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Nous suivons une famille pauvre dans le quartier populaire de Saint-Henri, à Montréal, vers 1940. Chacun à sa façon essaie de survivre et de trouver le bonheur. D'après le titre du livre, nous devinons qu'il s'agit pour certains de fugaces moments, pour d'autres de choix par dépit.
Le style est précis, le langage parlé bien rendu dans les dialogues. Un livre triste et assez sombre, marqué par le fatalisme des personnages.
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1939 Canada, quartier Saint Henry , faubourg de Montréal, le Canada se prépare à entrer en guerre aux côtés de la Grande Bretagne et de la France , suite à l'invasion de la Pologne par l'armée allemande.
Florentine Lacasse est la fille aînée de Rose-Anna et Azarius.C'est une jeune fille de 19 ans serveuse dans un restaurant les Quinze Cents où elle va rencontrer Jean Lévesque et Emmanuel Letourneau 2 jeunes hommes amis d'enfance mais au caractère diamétralement opposé. Autant Emmanuel ,élevé dans ce quartier miséreux mais sans avoir jamais souffert du manque , se montre attentif aux autres , pauvres ou riches ,toujours prêt à essayer de sauver le monde , l'humanité allant même jusqu'à s'engager par idéalisme pacifique, autant Jean orphelin , peu ou mal aimé ,et qui a souffert de la pauvreté, , ne vise qu'à gravir les marches de la hiérarchie sociale quitte à tourner le dos à tout ce qui peut lui rappeler ce passé , cette misère , cette solitude désargentée il ne veut à aucun prix orphelin , peu ou mal aimé être retenu :seul il est et seul il avance.
Quant à Florentine , jolie jeune fille portant sur ses épaules la survie de sa famille avec la paye qui rentre à la maison chaque semaine, le père toujours au chômage et sa mère à nouveau enceinte du 12ème enfant, son but est de trouver un ami garçon qui lui apportera ce qu'elle juge essentiel la sécurité financière ,les petits plaisirs de la vie ,une jolie robe, un bijou, une sortie….mais voilà elle rencontre Jean et tout bascule pour elle , broyée ,laminée par sa passion pour cet homme.
Rose-Anna est le portrait typique de ces femmes de l'époque , acceptant tout pour leur mari , leurs enfants , se sacrifiant à leur profit , travaillant sans relâche et ne s'arrêtant que pour accoucher ….
Azarius lui aimerait retrouver l'odeur du bois et pouvoir à nouveau faire vivre sa famille décemment.ce doux rêveur est un personnage très attachant ,
A travers le premier roman de Gabrielle Roy ,récompensé en France par le prix Fémina 1947 et au Canada par le prix du Gouverneur Général , nous découvrons cette ville de Montréal et ses 2 mondes,; le fossé entre les familles anglaises de la ville haute et celles de la ville basse , prêt du port et de la zone industrielle qui se développe dans ces quartiers francophones.
Elle nous parle de tous ces petites gens vivant au jour le jour , rognant sur tout pour pouvoir se payer un toit, un morceau de pain , le quotidien , toujours le quotidien .Pour eux pas malgré tout l'espoir , les petits bonheurs , l'optimisme affleure malgré les difficultés.
Mêlant les tonalités réalistes de Zola à celles De Maupassant , G Roy a écrit là un livre qui a marqué son époque dénonçant , alertant les autorités sur la vie misérable dans ces quartiers et en pionnière elle aborde aussi un sujet jusqu'alors tabou celui de la sexualité de la jeune femme et du couple !
C'est un livre qui une fois refermé de s'oublie pas de sitôt! A découvrir.


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Dans ce roman, on suit une famille dont la fille aînée Florentine âgée de 19 ans travaille pour aider sa famille comme serveuse au restaurant du Quinze-cents. Son père Azarius est au chômage quant à sa mère Rose-Anne, elle travaille à la maison tout en s'occupant de sa nombreuse progéniture et veille sur tout le monde. Nous découvrons leur vie de famille difficile en raison de leur pauvreté. Au second plan la seconde guerre mondiale, les hommes vont être mobilisés et pour certains cela leurs évitera le chômage.
Dans une écriture sobre tout en y mêlant le charme des dialogues en joual Gabrielle Roy brosse une époque difficile, réaliste des ouvriers de Montréal dans les années 1940. Une belle fresque familiale aux personnages attachants à découvrir.

