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3,7

sur 1012 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il était une fois, dans les années 1770, un jeune comte hongrois, Auguste Benjowski, qui, après avoir été fait prisonnier par les Russes, se retrouva banni avec ses infortunés camarades au Kamtchatka, terre peu hospitalière peuplée de Cosaques.

Ainsi pourrait commencer la grande aventure que nous conte Jean-Christophe Rufin avec son roi Zibeline, aventure basée sur les Mémoires dudit comte qui, bien malgré lui, se transforme en navigateur averti comme tant d'autres au XVIIIe siècle, tels La Pérouse, Bougainville, Kerguelen et autre James Cook. En tout cas bien avant eux dans le Pacifique Nord.

Instruit par un précepteur français fervent adepte de Rousseau et de Diderot, Benjowski baigne autant dans les idéaux des philosophes que dans le métier des armes. Lorsqu'il est déporté en Sibérie, il enseigne le français et l'allemand aux enfants du gouverneur, chasse les bêtes à fourrure, commerce avec les marchands, s'informe auprès des marins et prend un maximum de points de repères.

Après bien des complots, des trahisons et même l'assassinat du gouverneur Nilov, Benjowski parvient à prendre le large avec quelques exilés et beaucoup de complicités extérieures. Il emmène avec lui Aphanasie, fille de son geôlier, tombée en amour de cet homme singulier.
« En voyant défiler l'interminable étendue de landes déserte et de steppes arides qui nous avaient emprisonnés, nous n'avions plus aucun doute sur la nécessité de fuir un tel destin ».

Commence alors une navigation difficile en eaux inconnues malgré les quelques relevés et cartes dérobés et c'est ainsi que Benjowski met à profit « l'usage du monde » tel que le lui a enseigné son précepteur. Subissant vents et tempêtes, déviations de route et insubordination à bord, avaries du bateau et hostilité pour faire provision d'eau et de nourriture, le hardi Benjowski traverse le détroit de Béring, longe l'Alaska, suit les côtes du Japon où il reçoit une lettre patente du roi. Arrivé à Macao, l'audacieux navigateur doit affronter le doute et la suspicion de toutes les compagnies maritimes et commerciales d'Europe qui se font une folle concurrence. Sollicité par les Anglais et les Hollandais, courtisé par les Portugais qui, tous, veulent tirer parti de ses découvertes et de ces terres du Pacifique Nord qui n'appartiennent encore à personne, Benjowski finit par céder de précieuses informations aux Français afin de pouvoir gagner Paris et obtenir les moyens de retourner à Formose où il rêve d'installer une colonie.

Méfiants et soupçonneux, jaloux de leurs prérogatives, les Français l'envoient à Madagascar, base avancée de la Compagne française des Indes mais aussi des esclavagistes, où règnent des dissidences tribales à répétition. Benjowski finit par y mettre bon ordre, construit un fort, une ville, des hôpitaux et, par une supercherie involontaire, est sacré roi par les Malgaches, sous le nom de Zibeline en souvenir des fourrures préférées d'Aphanasie. Pourtant, ce que souhaite le nouveau roi, c'est que les indigènes se gèrent eux-mêmes.

C'est pour l'appuyer auprès du roi de France que Benjowski et Aphanasie viennent trouver Benjamin Franklin à Paris, lui qui est l'un des pères fondateurs de la déclaration d'indépendances des Etats-Unis.

Jean-Christophe Rufin fait de cette histoire authentique un conte plein de péripéties et de rebondissements, une histoire d'amour entre Auguste et Aphanasie qui, à tour de rôle racontent leurs aventures trépidantes à Benjamin Franklin.

Merci Kielosa pour ces heures de lecture plaisante et dépaysante à souhait.
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Fin 18ème siècle: Récit rocambolesque de combats, secrets, trahisons et amours entre un comte hongrois et une belle russe.

Jean Christophe Rufin renoue avec le roman d'aventures sur fond historique en s'inspirant de la biographie d'Auguste Beniowski, voyageur et explorateur connu pour ses mémoires.

Du fond du Kamtchatka aux rives américaines, passant par la Chine, la France et Madagascar, les tribulations d'Auguste et d'Aphanasie forment une suite ininterrompue de découvertes géographiques et de cultures diverses, dans le tumulte de la mitraille et l'exploration de terres inconnues.

Je referme le dernier livre d'un auteur que j'apprécie fidèlement, avec un sentiment neutre, partagée à parts égales entre plaisir agréable de lecture (la plume, toujours parfaite) et manque d'enthousiasme pour la thématique. C'est un livre d'aventures de belle facture pour qui les affectionne, complété par une réflexion sur la diversité des sociétés et des croyances, sur l'idée de liberté, la nécessité des connaissances, comme le développe le mouvement intellectuel du siècle des Lumières.

Autre bémol: Je n'ai pas été convaincue par le procédé narratif qui consiste à raconter les faits par la personne qui les a vécus. Ça donne un livre un brin désuet, même si cela participe de l'immersion dans une autre époque, au même titre que le langage un peu ampoulé.

