AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782897192754
110 pages
LEs Editions Ecosociété (03/01/2017)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Dans cet ouvrage de philosophie politique écrit dans le tumulte de la Première Guerre mondiale, le célèbre mathématicien et philosophe anglais Bertrand Russell avance que l’humanité court à sa perte et qu’il est impératif de modifier en profondeur notre manière de vivre, de penser, d’éduquer, de produire et de consommer, bref qu’il est absolument nécessaire de transformer le monde. Mais par-dessus tout, Russell nous rappelle à quel point la formulation d’idéaux doit... >Voir plus
Que lire après Idéaux politiquesVoir plus
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La société ne peut exister sans loi et sans ordre, mais elle ne peut non plus avancer sans les innovations apportées par d'audacieux visionnaires. Cependant, la loi et l'ordre tolèrent mal les changements et les innovateurs, qui sont toujours, dans une certaine mesure, des anarchistes. Les personnes qui craignent un retour à la barbarie tendront à insister sur l’importance de la loi et de l'ordre, tandis que celles en qui domine l'espérance d'une avancée vers l’avènement de la civilisation tendront à être plus sensibles à la nécessité des innovations. Ces deux tempéraments sont nécessaires et complémentaires, et la sagesse nous demande de permettre à chacun d'eux de s'exprimer librement partout où leurs apports peuvent être bénéfiques. Mais les partisans de la loi et de l'ordre, ayant pour eux la force de la tradition et cet instinct qui nous pousse à maintenir le statu quo, n'ont guère besoin que l'on déploie des arguments en leur faveur. Ce sont les innovateurs qui ont du mal à exister et à travailler. Chaque nouvelle génération a tendance à croire que ce problème est chose du passé ; mais chaque génération, précisément, n'est tolérante qu'envers les innovations passées. De sorte que les innovations du jour rencontrent les mêmes obstacles et les même persécutions que celles d'hier, et tout se passe comme si on n'avait jamais entendu parler du principe de tolérance.
Commenter  J’apprécie          120
Le simple fait d'avoir du pouvoir engendre l'amour du pouvoir, et il y a de grands dangers à être motivé par lui. La seule garantie que l'on a d'avoir réellement du pouvoir c'est d'être en mesure d’empêcher les autres de faire ce qu'ils veulent. Ramenée à l'essentiel, la démocratie est l'idée de diffuser le pouvoir parmi tout le peuple afin de prévenir les maux qu'engendre le fait de concentrer tant de pouvoir dans les mains d'une seule personne. Mais cette diffusion du pouvoir n'est efficace que si les électeurs s'intéressent à ce qui est en jeu. Lorsque la question débattue ne suscite pas leur intérêt, ils ne cherchent pas à contrôler l'administration, et le pouvoir passe alors entre les mains des élus et des fonctionnaires.
Commenter  J’apprécie          120
Nos idéaux politiques doivent reposer sur des idéaux relatifs à la vie des individus, et la finalité du politique devrait être de rendre leur vie aussi bonne que possible. En politique, il n'y a rien à prendre en compte qui soit au-delà ou au-dessus des hommes, des femmes et des enfants qui habitent le monde. Le problème du politique est donc celui-ci : organiser les relations qu'entretiennent les êtres humains de telle manière que chacun d'eux puisse, au cours de sa vie, avoir la plus grande quantité possible de ce qui est bon. Pour traiter ce problème, il nous faut donc nous demander ce qui est bon dans la vie d'un individu.
Commenter  J’apprécie          60
L'État a le droit d'exiger que les enfants soient éduqués ; mais il n'a pas celui de demander que leur éducation se fasse de manière à ce point uniforme qu'elle produit immanquablement des êtres d'un désolant conformisme. Ce dont la vie de l'esprit en général et l'éducation en particulier ont surtout besoin, c'est l'initiative personnelle. Le rôle de l'Etat devrait être d'exiger qu'on offre aux enfants une éducation - et si possible, une éducation qui produise des esprits indépendants et pas des esprits qui adhérent aux postions adoptées par le gouvernement. Et ce rôle devrait s'arrêter là.
Commenter  J’apprécie          30
Les institutions politiques et sociales doivent être évaluées à l'aune du bien ou du mal qu'elles causent aux individus. Encouragent-elles la possession ou la créativité ? Incarnent-elles, encouragent-elles un esprit de révérence entre les humains ? Préservent-elles le respect de soi ?
Commenter  J’apprécie          50

Lire un extrait
Videos de Bertrand Russell (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bertrand Russell
Confrontée à la guerre, la philosophie semble intempestive, à contre temps. Elle se déploie quand la guerre n'est pas encore là, tentant de retenir tout ce qui pourrait prolonger la paix, ou quand la guerre n'est plus là, s'escrimant alors à penser la «réparation», panser les blessures, accompagner les deuils, réanimer la morale, rétablir la justice. Lorsque «la guerre est là», lorsque fusils d'assaut, bombes et missiles éventrent les immeubles, incendient fermes, écoles, hôpitaux et usines, rasent des quartiers entiers, laissant sur le sol carbonisé enfants, hommes et femmes, chiens et chevaux, lorsqu'on est contraint de vivre tremblant dans des caves, lorsqu'il n'y a plus d'eau potable, lorsqu'on meurt de faim et de douleur – eh bien la philosophie ne trouve guère de place dans les esprits. Peut-être est-ce là la raison pour laquelle il n'y a pas une «philosophie de la guerre» comme il y a une «philosophie du langage» ou une «philosophie de l'art», et que le discours de la guerre renvoie plus aisément à la littérature ou au cinéma, aux discours de stratégie et d'art militaire, d'Intelligence, d'histoire, d'économie, de politique. Pourtant – de Héraclite à Hegel, de Platon à Machiavel, d'Augustin à Hobbes, de Montesquieu à Carl von Clausewitz, Sebald Rudolf Steinmetz, Bertrand Russell, Jan Patoka ou Michael Walzer – les philosophes ont toujours «parlé» de la guerre, pour la dénoncer ou la justifier, analyser ses fondements, ses causes, ses effets. La guerre serait-elle le «point aveugle» de la philosophie, la condamnant à ne parler que de ce qui la précède ou la suit, ou au contraire le «foyer» brûlant où se concentrent tous ses problèmes, de morale, d'immoralité, de paix sociale, d'Etat, de violence, de mort, de responsabilité, de prix d'une vie?

«Polemos (guerre, conflit) est le père de toutes choses, le roi de toutes choses. Des uns il a fait des dieux, des autres il a fait des hommes. Il a rendu les uns libres, les autres esclaves», Héraclite, Frag. 56) #philomonaco
+ Lire la suite
autres livres classés : non-fictionVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (10) Voir plus




{* *}