Dans
le Collectionneur de sons, recueil de nouvelles écrites par
Anton Holban, une rencontre éphémère, mais très forte en émotions, une presque histoire d'amour est évoquée avec beaucoup de charme. Petite aventure sur une interminable plateforme : le narrateur se trouve dans un train près de Beaune, un wagon rempli d'étudiants éméchés en face d'une jeune Japonaise. À peine un regard d'échange complice échangé, et elle sort du train vers le vaste monde.
Le parallèle avec ce livre s'impose, mais explose aussi devant une bien plus grande maitrise de la poésie de l'éphémère de
Jaume Saïs.
Visages traversés est un magnifique texte très poétique, très ciselé, présenté ici en version bilingue française catalane. C'est en français que Jacques (Jaume) Saïs devenu depuis un ami, nous enchante d'une rencontre. Une simple rencontre ? Sa dédicace explique sans dévoiler que cela ne fut pas une rencontre ordinaire : « Rencontre dans un train. Une épaule de femme. Une île pour se reposer. Rive ou ville. Entre un peu de terre et beaucoup de ciel ». Quelle meilleure invitation à découvrir ces « ricochets de l'attente » dans leur magnifique écrin papier ?
Et puis, comme l'auteur l'explique à la fin, le livre est aussi le fruit « d'un partage nécessaire », avec les autres contributeurs, mais surtout avec nous lecteurs émerveillés par ce temps suspendu.