Asphalt blues

J'ai beaucoup aimé l'introduction qui nous fait penser que les choix amoureux peuvent parfois être lourd de conséquence sur notre destinée. Choisir par exemple une femme plutôt qu'une autre.

Par la suite, cela va virer à un thriller sur fond d'acte destructeur de certains projets soi-disant environnementaux. Il est dommage de se perdre avec un aspect plus économique et politique alors qu'on partait d'une histoire d'amour.

L'ambition de l'auteur est également de nous projeter dans une société du futur qui donne une belle place à de nouveaux véhicules plus intelligents.

Certes, il va y avoir une lente évolution jusqu'au final où tout pourrait recommencer. C'est parfois trop long pour ce résultat. Pour autant, cela se concentre sur la psychologie des personnages ainsi que leur évolution pour faire face aux difficultés de la vie.

Cependant, j'ai aimé non seulement ce graphisme moderne mais également le style de l'auteur qui signe pourtant l'une de ses premières oeuvres en matière de roman graphique. C'est déjà une belle réussite.

On pourra se laisser séduire par cette lecture pour une oeuvre forcément un peu originale qui fait dans la finesse à tout les égards. A découvrir !

Le graphisme est très impressionnant, c'est un dessin numérique très léché, avec des effets de perspective, d'éclairage, pas ce cerne, tout est travaillé en aplat, minutieux, détaillés, en nuance subtiles, le travail sur la lumière est très fin, le couleurs sont posée méticuleusement, des petites lumières des éclairages de la ville la nuit, les reflets sur le tableau de bord de la voiture, sur la peau, dans les cheveux, les nuances du ciel.
C'est une histoire de couples dans un univers très technologique, axé principalement sur la technologie automobile et l'architecture, dans un futur assez proche, avec une évolutions dans les thématiques d'aujourd'hui, écologie, pollution, lobbying, terrorisme… Tout ça est très réussi.
Les personnages qui évoluent dans cette histoire vivent dans des villas modernes et luxueuses, ce sont des cadres dynamiques, très sûrs d'eux, tout aussi froids que le graphisme. Je n'ai pas eu envie de m'intéresser à leurs petites histoires, on a pas envie de les plaindre, il sont beaux, parfait, possèdent tout, et là dessus, leur vie amoureuse vacille, mais on s'en fout un peu, l'histoire de couple est une histoire banale, un homme trop souvent au travail, sa femme dans les bras d'un autre… rien de très original.
Jaouen Salaün nous propose un univers très esthétisant qui nous immerge dans une atmosphère riche et prégnante, et malheureusement, l'histoire sentimentale n'y trouve pas sa place, impossible de réveiller mon empathie pour les protagonistes. Ici, on dirait qu'il y a deux histoires, celle autour de la technologie, de la corruption, du lobbying, pas assez poussée, et de l'autre côté un drame sentimental très banal, les deux se parasitent plutôt qu'elles ne fusionnent.
Je ressors déçu de cette lecture. Cette ambiance très réussie aurait mieux servi un techno thriller façon Antoine Tracqui.

Cette BD ouvertement ambitieuse ne m'a pas convaincu. Plus de deux-cent pages, grand format, cases étirées au visuel panoramique, couleurs saturées, dessins très photographiques ; nul doute que cet ouvrage en jette. le graphisme m'a fait penser aux films de Tony Scott : décors léchés, lumières tombantes permettant constamment des jeux d'ombre. Avec ses limites : personnages déshumanisés, qu'on distingue à peine grâce à leurs coupes de cheveux ou la couleur de ses derniers. BD ambitieuse oui, BD réussie pas certain.

La faute en incombe à une intrigue qui n'en est pas une. L'auteur nous parle d'un futur proche, mais en puisant dans toutes les thématiques d'aujourd'hui : crise énergétique, écologie et éco-terrorisme, absence de confiance dans le politique, le tout amené assez lourdement.

Au milieu de tout cela, deux couples en crise, une handicapée dépressive, un cadre hyper jaloux… le blues est là – il gagne le lecteur. Où veut-on en venir : un déroulé des crises de couple ? L'impossibilité de concilier carrière et vie de couple ?

