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Un voyage en train de trois dames indiennes respectables, un reportage photographique sur un pèlerinage dans une ville près de Calcutta, un guide amoureux du jeune employé d'un vendeur de thé, un ashram recueillant des fillettes victimes de la guerre, le reportage qui se transforme en quête des origines, le vendeur de thé qui refuse de dévoiler son passé: les fils se tissent imperceptiblement entre les personnages de ce roman prenant. Comme dans la vie, tout ne sera pas dévoilé ni explicité. Mais n'est-ce pas ainsi que la réalité de nos existences se laisse approcher. Pour ceux qui ont déjà fréquenté l'Inde, on y retrouve avec exactitude les perceptions qui font d'un séjour là-bas une expérience si particulière. Un beau moment de lecture.
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Pas facile d'avoir Roy comme patronyme quand on est romancière indienne. Malgré tout, avec Un atlas de l'impossible puis Les plis de la terre, Anuradha Roy a réussi à se faire un nom et à ce qu'on ne la confonde plus avec Arundhati Roy (Le dieu des petits riens). Sous les lunes de Jupiter, son dernier livre, se présente comme un récit choral dans une petite ville imaginaire (et sainte) au bord du golfe de Bengale. Quelques jours seulement avec une poignée de personnages dont on peut dire qu'ils n'ont pas vaincu leurs démons intérieurs, loin de là. Au coeur du livre : Nomi, en provenance de Norvège, qui est revenue sur les lieux d'un grand traumatisme d'enfance alors qu'elle vivait dans un ashram. Anuradha Roy essaie de varier les tonalités, y compris la comédie, lorsqu'elle évoque l'escapade touristique de trois vieilles dames, mais son naturel dramatique revient au galop. Sous les lunes de Jupiter est un ouvrage sombre qui parle d'innocence perdue sur fond de violences dans lesquelles la religion, ou plus exactement ceux qui s'en servent de façon pervertie, joue un rôle important. Si le livre d'Anuradha Roy ne court pas le risque de ressembler à un catalogue d'incidents ou d'événements tragiques, il n'en reste pas moins inférieur à ses deux précédents : le style est vif mais la narration est moins fluide. Il contient au minimum une ou deux intrigues en trop, lesquelles en définitive n'ont pas assez d'espace pour se développer. Une légère déception tant la romancière indienne conserve une façon toute personnelle et à l'écart des sentiers battus et exotiques de raconter son immense pays.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Un livre plutôt bien écrit, bien traduit.
Je trouve que l'auteur n'a pas assez creusé dans le sujet.
Entre un aller-retour présent/passé, elle ne s'attarde pas vraiment sur les circonstances de cette histoire, elle a l'air de survoler, d'éluder le point névralgique qui provoque le retour de l'héroïne au pays natal après son adoption dans un pays nordique.
Le foisonnement des personnages indique sûrement l'ambiance qui doit régner en Inde, chari-vari de bruits et de couleurs, mais en même temps, je ne saisis pas bien l'objet de la quête de Nomi l'héroïne, désir de vengeance, ou remémoration masochiste de son passé douloureux?
La fin est si elliptique que je n'ai plus compris la démarche de l'auteur. Retour précipité en Norvège, abandon subit de tous les protagonistes, nous n'en saurons pas plus hélas!
Dommage...
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Nomi a été adopté et a vécu toute son adolescence en Norvège. Mais devenue jeune adulte, elle prend le prétexte un documentaire à tourner pour retourner en Inde et chercher les bribes d'une enfance brisée. Au milieu des saris, des thés et des épices, reviennent les souvenirs de l'ashram où elle a été recueillie après la guerre. Durant son voyage, elle croise d'autres personnages, trois vieilles dames qui viennent visiter les temples, pour la première fois sans enfant ou mari, libres d'aller où elles veulent. le marchand de chaï, Badal, devenu guide comme son père, Suraj, l'assistant de Nomi…

J'avais été très attirée par la couverture de ce roman, et je m'y suis plongée sans difficulté. Hélas, sans doute à cause d'interruptions nombreuses, j'ai parfois perdu un peu le fil dans les histoires des personnages secondaires, les trois vieilles dames et les trois indiens qui gravitent autour de l'héroïne. Mais l'histoire est belle, souvent dure et violente, le passé brisé remonte à la surface, au détour d'un marché ou d'un temple. En effet, le roman aborde de nombreux sujets comme la guerre, la maltraitance, la pédophilie; mais aussi certains plus positifs, comme l'amitié, l'amour maternel, etc.

Je suis donc un peu déçue, parce que j'ai l'impression d'être passée parfois à côté, mais cela n'est uniquement ma faute et non celle du roman. Si j'avais ressenti la même chose que dans les premières pages, il aurait été un coup de coeur, je vous encourage donc à le lire (à tête reposée) et à me dire ce que vous en aurez pensé !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Nomi, élevée en Norvège par une mère adoptive dont elle ne supporte plus les non-dits, revient en Inde sur les traces de son enfance. Elle a fait le tour du monde, s'asseyant devant chaque mer, attendant que celle-ci lui rappelle le jour où on lui a enlevé sa mère après l'assassinat de sa famille. C'est à Jarnuli, devant l'océan qu'elle a senti la mémoire de son horrible passé. Séquestrée dans un ashram avec d'autres jeunes orphelines, elle fut battue et violée par Guruji, le gourou pédophile soutenu par des disciples riches et puissants.
Sur les traces de son passé, elle s'étonne des chansons tristes du vieux vendeur de thé qui lui rappelle la gentillesse du jardinier de l'ashram. Elle craint un vieux moine qui semble la suivre. Elle détaille les bas reliefs du temple du Soleil où les scènes érotiques la mettent mal à l'aise.

