Les dominants, tome 1 : La grande souche

C'est mon mari qui a emprunté cette bande-dessinée dans la médiathèque pour laquelle il travaille et donc, bien entendu, c'est à sa suite que je la découvre et ne suis pas déçue...plutôt affolée dirais-je. Oui, en effet, ici, un grand virus s'abat sur la population et n'épargne personne. Appelé "La grande souche" (titre éponyme de ce premier opus), il intervient en même qu'une invasion extra-terrestre sur Terre. Qu'est-ce qui est apparu en premier ? Ces derniers ou le virus et qu'est-ce qui est le plus à craindre pour l'espèce humaine ? Si certains vénèrent ces étranges machines et les effets qu'elle a sur la population, d'autres les fuient et enfin certains bien déterminés à les exterminer.

A un moment où la population aurait le plus besoin de rester soudée, au contraire, celle-ci se divise en plusieurs clans, ce qui, vous vous en doutez bien, conduit évidemment à une prise d'ascendance de certains individus sur d'autres et à des guerres civiles ou simples exterminations par l'être humain lui-même pour quiconque ne se rallierait pas à la cause pour laquelle il s'est engagé et qu'il est persuadée d'être la bonne !

Un graphisme extrêmement bien travaillé et un premier tome que je découvre alors que nous vivons nous-mêmes exactement le même scénario catastrophe (les extra-terrestres en moins...quoique cela reste encore à vérifier ! ). A découvrir pour les plus intrépides d'entre vous car je vous préviens, vous ne sortirez pas indemnes de cette lecture !

Cette BD parue début 2020 traite de la vie sur terre après la diffusion d'un virus mortel : la « grande souche ». Oups… S'agit-il d'une prémonition de Sylvain Runberg qui avait anticipé la Covid ?
Pas vraiment : son virus parait lié à l'arrivée de formes de vie extra-terrestres. Ces envahisseurs ont vite été classés par les survivants dans différentes catégories. Ils se sont aussi aperçus que la plupart de ces extra-terrestres ne sont pas particulièrement dangereux. Les rencontrer provoque au choix des nausées, une folie passagère, un sentiment de sécheresse absolue... A part cela, ils vivent leur vie sans tenir compte des humains. Ils récupèrent la planète à leur profit. Les humains survivants déboussolés ont perdus accès à leurs sources d'énergie ou à leur alimentation habituelle.
Certains ont décidé de lutter contre ces envahisseurs. Comme les extra-terrestres semblent invulnérables, un groupe basé en Californie, sous l'autorité d'un leader impitoyable, pille les réserves de nourriture des autres survivants et les enrôle de gré ou de force dans leur combat. Ils vont se heurter frontalement à un groupe plus paisible cherchant à vivre en autonomie.

Je ne suis pas (du tout) fan des dystopies. Celle-là m'a attiré, je ne sais pas pourquoi. Runberg créé son univers et ses espèces de formes extra-terrestre de façon très détaillée (il y a même une annexe les décrivant à la fin). Les dessins de Toledano conviennent bien à ce monde éthéré. Mais dans cette espèce d'environnement à la Mad Max, ce qui frappe surtout c'est la capacité des humains à s'opposer, à se combattre égoïstement, même dans les pires moments. C'est malheureusement un constat pas si faux que cela….

Avec le Mur paru en Janvier, voici le début d'une autre série post-apo toujours édité chez Glénat. Décidément, la fameuse maison d'édition a plutôt bien anticipé le contenu de ses nouveaux titres.

Sans transition, j'ai beaucoup aimé ce premier volume des Dominants . C'est un premier volume qui va au coeur des choses tout en maintenant un cap solide sur le déroulement de son scénario. A contrario du premier tome de le Mur qui multipliait un peu trop les diverses ambiances façon mad max, mecha ou encore survival zombie tout en affichant une narration un peu bâclée, ce premier volume Des Dominants affiche un rythme un peu plus posé , une narration plus silencieuse qui n'hésite pas à basculer pour nous offrir des séquences-chocs.

C'est davantage un récit d'anticipation, de futur proche dans laquelle notre quotidien est bouleversé depuis quelques temps par la curieuse invasion d'espèces extraterrestres. Mais, davantage que cette invasion, c'est avant tout un redoutable virus appelé La Grande Souche qui a ravagé l'humanité causant plus d'un milliards de morts. C'est un postulat de départ certes classique mais plutôt efficace d'autant plus quand le scénariste Sylvain Runberg ( connu pour la série de SF Orbital) s'amuse à jouer avec l'identité de la menace. Ainsi, ce ne sont pas tellement les impressionnants aliens qui sont les plus dangereux pour l'homme. Leur apparitions sont malgré tout flippantes. Elles interviennent de manière spectaculaire comme au tout début de l'album au détour d'une grande case ou dans les limites d'un espace clos comme la fuite au musée. Leurs dangerosités s'expriment avant tout par le bien d'effets secondaires maladifs qui ne se manifestent qu'à proximité sans aucune once d'agressivité. C'est plutôt bien pensé et cela donne une image plutôt originale de cette menace. Je n'irais pas plus loin dans l'histoire mais disons que Sylvain Runberg n'hésite pas à nous bousculer un peu et à livrer quelques sympathiques rebondissements assez féroces sur la nature humaine. C'est simple, ce premier tome nous parait trop court tellement il est efficace.

