Pedro Páramo est un roman qui a marqué la littérature hispanophone du XXe siècle et qui impressionne en effet par son style incomparable. Influencé par le mouvement surréaliste,
Juan Rulfo décrit la quête de sens d'un personnage dans une ville "morte" qui n'a plus aucun sens. La frontière entre le réel et l'imaginaire devient de plus en plus floue, à tel point qu'à un moment du récit, il semble que le narrateur nous parle d'outre-tombe.
L'absence d'une intrigue à proprement parler rend la lecture laborieuse et je dois avouer que je ne suis pas parvenue à me laisser porter par le style de l'auteur et l'atmosphère quasi fantastique du roman. Il est vrai que certains dialogues sont remarquables, à la fois absurdes et riches de sens. Mais l'auteur semble se jouer du lecteur en permanence (éléments contradictoires, ambigus, complexité des personnages et de la chronologie...) sans lui offrir de répit.
Si
Carlos Fuentes considère
Pedro Páramo comme un chef d'oeuvre voire une Odyssée moderne, je n'ai personnellement pas réussi à identifier de références mythologiques. J'ai plutôt eu l'impression d'un récit critiquant, en filigrane, la médisance dans les petits villages où les secrets honteux comme les viols et les incestes sont enfouis pour préserver les apparences.
Une lecture très exigeante donc, qui ne m'a pas du tout convaincue.