Ceci dit, l'auteur est un merveilleux conteur et l'élégance de son écriture est un atout indéniable pour suivre les pas de ces aventuriers voyageurs. La lecture en est fluide et agréable et le charme finit par opérer.

( À noter que les cartes, bienvenues, se cachent en fin d'ouvrage. )

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1784, Philadelphie, Auguste accompagné de sa femme Aphanasie demande à être reçu par Benjamin Franklin, afin de solliciter son aide pour construire à Madagascar une nation souveraine et indépendante. Car Auguste est roi de Madagascar, on l'appelle le roi zibeline.
Tour à tour Auguste et Aphanasie vont conter à leur hôte leurs incroyables aventures
Le père d'Auguste est un être brutal, il essaye de dresser son fils et de lui enseigner les exercices militaires, mais finalement il le confie à un précepteur nommé Bachelet. Celui-ci va lui faire découvrir la langue française et à quel point le monde est grand et lui fait comprendre la nécessité de le découvrir.

Adapté des mémoires d'Auguste Benjowski, ce roman d'aventures prend sous la plume de jean Christophe Rufin des allures d'épopée.
Mais cette suite de trahisons, de rebellions, de complots, de mutineries, d'intrigues, de batailles, de trahisons, de querelles tribales, de ralliement m'ont lassée par leur côté répétitif.
Reste un livre, agréable à lire, sous la plume de Jean Christophe Rufin, qui nous éclaire sur le XVIIIe siècle, le siècle des lumières, du commerce, des négriers, des colonies et des explorateurs.
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Le tour du monde du roi Zibeline est le genre de lecture dont, il y a trente ans, je faisais mon quotidien.
Passionnée d'histoire, je ne lisais que des romans historiques ou des biographies de personnnages illustres.
Avec la maturité est venu le souci d'éclectisme et la curiosité me donne maintenant l'envie de découvrir autre chose.
C'est toutefois avec plaisir que j'ai retrouvé le XVIIIeme siècle avec ses lumières et ses tout premiers navigateurs.

Jean-Christophe Rufin nous conte ici l'incroyable aventure d'Auguste Benjowski, aristocrate hongrois qui, après avoir été fait prisonnier par les russes puis exilé en Sibérie, s'échappe avec ses compagnons d'infortune et la femme qu'il aime dans le but de rallier la France.
Arrivé à destination après un long périple qui le voit aborder plusieurs îles du Pacifique, il se met au service de la couronne.
C'est donc chargé de mission qu'il reprend la mer pour rejoindre Madagascar dont il est supposé exploiter les ressources au bénéfice des Français.
Mais Benjowski, acquis aux idées De Voltaire, Rousseau ou Diderot, prône le respect des peuples.
Il pacifie l'île, déchirée par les guerres tribales et crée une colonie basée sur la liberté et l'indépendance; il en deviendra le roi.

Leur aventure, Benjowski et Athanasie la raconte chacun leur tour à Benjamin Franklin qu'ils sont venus solliciter pour obtenir ce que les autres pays, obsédés par leur désir d'asservissement, leur ont refusé.
A savoir, un navire affrêté avec des artisans, des administrateurs, des paysans qui s'établiront à Madagascar dans le respect des lois qui y ont été instituées.
Leur but étant que l'île se gouverne elle-même par l'effet de sa propre constitution et que les indigènes comme les étrangers puissent prendre part à la décision.

Contrairement à d'autres avis, la narration à deux voix sous forme de relation à Benjamin Franklin ne m'a pas dérangée.
Elle n'enlève rien au caractère aventurier de l'histoire même si l'action s'en trouve un peu apauvrie.
Grâce à cette lecture, j'ai renoué avec mon intérêt pour les épisodes méconnus de l'histoire, mais le personnage ne m'a pas vraiment emballée et c'est pourquoi je ne décerne que trois étoiles à ce roman en demi-teinte.
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Un tour du monde au 18e siècle vite fait, bien fait.

Le plus grand attrait de ce roman est d'avoir attisé ma curiosité sur le vrai Auguste Benjowski, alias le roi Zibeline ici. Un explorateur et écrivain dont les vrais mémoires ont été publiés.
Le petit attrait de ce roman est de m'avoir appris l'existence des zibelines.

Pour le reste, je n'ai pas frissonné en traversant la Sibérie, et je n'ai pas étouffé dans la chaleur humide de Madagascar. Je n'ai pas été impressionnée par les batailles, les blessures, les pénuries, les maladies, les mutineries.
Il y a bien cette histoire d'amour qui donne une touche de sensibilité au récit, mais l'ensemble a le niveau émotionnel d'un carnet de bord.
Carnet de bord qui se laisse lire facilement tout de même.