Un beau livre d'images dont je ne perçois toujours pas l'originalité scénaristique (malgré la présence d'une préface et d'une postface en forme de promotion pour le livre).

…. crise en crise …

Un gros pavé ce roman graphique. J'ai pris le temps de m'insérer dans la vie de ces 2 couples, essayer de comprendre le contexte de demain car nous sommes dans le futur … crise politique, crise écologique, crise familiale … trop de crises et je me suis perdu dans cette fiction.
Bolides, action, vie américaine aseptisée. Voilà c'est fini, comme le dirai la chanson de JL Aubert, j'en suis resté sur des lenteurs, un film au ralenti, un lendemain de fête à la bouche pâteuse.

Mais quand au graphisme, alors là c'est du haut vol, les éclairages, les transparences, le côté sophistiqué des personnages un peu trop poupée mannequin rendent tout cet univers ultra connecté.
Sur des plans très large de nature, de ville endormie ou industrialisée, la mise en page est sublime.
J'ai suffoqué sous l'eau ou fut ébloui par le soleil !
J'aime cette nouvelle façon de dessiner à la palette graphique quand cela est bien maîtrisé.
Donc mes étoiles iront au dessin mais pas à l'histoire …

Asphalt blues est un fort volume de plus de deux cent pages qui nous raconte les destins croisés de deux couples dans une Amérique futuriste. Précisons-le tout de suite, il ne s'agit pas vraiment de science-fiction. le monde de 2038 ressemble comme un frère à celui de 2022. Les préoccupations des hommes et des femmes y sont à peu près identiques et les problèmes auxquels ils sont confrontés restent les mêmes. En fait, mis à part quelques gadgets technologiques et des véhicules aux lignes futuristes, l'histoire pourrait tout aussi bien se passer de nos jours.
L'intrigue puise d'ailleurs dans notre actualité. Il est question de multinationales toutes puissantes, de politiques corrompus et d'activistes écolos de plus en plus radicaux, bref rien de particulièrement neuf. Cela n'a toutefois pas beaucoup d'importance. Ce dont l'auteur veut réellement nous parler c'est de changement, de choix et de rupture. Qu'il s'agisse de mettre fin à une histoire d'amour ou de faire un enfant, de se lancer à corps perdus dans un combat politique ou de renoncer à ses ambitions professionnelles, il y a loin de l'intention à l'acte. Se réaliser pleinement est sans doute une bonne chose, encore faut-il être prêt à en assumer les conséquences.
La quarantaine à peine passée, les quatre héros de ce récit sont arrivés à cet instant de leur vie où ils sont déjà assez vieux pour se retourner et contempler ce qu'ils ont accompli et encore suffisamment jeune pour décider d'un avenir différent. Poussés par les évènements, par le mal être ou par les conseils d'un ami, ils vont franchir leur Rubicon. Leurs trajectoires vont se frôler, se juxtaposer, s'influencer sans qu'ils se croisent pour autant. Cela donne une impression de maelstrom puissant et indifférent contre lequel il faut lutter pour aller au bout de ses envies.
A présent, parlons dessin. Et là, les choses se gâtent. Je n'ai pas beaucoup aimé ceux de Jaouen Salaün et notamment sa représentation des personnages dont les expressions m'ont parues trop figées, un peu comme dans les romans photos qu'on trouvait - qu'on trouve encore ? – dans la presse féminine. Et puis ces quadras ont des physiques de jeunes premiers. Leurs visages poupons, sans la moindre ride, ne sont absolument pas raccord avec les sentiments qui les animent et les expériences par lesquelles ils sont censés être passés. Ce n'est peut-être qu'un détail, mais il m'a empêché d'adhérer pleinement à leur histoire.
J'ai davantage apprécié le décor et notamment les vues panoramiques des cités, des bâtiments ou des paysages mis en valeur par des jeux de lumière changeant en fonction de l'instant ou de la météo. J'ai également été séduit par ses partis pris audacieux en matière de couleurs, par ses fondus et par l'omniprésence de l'eau (piscine, mer, pluie) dont la transparence filtre les images, atténuant ou exacerbant les émotions.

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