Si l'on n'est jamais allé en Inde ( c'est mon cas), les descriptions de cette région himalayenne ne peuvent que surprendre le lecteur. Un coin perdu dans les montagnes, dans lequel Maya vient vivre avec le souvenir de Mikael, son mari disparu lors d'un trek.
Si le paysage est étonnant, les habitants du petit village dans l'école duquel elle enseigne le sont plus encore. Des portraits vifs, finement analysés qui, au cours de la lecture, nous deviennent familiers. Face à l'évolution du monde alentour, ils sont désarmés, un peu perdus, ou dans l'attente d'une autre liberté. Un beau roman, très prenant.
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Ce livre est une belle chronique de la vie d'un village indien au pied de l'Himalaya. Maya, l'institutrice et responsable de l'atelier de confiture de l'école chrétienne s'est installée là après la mort de son mari et raconte sa vie au milieu de ses amis :
Diwan sahib, un vieil écrivain alcoolique ancien ministre lui tient lieu de père de substitution. Ses voisins sont une famille très pauvre : la grand-mère Ama qui voit et comprend tout, Puran l'idiot du village qui vit en symbiose avec les animaux et Charu la petite-fille qui apprendra à lire pour communiquer avec son amoureux.
Ils lui apportent l'amitié dont elle a besoin, contrairement à Veer , wu est énigmatique et se révélera malfaisant .
On ne ressent que peu les problèmes entre communautés hindoue et catholique, même s'il y a une crainte diffusé des catholiques.
Le paysage est aussi omniprésent et donne envie d'y aller.
Et puis toute une galerie de personnages haut en couleur
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Je refusais d'envisager l'avenir. Ma vie ayant été cruellement chamboulée une première fois déjà, je ne pouvais que me concentrer sur le présent. J'aborderais chaque nouvelle journée comme s'il me fallait descendre un cours d'eau juchée sur une feuille. Ne pas couler : je n'en demanderais pas davantage.
Ailleurs, le sol est trop plat, l'air trop lourd, les feuilles des arbres trop grandes pour être vraiment belles. La couleur de la lumière ne convient pas, les sons ne produisent que du bruit.
Là-bas, il s'étend sur la planète tout entière, seulement interrompu par quelques blocs de pierre de la taille d'une bâtisse qui ponctuent ici ou là la vaste étendue du plateau, comme si l'enfant d'un géant les avait ramassés dans la rivière d'un géant avant de les laisser tomber telles des billes sur terrain de jeu. Ici, le ciel est circonscrit. Sa fluidité bleutée tient dans la paume d'une main, celle dont les montagnes environnantes sont les doigts. Nous sommes nous aussi contenus dans cette paume et même si nous éprouvons une impression de distance infinie, nous avons le sentiment que c'est sur notre montagne que commence et finit la vit. C'est ici que le ciel commence et s'achève, et si d'autres lieux existent, ils ont un ciel différent du nôtre.
Il m'avait fallu des années à partir de ce jour là pour m'agripper de nouveau à une forme de normalité. J'avais perdu mon goût de l'aventure, mon impulsivité.
C’est un vrai talent qu’il convient de ne pas sous-estimer, l’art de ne pas être là quand il s’agit d’accomplir un travail fastidieux pour quelqu’un d’autre.
LE FESTIVAL AUQUEL VOUS AVEZ [HÉLAS] ÉCHAPPÉ !
Cette année, Oh les beaux jours ! aurait pu prendre une couleur indienne. L'Institut français nous avait proposé d'accueillir des auteurs indiens. Et puis le confinement est arrivé, de #Marseille à #Dehli, et nos échanges n'ont pu hélas aboutir. Nous avons tout de même eu envie de vous faire découvrir la voix d'Anuradha Roy, traduite en français chez Actes Sud.
À lire :
Anuradha Roy, Toutes ces vies jamais vécues, Actes Sud, 2020.
Traduit de l'anglais (Inde) par Myriam Bellehigue .
http://www.ohlesbeauxjours.fr