Dois-je préciser que je ne suis pas fan des récits de voyages ?
OK. C'est dit. Maintenant que vous le savez, à vous de voir si mon avis vous passe au-dessus de la tête ou pas.
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Je suis un peu déçu par ce livre, sans pouvoir dire précisément pourquoi... C'est un récit d'aventures qui se déroule agréablement, le style est soigné et facile à lire. La présentaton sous forme de deux récits alternés par les deux principaux protagonistes, Auguste Benjowski (le roi Zibeline) et sa compagne Aphanasie, fait très "XVIII ème siècle". Mais il manque, du moins à mon goût, un peu de souffle épique et de tension dramatique, qu'une autre forme de récit aurait peut-être pu procurer.
Jean-Christophe Rufin précise dans la postface qu'il s'est inspiré de l'autobiographie d'Auguste Benjowski : peut-être n'état-il pas nécessaire de la réécrire ... pour en juger, il faudrait mantenant lire l'original, à se procurer aux éditions Phebus, et à rajouter à ma PAL !
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J'ai beaucoup apprécié la lecture de cette biographie fictive, inspirée de la vie de l'aventurier hongrois Maurice Bienowski. Auguste et Aphanasie, couple éclairé du siècle des Lumières, viennent à la rencontre de Benjamin Franklin, père de l'indépendance américaine, pour lui conter leur voyage picaresque autour du monde et leur rêve d'avènement d'un gouvernement idéal sur Madagascar dont Auguste est devenu roi. Très beau passage p.362 sur l'homme qui meurt pour sa liberté : "Un petit trou rouge se voyait sur sa poitrine. Il y porta la main, regarda le sang sur ses doigts et se demanda un instant, comme le faisaient les chasseurs aux Aléoutiennes, si la peau ne serait pas trop abîmée. Car la zibeline blanche n'a de valeur qu'intacte."
Lien : http://instagram.com/charrie..
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Un personnage tel que Maurice Auguste Benioski (ou Benjowski ,1746-1786) ne pouvait que plaire à Jean-Christophe Rufin. Destin incroyable, voyages, conquêtes , versions et contre-versions, gloire et oubli. Rufin, que l'on sent subjugué par son sujet, nous embarque (au sens propre puisqu'il nous fait traverser les mers) pour un voyage passionnant.
Roman à deux voix : celles d'Auguste et de sa femme au nom étrange - Aphanasie - qui content leurs aventures à un vieil homme, Benjamin Franklin lui-même, réveillé au crépuscule de sa vie par le récit de ses deux visiteurs. Roman d'aventures où l'on parle aussi de philosophie, de politique. Roman d'amour, même si nous apprenons, dans les notes de l'auteur, que, hélas, la fidélité de cet aventurier ne fut pas si infaillible. Et si Aphanasie était finalement la principale héroïne de ce roman, la plus attachante et la plus courageuse des deux ?
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Rufin a indéniablement des talents de conteur. L'itinéraire de son personnage est assez bluffant. le livre prend des allures de récit initiatique sous des allures très XVIIIème. Une lecture agréable, même si on a un sentiment de déjà lu, l'auteur nous ayant déjà offert des héros typés "aventuriers voyageurs". A lire, tout de même !
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A la base, je n'aurais peut-être pas ouvert ce livre si une amie n'avais pas eu la gentillesse de me le prêter, car je ne suis pas vraiment attirée par les romans d'aventures, parce qu'il me manque le mystère, le suspense, la fantaisie... Or celui-ci est rempli de rebondissements qui ne laisseraient pas trop de temps mort, si ce n'étaient ces trop longs monologues.

Ce romanesque récit est basé sur les Mémoires du comte Maurice Auguste Benjowski, le plus grand voyageur du XVIIIe siècle, raconté par une plume intéressante à suivre.
J'ignorais totalement la réelle existence d'Auguste Benjowski (oups, je ne me suis pas assez penchée sur l'Histoire de l'île de Madagascar...) et au vu de tout ce qui lui est arrivé, de tout ce qu'il a vécu, je me demande comment et pourquoi il n'est pas plus connu... Si l'Histoire l'a un brin éclipsé, l'auteur nous fait une bien jolie piqûre de rappel, certes romancée, mais bigrement passionnante !

L'histoire d'un tour du monde est contée à Benjamin Franklin (et ce faisant, au lecteur lui-même) par les deux aventuriers, Auguste Benjowski et son épouse, Anaphasie, femme courageuse, audacieuse et féministe avant l'heure. On visite une époque où tout était encore à ébaucher, à tisser, à découvrir, et fort des préceptes De Voltaire, Rousseau, Diderot et consorts, Auguste Benjowki tenta tant bien que mal d'appliquer les idées de liberté de ses modèles, les idéaux du siècle des Lumières, avec une vision fraternelle des relations humaines entre les peuples, mais ce fut sans compter les desseins des Etats auxquels il s'adressait. Attitudes qui persistent de nos jours, hélas... Confronté à la bêtise et à l'entêtement humain, on ne peut pas réaliser les projets qui feraient avancer le monde.

Ce roman est aussi une jolie histoire d'amour, celle d'Auguste et Anaphasie, qui narrent chacun leur tour, les péripéties de leurs voyages à Benjamin Franklin, de la Sibérie à Madagascar en passant par le Détroit de Bering et Macao...
Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
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