Une menace qui est génialement dessiné et séquence par Marcial Toledano. Tout comme le Mur, je trouve que Glénat a fait très fort en matière de dessin avec cet autre album post-apo. le style de Toledano se rapproche un peu de la ligne claire des comics avec des personnages aisément identifiable sans surcharge de détails expressifs mais avec une ligne réaliste simple et efficace. Mais c'est surtout au niveau des décors, au niveau de la peinture des planches que Toledano fait très fort. Dès le début, son univers post-apo est vraiment sublimé part cette touche de peinture réaliste qui règne sur les routes, les villes désertes , la nature sauvage ou dominé... J'ai particulièrement apprécié la salle dans lequel notre héros collectionne les joyeuses peintures et photos de famille... une scène auréolé par la lumière du soleil couchant qui semble aussi refléter la solitude d'Andrew le personnage principal.

Tout simplement, sans tomber dans une ambiance ultra-dépréciative, Marcial Toledano a réalisé un superbe album.

Je vous conseille très chaleureusement ce premier volume de cette série Les Dominants, autre et meilleur titre post -apo paru chez Glénat en ce début d'année 2020 avec le Mur. C'est un titre qui part sur un postulat classique mais qui arrive grâce à un scénario efficace et dur , un découpage de cases habiles et surtout une ambiance graphique juste géniale à se démarquer... ce qui est d'autant plus remarquable quand on voit toutes les productions de titres post-apo !

J'ai rarement vu un sujet aussi prémonitoire en phase avec notre actualité. En effet, dans le synopsis, le monde a fait face à un virus sans précédent qui a décimé une bonne partie de l'humanité sur tous les continents et ceci à la veille de la réélection de Donald Trump. Cela ne vous rappelle rien ?

La fièvre hémorragique ne pardonne pas. Les scientifiques ne connaissent même pas l'origine de ce virus malgré leurs recherches. le responsable est sans doute le changement climatique. En effet, c'est peut-être lié à la fonte des glaces qui a libéré de vieilles souches de virus enfermées dans le permafrost en Alaska et en Sibérie.

J'ai beaucoup aimé cette introduction en guise de feuille de journaux qui décrivent les événements ayant conduit à cette catastrophe mondiale. Il y a eu également les fake news sur l'arrivée de vaisseaux aliens. Pour autant, on s'apercevra que ce n'est pas de la science-fiction puisque les aliens débarquent pour envahir le monde d'une manière assez peu conventionnelle. Et si c'était eux qui avaient inoculé ce virus aux humains pour mieux nous envahir par la suite ?

Je dois dire que je préfère nettement ce scénario de Runberg à son autre série de science-fiction à savoir Orbital qui se perd dans des conjonctures. Là, on a droit à un bestiaire d'aliens et une véritable intrigue qui nous fait peur. La fin de ce premier tome est d'ailleurs plus qu'effrayante. On reste dans le genre survival.

J'ai beaucoup aimé cette mise en place car c'est un travail recherché. Un mot sur le graphisme pour dire qu'il est vraiment époustouflant. Bref, c'est l'association réussie de deux auteurs talentueux.

Les survivants humains vont se retrouver dans trois camps différents : les adorateurs de ces aliens qui voient leur arrivée comme le nouveau messie, les résistants qui vont se battre quitte à terrifier la population afin de rejoindre leur cause perdue d'avance et les autres qui tentent de reconstruire la civilisation de manière pacifique en coexistence avec ces aliens. Notre héros ne souhaite pas choisir son camp ce qui aura de terribles conséquences. Quelquefois, dans la vie, on n'a pas trop le choix...

Par ailleurs, on va espérer que la seconde partie à savo

Collapsus.
Andrew Kennedy a survécu, ainsi que 20 % de l'humanité, à la décimation virale stoppée net après trois mois effréné d'éradication de l'espèce humaine fin 2020. Économie, politique, société sont anéanties. Des groupes humains antagonistes se sont constitués en rapport avec l'apparition d'aliens énormes, énigmatiques, envahissants qui s'accaparent la Terre. Andrew, ex agent du FBI, semble avoir perdu sa famille. Faisant partie d'une communauté d'entraide, il serait plus à même d'assurer la sécurité du groupe mais les résistants, entrés en guerre contre des envahisseurs indifférents, sont particulièrement belliqueux et prélèvent de force tout ce qui peut leur servir, n'hésitant pas à recourir à la mise à mort de tout récalcitrant.
Sylvain Runberg imagine son récit de science-fiction peu de temps avant la pandémie de Covid-19 en mars 2020. À son attaque virale dévastatrice, il y adjoint un envahissement extraterrestre. La force du premier tome réside dans l'indifférence et la distance mises par les aliens dans leur conquête terrestre et concomitamment l'exacerbation d'une violence vaine chez des humains résistants revanchards. Hormis le virus effrayant qui a stoppé sa course sans aucune explication, les êtres exogènes évoluent dans un relatif désintérêt vis-à-vis des survivants. le principal danger émane des groupes humains, armés et fanatisés. La mise sous tension est donc particulièrement réussie d'autant que le dessin expressif et soigné, les cadrages dynamiques et variés, les couleurs suggestives et nuancées de Marcial Toledano jouent de concert pour délivrer une bande dessinée lisible et immersive. Deux autres tomes s'ensuivent.