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Montréal 1940 – Dans le quartier de Saint Henri, Florentine Lacasse, 19 ans, est serveuse dans un restaurant. Elle est quasiment la seule source de revenus stables de toute sa famille de onze personnes. Son père, Azarius, est au chômage depuis des années et rêve de monter une "affaire"; sa mère, Rose- Anna, s'occupe des huit enfants et est couturière à domicile. La vie et très dure pour cette famille et ce quartier. Gabrielle Roy nous fait très bien sentir le froid, la faim, l'extrême dénuement de ses personnages, leurs espoirs et leurs petites mesquineries. Les pages sur la maladie du petit Daniel, 6 ans, sont très émouvantes.
La rencontre de Florentine avec Jean Lévesque,jeune homme ambitieux et travailleur, redonne à celle-ci un espoir en une vie meilleure. Jean est très ambigü : Il travaille énormément pour s'en sortir. D'un côté, il est attiré par la jeunesse et la beauté de Florentine, mais de l'autre il a aussi peur d'elle et de ce qu'elle représente : la pauvreté de son enfance dans un orphelinat. Indécis , il présente Florentine à son ami, Emmanuel, qui vient de s'engager dans l'armée.
En fonds d'histoire, la guerre en Europe est présente. Les informations arrivent à Montréal par radio et par les journaux : La "drôle de guerre" en France, l'invasion des pays européens par les allemands…. Cette guerre est d'abord lointaine puis se rapproche avec la conscription des jeunes gens. Certains s'engagent dans l'armée, d'autres en "profitent" pour rester planqués.

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En conclusion : Des personnages tout en nuances, qui sont à la fois généreux et égoïstes, qui voudraient s'en sortir ou s'évader, certains prêts à tout pour échapper à la misère, d'autres plus résignés et fatalistes. Des dialogues savoureux dans les restaurants sur la vie, la politique, l'Europe…..Une grande réussite.
Lien : http://lajumentverte.wordpre..
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Un livre obligatoire lu à l'école! Ce livre m'a dégoûté des romans québécois classiques. C'était très long et lent comme histoire. L'époque ne m'intéressait pas vraiment et encore moins les personnages. Peut être que si je le relisais aujourd'hui, j'aurais une meilleure opinion. Mais à l'époque, ma professeure de français m'avait vraiment retiré l'envie de lire pendant un moment. Je crois bien que je ne l'avais même pas terminé!
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Mais quelle jolie découverte… ce roman dépeint une période qui m'intéresse, vue de l'autre côté de l'Atlantique, par un cousin éloigné.
Nous sommes en 1940, dans un quartier ouvrier et francophone de Montréal. Les gens travaillent dur pour peu, coincés entre la fumée des usines et les trains.
On suit Florentine qui est serveuse dans un restaurant. Elle essaie de gagner toujours plus pour subvenir aux besoins de sa famille. Son père est sans emploi et court les emplois journaliers, et sa mère gère leurs nombreux enfants. C'est un peu la misère et Florentine essaie de s'en sortir, contrairement à sa mère qui endure tout, accepte tout en se plaignant, sans essayer de trouver une autre voie.

Puis Florentine croise Jean, un jeune homme arrogant dont elle tombe amoureuse….
Mais il y a surtout le contexte, ce tourbillon que l'on sent en fond, cette guerre lointaine, en Europe, qui fait réagir. On n'aime pas les nazis mais c'est loin. Certains pensent y aller, d'autres se planquer… Certains imaginent s'extraire de ce quartier misérable ; d'autres pensent à l'argent de la guerre…

Cette fresque est aussi une façon de dépeindre une galerie de personnages, un quartier, la vérité de la vie et d'une période difficile. Entre idéalisme, naïveté, profiteurs en tous genres, réalisme et volonté de s'en sortir, Gabrielle Roy livre des petites histoires dans l'Histoire, dans un tourbillon de vies, de sentiments, avec la beauté et la laideur, la joie et la peine, etc.

