Barthes parlait de l' « empire des signes » concernant ce pays , « le pays de là-bas » : le Japon.
Samiro Yunoki nous apprend la danse des formes. Ce qui revient pour finir à nous apprendre à oser entrelacer les formes, et donc des signes. Écriture donc. Écriture que nous ne connaissons pas directement. Mais que nous entendons dans les oeuvres de Matisse, de Miro, de
Kandinsky, de Klee. Filiation pénétrable du geste.
Un des plus grands maîtres du katazome ( teinture au pochoir) a fait don au musée Guimet de Paris de plus de 70 de ses oeuvres. Technique-tradition-pureté- recherche et modernité -liberté- audace et joie. Couleurs bien évidement, couleurs vives et contrastées. Sans heurt sans violence. Dialogue des formes, et de leurs teintes. Résonance du témoignage d'un artiste-artisan qui à plus de 90 ans ne cesse et ne cessera jamais de créer ( peinture sur verre, dessin, illustration, marionnettes, sculptures) tant il ne peut dénouer l'acte créatif à son statut de vivant. La tresse traditionnelle de la parfaite harmonie. La première coutume de l'Esprit.
Écriture donc intelligence. La forme est un marqueur, un signe, un indice, une invitation. Barthes le rappelait le japonais est un langage qui ignore le constat, et ne s'exprime qu'en impression. Qui mieux que Samiro Yunoku illustre ce propos ?
Exposition "La danse des formes" du 8 octobre 2014 au 12 janvier 2015 - Musée Guimet- Paris
Astrid Shriqui Garain