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EAN : 9782070360802
153 pages
Gallimard (09/05/1972)
3.69/5   511 notes
Résumé :
— Jacques, Jacques emmenez-moi !
Bernis est pâle et la prend dans ses bras et la berce. Geneviève ferme les yeux :
— Vous allez m'emporter... Le temps fuit sur cette épaule sans faire de mal. C'est presque une joie de renoncer à tout : on s'abandonne, on est emportée par le courant, il semble que sa propre vie s'écoule... s'écoule.
Elle rêve tout haut : « Sans me faire de mal. » Bernis lui caresse le visage...
— Jacques !... Jacques..... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 511 notes
C' est en l' année 1929 que fut publié " Courrier sud ", le premier
roman d' Antoine de Saint-Exupery .Avec la parution de ce livre, le
destin de Saint-Exupert en sera changé. le jeune homme qui doutait de sa vocation, entre de plein pied dans le monde des
Lettres . Parlant de l' auteur, un critique disait de lui : il est desor-
-mais difficile de savoir " S' il volait pour écrire ou il écrivait pour voler ".
le personnage principal du livre , Jacques Bernis est pilote des lignes Latocoère. IL achemine le courrier vers l' Amérique du Sud où la compagnie Latocoère assure une partie du courrier aérien à destination de l' Europe.
Ce livre se laisse lire avec beaucoup plaisir . En fin de compte, il loue le courage et l' audace des pilotes qui à chaque vol,risquaient leur vie .
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"Un enfant perdu remplit le désert…"

On attend le courrier France-Amérique.
Il a décollé de Toulouse à 5h45, il a passé Alicante à 11h10, il doit se poser au Cap Juby à 21h30 pour une escale mais voilà, plus de nouvelle.

Antoine de Saint-Exupéry raconte : "Un moteur grondait quelque part. de Toulouse jusqu'au Sénégal, on cherchait à l'entendre."

A Cap Juby, un homme guette l'avion du courrier parce que c'est son travail, mais il attend surtout le pilote, Jacques Bernis, parce qu'il est son ami.
Son ami d'enfance.

Antoine de Saint-Exupéry raconte : "Dès ta première permission tu m'avais entraîné vers le collège : du Sahara, Bernis, où j'attends ton passage, je me souviens avec mélancolie de cette visite à notre enfance."

Antoine de Saint-Exupéry raconte…

Et dès ce premier roman, il est déjà tout entier à nouer d'une phrase à l'autre des mots simples en apparence mais qui ont une telle puissance d'évocation, pour nous dire cette amitié, la petite fée Geneviève qui a illuminé leurs treize ans, le coeur blessé de Bernis, et cette passion du vol, de ce qui se déroule dans la carlingue, du bruit que l'on surprend, soupape, moteur, niveaux…

Il raconte : "Le chef de piste fait demi-tour vers les manoeuvres :
"Qui a goupillé ce capot ?
- Moi.
- Vingt francs d'amende."
Le métier est dangereux, les avions peu fiables malgré tous les efforts des aviateurs et des mécaniciens.
Dangereux aussi ces déserts survolés, où le crash n'est jamais loin.
Le taire aurait été d'une coquetterie qui ne lui ressemble pas, Saint-Exupéry le dit donc en quelques mots.

Mais l'essentiel, c'est voler.

Et c'est une passion que partagent les deux amis, dont Saint-Exupéry parle avec bonheur, détaillant ce qui est vu de là-haut, ce que ressent le pilote, sans oublier les petits agacements, les gênes : "Attentif à l'indicateur de pente, à l'altimètre, il se laissa descendre pour se dégager du nuage. La faible rougeur d'une ampoule l'éblouissait : il l'éteignit."

Qu'il évoque la solitude dans la brume, les vols rasants pour se repérer, l'amitié des deux hommes, l'aventure de l'Aéropostale, le Sahara ou le malentendu d'une histoire qui ne peut être d'amour, les mots touchent juste.
Ils avancent tout droit, nets, laissent dans l'ombre ce qui n'a pas besoin de lumière, mais ramènent aussi à la vie de précieux moments, dont on sent l'importance qu'ils ont eue pour l'écrivain qui les a glissés dans ces pages.