» Dans l'Inde antique, pas de frontière entre la vie et l'amour. L'érotique, c'est la création, et c'est pour ça qu'on le célèbre dans nos temples. »

Si le parcours de résilience de Nomi est le thème principal du roman, Anuradha Roy ne la laisse pas seule face aux drames du passé.
Nomi rencontre trois vieilles dames dans le train qui la mène à Jarnuli. Gouri, une grosse dame « moelleuse comme un soufflé », compétente en spiritualité est en proie aux pertes de mémoire. Elle est accompagnée de Vidya et de Latika, une vieille dame coquette qui refuse de vieillir.
Sur place, elle vient tourner un documentaire sur les temples de Jarnuli avec Suraj, un photographe violent en plein divorce qui se révèle être le fils de Vidya.
Badal, guide touristique croise Nomi et les vieilles dames et devient lui aussi une figure importante de tous ces angoissés qui rêvent d'un ailleurs, d'une autre vie.
Et ce marchand ambulant, Johnny Toppo, point de passage de tous les personnages, qui chante ses souvenirs et se contente de peu.

« Vous savez, les gens comme moi, ça fait longtemps qu'on détruit leurs rêves à force de coups. Pas de temps pour les étoiles. Je demande juste un coin de terre pour dormir, un bout de tissu pour me couvrir et de quoi manger pour mon prochain repas. »

Anuradha Roy construit des personnages complexes, meurtris par des blessures du passé, en proie à un présent insatisfaisant ne leur laissant que peu d'espoir d'avenir serein. Si ce n'est de larguer des bouteilles à la mer, de pouvoir oublier le passé et de libérer de sa propre vie.

« C'est comme si tu sortais de ta vie. Comme si tu quittais ta propre histoire, que tu disparaissais. Tu n'as pas envie parfois de quitter ta propre vie? »

Les quelques zones d'ombre planant sur le passé ou le présent des personnages ne font que les rendre plus mystérieux, surprenants. Dans cette ville imaginée où la religion est souveraine parmi les temples, les ashrams et les fidèles, les personnages terriblement humains se croisent, traînant leur fardeau et créant ainsi une traversée hypnotique très attachante.

Lien : https://surlaroutedejostein...
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Nomi est de retour dans cette ville qui la hante depuis qu'elle a quitté ce pays pour l'Europe.
Jarmuli est une ville sainte qui se trouve sur la Baie du Bengale. Ses nombreux temples et ashrams attirent des pèlerins et des touristes de toute l'Inde mais également d'ailleurs. Nomi est venue faire des repérages dans le cadre de sa profession et est assistée par Suraj. Comme les trois dames qu'elle a croisé dans le train la ramenant à Jarmuli, elle a commencé sa visite par le temple de Vishnu où elle a croisé Badal, devenu guide comme l'a été son père. Comme tous les visiteurs se rendant sur la plage, elle aime déguster les thés chaï du stand de Johnny Toppo.
Pourtant, le retour à Jarmuli n'est pas simple pour Nomi. Les souvenirs du lieu où elle était cloitrée durant de nombreuses années durant une partie de son enfance et de son adolescence ressurgissent plus intensément et la consume à petit feu. Elle se souvient des gestes malsains de cet espèce de gourou, des maltraitances subies par cet homme répugnant, des horreurs vues dans l'ashram et d'une promesse qu'elle n'a pas su tenir.

"Sous les lunes de Jupiter" est un roman qui prend aux tripes, haletant, subjuguant, dur, vorace, addictif. C'est un roman dont il émane une force qui vous aspire littéralement et qui vous rejette hébété. Il aborde des sujets puissants : la pédophilie, le sectarisme, la vieillesse, le sexisme, la spiritualité, etc. mais sous leur forme la plus sombre, bestiale, ... Il est intéressant que l'auteure donne la parole à de nombreux personnages apportant ainsi plus de puissance à l'ensemble. C'est également un roman dont il est important de discerner la profondeur de nombreux passages et les métaphores. Encore une fois, Anuradha Roy nous offre un roman vibrant et audacieux. A lire sans attendre.

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Voilà un livre qui avait tout pour me plaire : de la littérature indienne, un thème qui m'intéressait, une construction chorale, une belle écriture... je m'apprêtais, en le commençant à passer un très bon moment de lecture. Malheureusement, j'ai été un peu déçue. Autant j'ai aimé certains personnages et certaines trames de l'histoire, autant d'autres m'ont laissée assez indifférente. J'ai trouvé les intrigues et les personnages assez inégaux et c'est bien dommage car d'autres parties du livre m'ont vraiment plu. C'est sans doute le risque avec les romans chorals : parfois, multiplier trop de points de vue perd le lecteur en route. Néanmoins, j'aime généralement beaucoup ce type de construction... mais cette fois, j'ai été un peu déçue.

Ce livre a cependant de très bons côtés. Il nous décrit une Inde toute en contraste, sa dureté mais aussi sa beauté, et de personnages marqués par la vie, la violence, l'angoisse... Les sujets abordés ne sont pas forcément légers : la pédophilie, la perte de la mémoire, le sexisme, la guerre, tiennent ainsi une grande place dans ce roman et sont décrits avec beaucoup de noirceur. Cependant, ce livre met aussi en valeur l'amitié et l'amour avec beaucoup de subtilité.

Une lecture en demi teinte donc, car si certains passages n'ont pas su me toucher, d'autres m'ont au contraire beaucoup plu.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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