J'ai beaucoup aimé sa plume même si les premières pages sont vraiment très pénibles par la pauvreté, l'accumulation de misères décrites…
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Ce roman, qui fut un succès et revéla Gabrielle Roy, est le roman de la pauvreté. Cette famille, où nait un enfant presque chaque année, doit se débattre dans un monde dont les exigences la dépasse. Si bien que les bons sentiments de chacun, le père, la mère, les enfants aînés, ne résisteront pas aux nécessités: il faut un toit pour s'abriter, et de l'argent pour manger, mais ces pauvres gens n'ont pas les clés du système.
On retrouve la finesse des descriptions et des analyses psychologiques de l'auteure, et elles font de ce livre un grand roman.
Le vocabulaire et les tournures de phrases québécoises sont parfois surprenantes: c'est un plaisir supplémentaire pour le lecteur.
À noter - nous sommes en 1939/1940 - le poids de la menace de guerre, et son ressenti par ces Canadiens européens de sang, solidaires des souffrances du vieux continent.
Jolie lecture, ce livre compte beaucoup, dit-on, dans la littérature québécoises. On le comprend: c'est un peu le Québec.
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Soulignons tout d'abord que les éditions mentionnent sur la couverture « le classique par excellence du roman québécois ». Alors qu'en est-il ?
Gabrielle Roy a été l'une des premières à sortir le roman québécois des grands espaces, cette image mythique que l'on associe au Canada. Elle s'est attachée, au contraire, à décrire la vie des petites gens installées dans le quartier faubourien de Saint-Henri, situé en bas de la montagne en haut de laquelle vit la population aisée et anglophone de Montréal.
La narration se fait en français standard (métropolitain), dans un style grave et mesuré. Dans les dialogues, l'écrivaine alterne avec le parler local, idiomatique et populaire. L'ambiance est ainsi mise en place dans son authenticité et fait vivre magistralement la langue française dans son contexte.
Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/11/02/gabrielle-roy-bonheur-doccasion/
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Je n'ai pas lu ce livre de mon plein gré puisqu'il s'agissait d'une lecture obligatoire au secondaire. Puisque ce n'était pas mon genre de prédilection à cette époque, j'ai plus ou moins aimé et trouvé long. Je songe à le relire en tant qu'adulte afin de le voir sous un nouvel oeil!
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Ma première lecture de ce roman remonte à mes années au secondaire. Comme je n'aimais pas le livre obligatoire proposé par mon professeure de français, cette dernière m'avait suggéré de lui faire un résumé de Bonheur d'occasion. Je me souviens qu'à l'époque, le film  m'avait beaucoup marquée. J'en avais parlé avec mon père qui m'avait amenée voir le chalet de l'illustre écrivaine situé à Petite-Rivière-Saint-François, pas très loin de la maison de ma grand-mère maternelle. Nous devions être en 1985 ou quelque chose comme ça. le film est sorti en 1983 l'année du décès de Gabrielle Roy.

Ce livre met en scène Florentine Lacasse, 19 ans, une serveuse, travaillant au Quinze-Cents, dans le quartier défavorisé de Saint-Henri à Montréal. Elle souhaite trouver le bonheur au moment où le chômage frappe de plein fouet et que la guerre devient la seule porte de sortie. Elle est amoureuse de Jean Lévesque, mais elle est aimée par Emmanuel Létourneau, un soldat. le lecteur suit également le destin des parents de Florentine, Rose-Anna et Azarius, dont la vie est marquée par la pauvreté et le lecteur est amené à comprendre les raisons associées à leurs malchances. C'est un roman criant de réalisme, rempli de sentiments, de misère, d'attente, de rêves… Mais avant tout, c'est Saint-Henri qui vit grâce à la plume de Gabrielle Roy et qui brille grâce à son sens de l'observation.
Ainsi, il faut suivre Rose-Anna, la mère de Florentine dans le quartier pour trouver un logis pour sa famille. Ils ne sont plus capables de payer le loyer, alors ils doivent déménager comme bien d'autres familles à cette époque.

Elle arriva place Saint-Henri; elle la traversa pour une fois sans souci de trams, de la sonnerie du chemin de fer et de l'âpre fumée qui alourdissait ses paupières. Un camion la frôla, et elle leva un regard plutôt étonné qu'effrayé. […]
À pas moins sûrs, moins courageux, elle s'engagea vers les endroits les plus misérables, derrière la gare de Saint-Henri.
Bientôt, elle arriva dans la rue Workman, qui porte bien son nom. «Travaille, ouvrier, dit-elle, épuise-toi, peine, vis dans la crasse et dans la laideur».
Rose-Anna s'aventura au long des taudis de briques grises qui forment une longue muraille avec des fenêtres et des portes identiques, percées à intervalles réguliers. (p. 99-100).

Gabrielle Roy a obtenu le prix Femina en 1947 pour ce roman et le Prix du Gouverneur général.

https://madamelit.ca/2017/07/31/madame-lit-une-ecrivaine-ou-un-ecrivain-par-mois-juillet-2017-gabrielle-roy/
Lien : https://madamelit.ca/2017/07..
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