Quant à cette attente qui distille son anxiété dans tout l'ouvrage, Saint-Exupéry nous la fait sentir de l'intérieur, allant de la préoccupation d'un appel à l'escale précédente qui n'aboutit pas, à ces souhaits qu'on fait lorsqu'on veut repousser l'inéluctable.
Cette façon qu'il a de dire "Mon Camarade…"

"Le fil de la vierge de mon amitié te liait à peine : berger infidèle, j'ai dû m'endormir."

Et le claquement des derniers mots comme un cristal qui se brise au sol nous laisse un peu blessés nous aussi de la blessure de l'auteur.
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Dès ce premier roman de Saint-Exupery, la poésie est au rendez-vous, on voit déjà comment elle va éclater dans le petit prince. L'amour de l'auteur pour la vue du ciel est aussi marquant, que parfois, on essaie de s'incruster dans la peau d'un pilote pour percevoir cet univers de l'aviation, à la fois magique et fabuleux, un monde où l'exactitude est une règle de survie, le temps, le lieu, la distance, tout est à préciser avec rigueur. Puis il y a cette histoire d'amour avec Geneviève, assez passive, sans intérêt à la limite, ça fait un break désagréable comme de grain de sable dans la bouche, ou peut-être que l'auteur, sciemment, a voulu juste nous présenter l'ombre de Geneviève....Enfin, pour un premier St-Ex, je me suis perdu un peu, je suis , peut-être, moins savante pour pouvoir apprécier Courrier sud!
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Un peu perdu dans l'écriture je dois avouer que j'ai eu du mal à me concentrer pour le lire.
On ressent toutefois déjà la poésie qui émane de la plume de Saint-Ex et on l'apprécie cette plume toute particulière qui est aussi déjà présente dans ce premier ouvrage.
J'avoue que j'attendais un peu plus d'aventure en vol et c'est ce qui m'a déçu. En effet, une grande partie du roman est consacrée à la description d'une aventure, amoureuse celle-ci, fugace avec une femme mariée.
On perçoit toutefois que courrier sud permet de couver les ouvrages qui suivront.

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❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️
Ce livre "" Courier Sud "" publié en 1929 se laisse lire avec beaucoup plaisir .
Saint Exupéry loue le courage et l' audace des pilotes qui à chaque vol ,risquaient leur vie .
Dès ce premier roman la poésie est au rendez-vous, et c'est en fait un prémices dans certaines scènes
on voit déjà comment elle va éclater dans le petit prince.
A mon avis , on se fait des idées préconçues sur Antoine Saint Exupéry
c'est certain on pense à écriture et lecture sur l'aviation et tout ce qui gravite autour .
Mais il y a plus que ça , il faut voir St EX comme un narrateur ,conteur et poète aussi
Il ne néglige en aucun cas ,son métier qu'il nous fait découvrir avec Brio c'est certains
mais il sait entrer dans les descriptions des sentiments humains quels qu'ils soient et nous les dépeindre
avec précision et sans fausseté .
Ici dans son roman c'est avant tout ,l'histoire du convoyage du courrier ! par le pilote Jacques Bernis .
On comprend très vite que il y a dans cette trame deux choses :
le premier :Le métier décrit avec des termes précis, tout y est , St Ex excelle métier oblige : les messages radio conformes ,
le vent , le sable , le bruit (important pour anticiper une panne ), l'angoisse et la joie de parvenir à sa mission!
le deuxième : texte profond et humain sur les relations amoureuses qui sont fait
de joie, d'espoir , de tumulte, d'incompréhension , d'angoisse aussi etc ..

Bon je n'ai pas dévoilé l'histoire bravo Fabiolino!!

