AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782711861828
415 pages
Réunion des Musées Nationaux (24/09/2014)
4.5/5   14 notes
Résumé :
Catalogue de l'exposition contenant 550 oeuvres et 100 notices. Présentation des estampes polychromes, dessins préparatoires, croquis et peintures venant du Japon et de collectionneurs publics européens.
"Depuis l'âge de six ans, j'avais la manie de dessiner la forme des objets. Vers l'âge de cinquante ans, j'avais publié une infinité de dessins,, mais tout ce que j'ai produit avant l'âge de soixante-dix ans ne vaut pas la peine d'être compté.
C'est à... >Voir plus
Que lire après Hokusai - Paris, Grand Palais, galeries nationales, 1er octobre 2014 - 18 janvier 2015Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Oh la liberté, la belle liberté, quand on va se promener aux champs d'été, en âme seule, dégagée de son corps !"

Ce soupir poétique fait partie de l'héritage légué par Katsushika Hokusai, ce "Vieux Fou de dessin", né en 1760, l'année métal-aîné-dragon de l'ère Hôreki. 89 années remplies de travail acharné, à la recherche permanente de la perfection, même si selon ses propres dires, il n'a réussi son premier dessin honnête d'après nature qu'à 70 ans. Mais c'est Hokusai : toujours dans l'exagération, l'auto-dérision, et peut-être même dans une certaine obsession pour les années qui passent, passent... et il reste encore tant de choses à faire.

L'exposition au Grand Palais est finie depuis longtemps, mais on a toujours l'occasion d'admirer ses dessins, estampes, peintures et croquis dans ce catalogue de la taille d'un honnête grimoire moyenâgeux.
Les oeuvres y sont classées par période et abondamment annotées, ce qui est une autre façon d'aborder cette exposition parisienne de 2014-15. Aux expos, j'ai plutôt une (mauvaise) tendance à me contenter du titre et de la technique, et passer davantage de temps devant les oeuvres que devant les panneaux explicatifs. Dans ce livre le texte accompagne l'image, et lire tous ces détails sur la vie et la démarche de l'artiste permet, pour ainsi dire, de voir le même mont Fuji de cent façons différentes.

En début du livre j'étais interpellée par le dessin d'Henri Rivière dans le style ukiyo-e ("peintures du monde flottant") - la vue sur le Trocadéro autour de 1900. Sans la tour Eiffel en construction en arrière-plan, on pourrait facilement se méprendre sur l'auteur...
Mais ces formes épurées aux contours noirs sont une certaine marque de fabrication de la tendance "japonisante" de la Belle époque. Toulouse-Lautrec, Mucha, Van Gogh, Monet, Crane... sont tous indirectement les disciples de Hokusai, dont la "Grande vague de Kanagawa" était une sorte de tsunami artistique qui a inondé L'Europe au tournant du 19ème siècle.

Et en regardant de près les travaux de Hokusai, on comprend pourquoi. En mélangeant la tradition à la modernité, il n'y a presque rien qu'il n'aurait pas essayé : en passant par monts et par vagues, tous les thèmes se valent et toutes les techniques sur tous les supports sont bonnes à explorer. La perfection ne peut pas être atteinte; dès qu'on aborde un thème, il y a déjà un nouveau qui se pointe, dès qu'on a maîtrisé une technique, on voit déjà un moyen de la changer ou l'améliorer.
Une seule vie n'est pas suffisante pour explorer toutes les propositions de la nature, et malgré le siècle presque entier que cet humble excentrique a réussi à traverser, il meurt avec le regret de ne pas pouvoir devenir un artiste accompli. Sans doute pousserait-il le même soupir s'il avait vécu un millénaire...
Cette quête permanente où une chose découle naturellement de l'autre me fait penser aux artistes polyvalents de la Renaissance, notamment à Léonard. Mais contrairement à Léonard, Hokusai n'a jamais vraiment débordé du cadre pictural, et surtout, il finissait (dans la plupart des cas) ses projets.

D'où ce gros pavé qui regroupe, bien sûr, les fameuses "Cent vues du mont Fuji", mais aussi une belle série "1000 images de la mer", portraits d'acteurs de kabuki, alcôves de femmes, dessins animaliers ou des illustrations pour les poèmes et des saynètes humoristiques. Ne manquent pas non plus ses mangas, une sorte de carnets de croquis pour l'apprentissage du dessin, ni les études du mouvement pour apprendre à manier le pinceau. Sans oublier les dessins calligraphiques dont on ne se lasse pas : deux taches et trois traits deviennent d'un coup un paysage, un héron... ou un dragon.
Et pour finir, une adorable série (jamais achevée) sur les fantômes et les monstres, inspirée par un jeu très en vogue à l'époque d'Edo : "Cent contes de fantômes". Les participants se réunissaient pour tester leur courage en se racontant des histoires terrifiantes des yôkai, sachant qu'au bout de la centième, un événement surnaturel devrait se produire.

Je vais donc clore cette chronique en vous laissant imaginer Hokusai sortant la première épreuve de la centième estampe de cette série de sa presse...
Commenter  J’apprécie          719
Tout le monde n'a pas eu la chance de voir l'expo sur Hokusai au grand palais. Ce livre d'excellente qualité nous permet d'admirer tranquillement les gravures et fresques du grand peintre japonais et de connaitre autre chose que "la vague".
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Dans le manuel de peinture intitulé "Traité illustré sur la maîtrise des couleurs", publié alors que Hokusai avait quatre-vingt-huit ans, l'artiste écrivait qu'il changerait de style dans sa 90ème année, puis, sa 100ème année venue, emploierait toutes ses forces à une réforme du monde de la peinture. Mais, au printemps suivant, il tomba malade et dut garder la chambre. De nombreux disciples et sa fille Ei (nom d'artiste Ôi) s'occupèrent de lui et le veillèrent chaque jour. En vain. Il expira au matin du 18ème jour du 4ème mois. On raconte qu'il mourut en murmurant qu'il aurait souhaité vivre dix ans de plus, puis, un peu plus tard, que s'il avait encore vécu cinq ans il serait devenu un véritable artiste.
Commenter  J’apprécie          346
En 1834, Hokusai publie la première partie du livre illustré intitulé "cent vues du mont Fuji", qui est la conclusion au trait de toutes ses représentations de la célèbre montagne.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : estampeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (38) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1084 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}