AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Terre des hommes (538)

Nous sommes tous de jeunes barbares que nos jouets neufs émerveillent encore.
Commenter  J’apprécie          210
Etre homme, c'est précisément être responsable.
C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde.
Commenter  J’apprécie          210
L 'écoulement du temps , d' ordinaire, n 'est pas ressenti par les hommes. Ils vivent dans une paix provisoire. Mais voici que nous l'éprouvions, une fois
l'escale gagnée, quand pesaient sur nous ces vents alizés, toujours en marche. Nous étions semblables à ce voyageur du rapide , plein de bruit des essieux qui battent dans la nuit, et qui devine, aux poignées de lumière qui, la vitre, sont dilapidées, le ruisselement des campagnes, de leurs villages, de leurs domaines enchantés, dont il ne peut rien tenir puisqu' il est en voyage .
Commenter  J’apprécie          200
Je m’assis en face d’un couple. Entre l’homme et la femme, l’enfant, tant bien que mal, avait fait son creux, et il dormait. Mais il se retourna dans le sommeil, et son visage m’apparut sous la veilleuse. Ah ! quel adorable visage ! Il était né de ce couple-là une sorte de fruit doré. Il était né de ces lourdes hardes cette réussite de charme et de grâce. Je me penchai sur ce front lisse, sur cette douce moue des lèvres, et je me dis : voici un visage de musicien, voici Mozart enfant, Voici une belle promesse de la vie. Les petits princes des légendes n’étaient point différents de lui : protégé, entouré, cultivé, que ne saurait-il devenir ! Quand il naît par mutation dans les jardins une rose nouvelle, voilà tous les jardiniers qui s’émeuvent. On isole la rose, on cultive la rose, on la favorise. Mais il n’est point de jardinier pour les hommes. Mozart enfant sera marqué comme les autres par la machine à emboutir. Mozart fera ses plus hautes joies de musique pourrie, dans la puanteur des cafés-concerts. Mozart est condamné.

Et je regagnai mon wagon. Je me disais : ces gens ne souffrent guère de leur sort. Et ce n’est point la charité ici qui me tourmente. Il ne s’agit point de s’attendrir sur une plaie éternellement rouverte. Ceux qui la portent ne la sentent pas. C’est quelque chose comme l’espèce humaine et non l’individu qui est blessé ici, qui est lésé. Je ne crois guère à la pitié. Ce qui me tourmente, c’est le point de vue du jardinier. Ce qui me tourmente ce n’est point cette misère, dans laquelle, après tout, on s’installe aussi bien que dans la paresse. Des générations d’orientaux vivent dans la crasse et s’y plaisent. Ce qui me tourmente, les soupes populaires ne le guérissent point. Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. C’est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné.
Commenter  J’apprécie          200
Ce fut une belle rencontre, nous pleurions tous et nous t'écrasions dans nos bras, vivant, ressuscité, auteur de ton propre miracle. C'est alors que tu exprimas, et ce fut ta première phrase intelligible, un admirable orgueil d'homme :
" Ce que j'ai fait, je te le jure, aucune bête ne l'aurait fait."
Commenter  J’apprécie          204
On s'élargit par la découverte d'autres consciences. On se regarde avec un grand sourire. On est semblable à ce prisonnier délivré qui s'émerveille de l'immensité de la mer.
Commenter  J’apprécie          200
La terre nous en apprend plus long sur nous que tous les livres. Parce qu'elle nous résiste. L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle. Mais, pour l'atteindre, il lui faut un outil. Il lui faut un rabot, ou une charrue. Le paysan, dans son labour, arrache peu à peu quelques secrets à la nature, et la vérité qu'il dégage est universelle.
Commenter  J’apprécie          190
Mais que restait-il de toi , Guillaumet ? Nous te retrouvions bien, mais
calciné, mais racorni, mais rapetissé comme une vieille ! Le soir même, en
avion, je te ramenais à Mendoza où des draps blancs coulaient sur toi comme
un baume .
Commenter  J’apprécie          190
Et Bark, armé d'un sceptre d'olivier, gouvernait leur exode. Seul responsable d'un peuple de brebis, ralentissant les plus agiles à cause des agneaux à naître, et secouant un peu les paresseuses, il marchait dans la confiance et l'obéissance de tous. Seul à connaître vers quelles terres promises ils montaient, seul à lire sa route dans les astres, lourd d'une science qui n'est point partagée aux brebis, il décidait seul, dans sa sagesse, l'heure du repos, l'heure des fontaines. Et debout, la nuit, dans leur sommeil, pris de tendresse pour tant de faiblesse ignorante, et baigné de laine jusqu'aux genoux, Bark, médecin, prophète et roi, priait pour son peuple.

NDL : Elle est pas belle, la vie ?
Pour moi, c'est une philosophie de la liberté, qui pourrait aussi s'appliquer au pilote d'avion des années 26 à 44 que fut le merveilleux poète Antoine de Saint-Exupéry : )
Commenter  J’apprécie          183
À quoi bon discuter les idéologies ? Si toutes se démontrent, toutes aussi s’opposent, et de telles discussions font désespérer du salut de l’homme. Alors que l’homme, partout, autour de nous, expose les mêmes besoins.
Nous voulons être délivrés. Celui qui donne un coup de pioche veut connaître un sens à son coup de pioche. Et le coup de pioche du bagnard, qui humilie le bagnard, n’est point le même que le coup de pioche du prospecteur, qui grandit le prospecteur. Le bagne ne réside point là où des coups de pioche sont donnés. Il n’est pas d’horreur matérielle. Le bagne réside là où des coups de pioche sont donnés qui n’ont point de sens, qui ne relient pas celui qui les donne à la communauté des hommes.
Et nous voulons nous évader du bagne.
Il est deux cents millions d’hommes, en Europe, qui n’ont point de sens et voudraient naître. L’industrie les a arrachés au langage des lignées paysannes et les a enfermés dans ces ghettos énormes qui ressemblent à des gares de triage encombrées de rames de wagons noirs. Du fond des cités ouvrières, ils voudraient être réveillés.
Il en est d’autres, pris dans l’engrenage de tous les métiers, auxquels sont interdites les joies du pionnier, les joies religieuses, les joies du savant. On a cru que pour les grandir il suffisait de les vêtir, de les nourrir, de répondre à tous leurs besoins. Et l’on a peu à peu fondé en eux le petit bourgeois de Courteline, le politicien de village, le technicien fermé à la vie intérieure. Si on les instruit bien, on ne les cultive plus. Il se forme une piètre opinion sur la culture, celui qui croit qu’elle repose sur la mémoire de formules. Un mauvais élève du cours de Spéciales en sait plus long sur la nature et sur les lois que Descartes et Pascal. Est-il capable des mêmes démarches de l’esprit ?
Commenter  J’apprécie          180






    Lecteurs (5556) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz sur le petit prince

    Quel age avais t'il quand il vue une magnifique image?

    4ans
    8ans
    6ans

    15 questions
    449 lecteurs ont répondu
    Thème : Le Petit Prince de Antoine de Saint-ExupéryCréer un quiz sur ce livre

    {* *}