Qui mieux que l ancien ministre des finances grec pourra vous parler du scandale de la dette grecque et de ce qui menace de faire imploser l union Européenne.
Yannis Varoufakis commence l histoire de la dette grecque a la fin de la seconde guerre mondiale, les américains entraient a peine dans les camps de concentration pour en libérer les prisonniers, qu à Bretton-Woods les économistes de notre planète se mettaient d accord pour gérer un système d échanges monétaires qui permettrait de souder les uns aux autres les économies occidentales. La suite vous la découvrirez ici, et vous serez effarés...
En lus Mr Varoufakis a un reel talent pour raconter ça !
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Comme la dette d’une personne est l’actif d’une autre, le déficit d’un pays est l’excédent d’un autre. Dans un monde asymétrique, l’argent qu’amassent les économies excédentaires en vendant aux économies déficitaires plus qu’elles ne leur achètent s’accumule dans leurs banques, mais celles-ci sont tentées d’en prêter elles-mêmes une grande partie aux pays ou régions déficitaires : les taux d’intérêt y sont toujours plus élevés puisque l’argent y est plus rare. Les banques contribuent ainsi à maintenir un semblant d’équilibre aux époques de prospérité.
Quand la monnaie d’un pays en déficit s’échange à un taux immuable avec celles de ses partenaires commerciaux en excédent, sa valeur internationale est fixe. Cela paraît excellent à qui vit dans ce pays et possède de grandes quantités de sa devise. Mais c’est terrible pour l’immense majorité de sa population, qui en détient peu. Une fois l’enchaînement des faillites enclenché, les revenus vont forcément s’effondrer, alors que les dettes privées et publiques à l’égard des banques étrangères vont rester les mêmes.
L’atout maître de De Gaulle était sa vision grandiose d’une Europe « de l’Atlantique à l’Oural ». Elle était séduisante pour de très nombreux Européens : ils partageaient le désir d’éloigner la menace nucléaire qui planait sur leur continent – notamment après la crise des missiles de Cuba en octobre de l’année précédente – et l’espoir de lever le rideau de fer qui le coupait en deux si brutalement.
L’âge d’or de l’Europe a commencé à s’estomper dès que l’excédent américain a disparu. L’essor des exportations industrielles allemandes et japonaises, que les États-Unis avaient soutenues par divers moyens, a conduit leurs deux protégés, l’Allemagne et le Japon, à accumuler leurs propres excédents. Et puisque l’excédent d’une économie est le déficit d’une autre, les excédents allemand et japonais se sont constitués aux dépens des États-Unis, qui se souciaient davantage de stabiliser en permanence l’économie mondiale que de préserver leur propre surplus.
Le paradoxe d’une monnaie commune qui divise est au cœur de cet ouvrage. Pour le rendre intelligible, et comprendre ainsi pourquoi le récit des cigales et des fourmis, des renflouements et de l’austérité, est entièrement faux, il nous faudra d’abord examiner les racines historiques de l’euro : dans l’ordre instauré en Europe après la Seconde Guerre mondiale, avec la conférence de Bretton Woods de juillet 1944, où a été forgée la structure économique du continent ; et dans l’effondrement de cette structure, avec le « choc Nixon » de 1971.
Le cinéma est politique : conversation Costa Gavras-Yanis Varoufakis