Prenez 108 poètes – encore bien vivants de préférence -, demandez-leur d'écrire un texte, un poème, une chanson, une déclaration, un manifeste qu'importe sur un thème, tiens prenons l'EPHEMERE, donnez-leur une heure …. vous obtiendrez un résultat (d)étonnant …
Elles et ils vous parleront du spectacle éphémère du jardin, de la ville ou de la vie, de ces images de cours entr'aperçues, de palais ancestraux dormant sous le lierre, de renard rôdant sur les boulevards déserts au crépuscule.
Ephémère la splendeur d'une fleur de printemps ou la beauté d'une aurore rose, la route mauve entre les arbres bleus, qu'aucun appareil photo ne pourra jamais capturer.
Ephémère la trace de nos pas sur le sable de la grève ou la fine couche de neige qui craque sous le poids du moineau frigorifié.
Ephémères les jeux d'enfants, les visages qui se défont avec le temps, les volutes de fumée de cigarettes, la forme des nuages, … Éphémère le vent, le son d'un saxophone sur une plage en automne, la plainte de la trompette dans la nuit bleue.
Éphémère la gloire de Marylin, de Miss La Ciotat 2008, de toutes les autres starlettes-en-devenir de l'ombre qui y resteront à jamais, j'en ai bien peur.
Éphémère la vie d'un homme, devant les temps géologiques, eux aussi éphémères en regard de la l'existence des univers, dont le temps est pourtant lui aussi compté. Peut-être sommes-nous de ces bestioles mi-insectes mi-papillons qui dansent dans le grand froid intersidéral, sous le regard amusés des dieux, notre durée de vie n'étant que celle d'une journée dans leur monde désincarné.
Éphémère l'amour. Ou est-ce le souvenir de l'amour qui est éphémère ?
Bref, au final vous serez admiratifs devant la diversité, heureux de découvrir (enfin) des grands noms de la poésie contemporaine (Goffette, Darras, Danemark,
Ben Jelloun, …) ou d'autres poètes plus discrets (Bérreby, Ayanoglou,
Lambersy,
Mélanie Leblanc, …). Vous serez enthousiasmés par des coups de foudre, car je vous assure, ça arrive de tomber amoureux d'un poème. En tout cas moi je le peux …