L'Age de perle, c'est cette période de la vie d'une jeune femme qui vient tout juste d'être mère et qui retrouve sa pureté dans les moments partagés avec son enfant qui est toute sa raison de vivre et dans cette période où elle s'est affranchie du désir et de l'amour. Dit comme ça, on sent bien que ce bouquin, publié en 1931, a plutôt mal vieilli. Et c'est bien le cas.
J'ai acheté ce livre par hasard, parce qu'il était sur les étagères de littérature régionale d'une librairie d'occasion et que j'avais déjà acheté tellement de livres ce jour-là que je n'étais plus à un ou deux près (humm…). Cela n'a donc pas été une idée très inspirée (j'espère que l'autre livre pris sur cette même étagère sera mieux…).
En terme de littérature régionale, on y est. le lieu exact n'est jamais nommé, mais il me semble bien reconnaître un coin ou un autre des Côtes-du-Nord (qu'on appelle aujourd'hui les Côtes d'Armor) ou de peut-être d'Ille-et-Vilaine. Et puis il y a une sorte de romance qui sied bien aux romans de terroir tels qu'on les conçoit trop souvent aujourd'hui (sauf qu'il n'y a pas de scène un peu chaude…). Mais le ton péremptoire de la narratrice qui a tout compris (à quel point la vie simple et solitaire près du bord est tellement mieux que l'agitation vaine de la ville, à quel point le commerce entre hommes et femmes est mesquin et faux…) m'a déplu et à rendu cette lecture fort désagréable, non que je sois opposée à toutes les idées de l'autrice, mais ce sont la forme et la suffisance qui m'ont indisposée. Sans parler de relations un peu étranges entre les personnages, où l'on fait difficilement la différence entre la façon dont l'amour entre adultes, l'amour filial et la tendresse pour un jeune enfant sont décrits, comme si les frontières entre ces différents sentiments étaient floues voire inexistantes. Au vu des sujets de société qui ont actuellement le vent en poupe, c'est un peu dérangeant.
Un livre qui a donc mal vieilli mais, sans vouloir faire d'histoire-fiction, je crois que je ne l'aurais pas trop aimé à l'époque non plus. Et quand on se dit que l'auteur, certes semble-t-il pas très heureuse en mariage et qui s'est épanouie dans la maternité (comme si le personnage de Luce était un peu son double rêvé donc), est la fille d'une des premières féministes bretonnes du XXème siècle, on a un peu de mal à le croire.