Ce que je peux vous dire mon ressenti: c'est que c'est un livre très humain ,
profond, aux images poétiques. Son écriture douce est pleine d'amour,
aux cotés difficiles aussi dans un avion , ou la moindre erreur entraine la mort!
Séparer les deux est impensable ; ""les risques et la vie rêvée ""!!
Tout est un art dans la construction de ses romans et celui ci son premier roman
n'échappe pas à sa règle .
Il m'a procuré un plaisir , et m'a incité à lire les autres
car vous pensez bien qu'il y a longtemps que je l'ai lu , donc je l'ai relu avec autant d'engouement .
J'avoue aussi que ses autres écrits sont crescendo dans le parfait, et qu'ils sont tous sublimes !
Et l'aboutissement à son oeuvre posthume , Roman philosophique "Citadelle" que l'on verra une autre fois !
Ouvrage très difficile d'accès !!
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critiques presse (1)
La Fondation Martin Bodmer possède le manuscrit de «Courrier Sud», dont un fac-similé est publié pour la première fois.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (128) Voir plus Ajouter une citation
Nous revenions solides, appuyés sur des muscles d'homme. Nous avions lutté, nous avions souffert, nous avions traversé des terres sans limite, nous avions aimé quelques femmes, joué parfois à pile ou face avec la mort, pour simplement dépouiller cette crainte qui avait dominé notre enfance, des pensums et des retenues, pour assister invulnérables aux lectures des notes du samedi soir.
Ce fut dans le vestibule un chuchotement, puis des appels, puis toute une hâte de vieillards. Ils venaient, habillés de la lumière dorée des lampes, les joues de parchemin, mais les yeux si clairs : égayés, charmants. Et, tout de suite, nous comprîmes qu'ils nous savaient déjà d'une autre chair.
Ils coururent chercher une bouteille de vieux Samos dont ils ne nous avaient jamais rien dit.
On s'installa pour le repas du soir. Ils se resserraient sous l'abat-jour comme les paysans autour du feu et nous apprîmes qu'ils étaient faibles.
Ils étaient faibles car ils devenaient indulgents, car notre paresse d'autrefois, qui devait nous conduire au vice, à la misère, n'était plus qu'un défaut d'enfant, ils en souriaient ; car notre orgueil, qu'ils nous menaient vaincre avec tant de fougue, ils le flattaient, ce soir, le disaient noble.
Alors ils nous interrogèrent. Nous étions sortis de cette maison tiède dans la grande tempête de la vie, il nous fallait leur raconter le vrai temps qu'il fait sur la terre. Si vraiment l'homme qui aime une femme devient son esclave comme Pyrrhus ou son bourreau comme Néron. Si vraiment l'Afrique et ses solitudes et son ciel bleu répondent à l'enseignement du maître de géographie.
Ils voulurent savoir l'ivresse de l'action, le grondement du moteur et qu'il ne nous suffisait plus, pour être heureux de tailler comme eux des rosiers, le soir.
Et voici qu'ils hochaient la tête, encore inquiets, déjà rassurés et fiers aussi d'avoir lâché par le monde ces forces neuves.
Mais, de peur de les attrister, nous leur dîmes les déceptions et le goût amer du repos après l'action inutile. Et, comme le plus vieux rêvait, ce qui nous fit mal, combien la seule vérité est peut-être la paix des livres. Mais les professeurs le savaient déjà. Leur expérience était cruelle puisqu'ils enseignaient l'histoire aux hommes.
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- Parle-moi de ton pays.
- Là-bas …
Bernis sait que c’est impossible. Villes, mers, patries : toutes les mêmes. Parfois un aspect fugitif que l’on devine sans comprendre, qui ne se traduit pas.
De la main, il touche le flanc de cette femme, là où la chair est sans défense. Femme : la plus nue des chairs vivantes et celle qui luit du plus doux éclat. Il pense à cette vie mystérieuse qui l’anime, qui la réchauffe comme un soleil, comme un climat intérieur. Bernis ne se dit pas qu’elle est tendre ni qu’elle est belle, mais qu’elle est tiède. Tiède comme une bête. Vivante. Et ce cœur toujours qui bat, source différente de la sienne et fermée dans ce corps.
Il songe à cette volupté qui a, en lui, quelques secondes battu des ailes : cet oiseau fou qui bat des ailes et meurt. Et maintenant …
Maintenant, dans la fenêtre, tremble le ciel. O femme après l’amour démantelée et découronnée du désir de l’homme. Rejetée parmi les étoiles froides. Les paysages du cœur changent si vite … Traversé le désir, traversée la tendresse, traversé le fleuve de feu. Maintenant pur, froid, dégagé du corps, on est à la proue d’un navire, le cap en mer.
