C'est tout naturellement que le peuple doit légiférer, il est le seul à même de faire des lois, et puisqu'il fait des lois pour lui-même, elles ne peuvent être que bonnes.

Rousseau met les hommes en garde contre le désengagement politique, en effet, si l'homme se détourne par paresse de la chose publique, ses droits s'étioleront et il aura tôt fait de perdre sa qualité de souverain et le contrat social sera rompu.

Car qui dit contrat, dit droit, et qui dit droit, dit devoirs. le peuple souverain a le devoir d'administrer la société dans l'intérêt général. Et si par mégarde un citoyen décide d'emprunter une autre voie que la volonté générale, et majoritaire, il va à l'encontre de cette dernière et sera dûment ramené sur le droit chemin, on forcera se dernier à être libre, malgré lui.
(#2014)
Commenter  J’apprécie          310
Du contrat social est une réflexion philosophique abstraite sur la politique. Rousseau développe méthodiquement un certain nombre de principes pour aboutir à un projet fondamental : « unifier dans l'individu le particulier et l'universel ». le contrat social a été écrit avant la révolution française de 1789, dans un contexte difficile où règne la monarchie absolue (Louis XV). L'oeuvre est interdite dès la parution et n'aura pas le temps de se populariser. Ce n'est qu'après la révolution, une fois que le corps visible de la nation devient le peuple et non plus un Roi que l'on prendra conscience de la portée de l'oeuvre et de la justesse de la réflexion. En effet, la théorie rousseauiste qui considère l'individu comme « membre du souverain envers les particuliers, et comme membre de l'Etat envers le souverain » donne pour la première fois à l'individu la place qu'il mérite. L'auteur dresse au fil des quatre livres, certes courts mais très abstraits et de ce fait nécessitant une grande concentration et l'éclairante aide de notes explicatives, le rôle du peuple, du souverain, des différentes formes de gouvernements et des représentants. Si les bases de nos républiques doivent beaucoup à ce texte on se dit qu'irrémédiablement le contrat social de Rousseau où « chacun fait à soi-même la volonté d'obéir à la volonté générale » est à bien des égards le rêve d'une société et d'un système politique qui n'est malheureusement pas près de voir le jour. Oeuvre évidente, importante, intemporelle.
Commenter  J’apprécie          250
Rousseau poursuit la réflexion engagée par Hobbes et Locke sur le principe du contrat social, mais en insistant sur un principe essentiel de ce contrat, celui de l'égalité. Ce Contrat Social fait suite à son "Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes". Puisque le principe de liberté tend à détruire celui d'égalité, le gouvernement représentant la volonté générale doit agir pour la conserver. Voici des réflexions qui font écho à nos problématiques actuelles, bien qu'il ne doive pourtant pas y avoir beaucoup de "Contrat social" sur les tables de chevet des responsables du parti Républicain ou des partis conservateurs de l'Union européenne. Ce livre fourmille d'idées toujours vivantes : celle de la difficulté de la mise en oeuvre des principes démocratiques, car ontologiquement instables ; celle, en conséquence, de l'impératif pédagogique : une démocratie sans instruction étant intenable. S'il y a un gouvernement du peuple, il faut que ce peuple soit éclairé, car les individus qui composent ce peuple ont tendance à ne défendre que leurs intérêts particuliers au détriment des intérêts généraux. Autant dire que Rousseau n'envisageait pas la possibilité d'une démocratie pour les Français (le retour de bâton du petit corse puis des monarchistes lui donnèrent raison), mais s'il voyait le tableau des Français aujourd'hui, que penserait-il ?
Commenter  J’apprécie          120
Ce texte très important pour l'histoire des idées politiques et philosophiques n'est certes pas très excitant à lire . Dans le présent ouvrage destiné aux lycéens Bordas présente le texte intégral précédé par une mise en situation et quelques éléments d'analyse : L'horizon de la reflexion politique de Rousseau;La vie et l'époque de Rousseau; Rousseau:l'homme; Eléments de bibliographie;Introduction au Contrat social;Schéma du Contrat social.
Commenter  J’apprécie          80
Au premier abord, il faut accepter le style de l'écrit. L'opus est assez court mais il se lit lentement. Ensuite, il est nécessaire de prendre distance de la réalité, se rappeler que ce que nous vivons aujourd'hui n'est que très partiellement lié à cet écrit fondamental. Certes, nous vivons dans une démocratie, mais Rousseau ne dirait pas cela. Il n'avait d'ailleurs pas réellement prévu que son modèle soit humainement possible : "il faudrait des Dieux pour donner des loix aux hommes", tout est dit !

Voyons donc ce qui est différent aujourd'hui. L'esclavage d'abord, la référence permanente de Rousseau à Athènes, Sparte et Rome comme modèle le plus abouti de la démocratie, s'appuie très largement sur le travail incessant des esclaves qui absorbent les tâches quotidiennes de tout ordre, libérant les citoyens pour la chose publique.

Le citoyen ensuite, qui se révèle être ni étranger, ni enfant, ni femme, ni esclave, ce qui laisse la démocratie dans les mains de 10% de la population de la cité.

Le système représentatif également, que Rousseau abhorre sous peine dit il de ruiner l'idée même de la souveraineté et d'y perdre la liberté. Nul députés ou sénateurs comme représentant du législatif on imagine la situation aujourd'hui.

La religion d'état ensuite, présentée comme incontournable, non un des dogmes qui prévaut aujourd'hui mais un ciment de cet ordre qui doit souder le peuple autour du pacte citoyen, et que ceux qui n'adhèrent pas en sont exclus.

La censure enfin, encouragée car nécessaire à maintenir un ordre moral sous peine de le voir délité.

On le voit, nous sommes bien loin de la réalité actuelle. Certes, Rousseau n'est pas un journaliste décrivant un état des lieux de notre XXI siècle, mais la comparaison pose question. D'autant que Rousseau fut l'un des principaux artisans de la déclaration des droits de l'homme et du fondement de la République. Soit nous sommes dans une large dérive d'un modèle initial, et il conviendrait d'en récupérer l'esprit en urgence, soit le modèle est tel qu'il est largement utopique, idéaliste et finalement impraticable. Ce qui enterre la notion même de démocratie dans son texte.

Sans cette cruelle comparaison et en replaçant le texte dans son contexte historique, l'exercice est évidemment très intéressant. L'idée même de conserver, retrouver en réalité, la liberté tout en la soumettant au tout collectif est majeure. On y gagne au passage la paix et la sécurité, base du mouvement contractuel ou, même s'il s'en défend, Rousseau rejoint Hobbes et son Léviathan.

C'est la volonté, la pugnacité de Rousseau d'arriver à édifier un modèle juste qui m'a le plus impressionné. Une approche exigeante, trop sans doute pour le citoyen lambda, démontre son désir d'excellence morale. Reste qu'il y a loin de la coupe aux lèvres, que Rousseau prend ses désirs pour des réalités me semble une critique honnête, difficile de lui en tenir rigueur, on ne peut qu'espérer avec lui.

La lecture suppose d'être attiré par la chose collective, ses défis, ses challenges, mais en nos temps troublés, c'est un plaisir de s'abreuver d'utopies dont on peut rêver qu'elles soient la réalités de demain.
Commenter  J’apprécie          40
Un ouvrage indispensable au milieu entre le roman et le livre de droit lorsqu'on le decouvre avec le recul que nous donne le temps on ne peut etre que subjugué par le cote visionnaire de cet ouvrage et par sa modernité.L'ecriture est excellente et le livre se lit , pour moi en tout cas, tres facilement.Un excellent ouvrage !
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (5092) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}