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• Ils étaient faibles car ils devenaient indulgents, car notre paresse d’autrefois, qui devait nous conduire au vice, à la misère, n’était plus qu’un défaut d’enfant, ils en souriaient ; car notre orgueil, qu’ils nous menaient vaincre avec tant de fougue, ils le flattaient, ce soir, le disant noble. […] Alors ils nous interrogent. Nous étions sortis de cette maison tiède dans la grande tempête de la vie, il nous fallait leur raconter le vrai temps qu’il fait sur la terre. […] Ils voulurent savoir de lui l’ivresse de l’action, le grondement de son moteur et qu’il ne nous suffisait plus, pour être heureux, de tailler comme eux des rosiers, le soir. […] Et, comme le plus vieux rêvait, ce qui nous fit mal, combien la seule vérité est peut-être la paix des livres. Mais les professeurs le savaient déjà. Leur expérience était cruelle puisqu’ils enseignaient l’histoire aux hommes.
« Pourquoi êtes-vous revenu au pays ? » Bernis ne leur répondait pas, mais les vieux professeurs connaissaient les âmes et, clignant de l’œil, pensaient à l’amour …
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On rangeait le monde pour la nuit.
"Lis-nous des vers..."
Tu lisais, et, pour nous, c'étaient des enseignements sur le monde, sur la vie, qui nous venaient non du poète, mais de ta sagesse. Et les détresses des amants et les pleurs des reines devenaient de grandes choses tranquilles. On mourait d'amour avec tant de calme dans ta voix.
"Geneviève, est-ce vrai que l'on meurt d'amour ?"
Tu suspendais les vers, tu réfléchissais gravement. Tu cherchais sans doute la réponse chez les fougères, les grillons, les abeilles et tu répondais "oui" puisque les abeilles en meurent. C'était nécessaire et paisible.
"Geneviève, qu'est-ce qu'un amant ?"
Nous désirions te faire rougir. Tu ne rougissais pas. A peine moins légère tu regardais de face l'étang tremblant de lune. Nous pensions qu'un amant, c'était pour toi cette lumière.
"Geneviève, as-tu un amant ?"
Cette fois-ci tu rougirais ! Mais non. Tu souriais sans gêne. Tu secouais la tête. Dans ton royaume, une saison apporte les fleurs, l'automne les fruits, une saison apporte l'amour : la vie est simple.
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Aujourd’hui, Jacques Bernis, tu franchiras l’Espagne avec
une tranquillité de propriétaire. Des visions connues, une à une,
s’établiront. Tu joueras des coudes, avec aisance, entre les orages. Barcelone, Valence, Gibraltar, apportées à toi, emportées.
C’est bien. Tu dévideras ta carte roulée, le travail fini s’entasse
en arrière. Mais je me souviens de tes premiers pas, de mes derniers conseils, la veille de ton premier courrier. Tu devais, à
l’aube, prendre dans tes bras les méditations d’un peuple. Dans
tes faibles bras. Les porter à travers mille embûches comme un
trésor sous le manteau. Courrier précieux, t’avait-on dit, courrier plus précieux que la vie. Et si fragile. Et qu’une faute disperse en flammes, et mêle au vent. Je me souviens de cette veillée d’armes :
– Et alors ?
– Alors tu tâcherais d’atteindre la plage de Peniscola. Mé-
fie-toi des barques de pêche.
– Ensuite ?
– Ensuite jusqu’à Valence tu trouveras toujours des terrains de secours : je les souligne au crayon rouge. Faute de
mieux, pose-toi dans les rios secs.
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Vidéo de Antoine de Saint-Exupéry
Rencontre avec Santiago Mendieta, Laurence Turetti, Paul Périé, Pierre Challier, Brice Torrecillas
Les auteurs du 12e et dernier numéro de la revue Gibraltar avec un dossier Cinéma: La Méditerranée comme miroir, Robert Guédiguian, Hayao Miyazaki et Saint-Exupéry, le village palestinien de Tantura, la lutte du Bourdigou et de ses paillotes, la république de Port de la Selva, une histoire du figuier… Dans son nouveau numéro, la revue annuelle Gibraltar s'intéresse au cinéma comme révélateur et miroir des mondes méditerranéens, grâce à son pouvoir d'évocation et émotionnel hors du commun. Pas d'exhaustivité tant le réservoir de cinéastes de grand talent qui documentent le réel et le quotidien des sociétés du Bassin méditerranéen est immense.
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23/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER



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