Le peuple est-il donc meilleur que la noblesse, Patience ? De bonne foi, et puisque vous êtes un sage, dites la vérité.
– Le peuple vaut mieux que la noblesse, parce que la noblesse l’écrase et qu’il le souffre !
Mais il ne le souffrira peut-être pas toujours.
Ce lit était si beau et si moelleux, que je faillis lui faire des excuses de m’être couché dedans.
Ce sont les âmes douces et résignées du peuple qui entretiennent l'orgueil et la rudesse des grands.
Sachez donc distinguer l’amour du désir ; le désir veut détruire les obstacles qui l’attirent, et il meurt sur les débris d’une vertu vaincue ; l’amour veut vivre, et, pour cela, il veut voir l’objet de son culte longtemps défendu par cette muraille de diamant dont la force et l’éclat font la valeur et la beauté.
Le vieux Mauprat était un animal perfide et carnassier qui tenait le milieu entre le loup-cervier et le renard. Il avait, avec une élocution abondante et facile, un vernis d'éducation qui aidait en lui à la ruse.
Vous l’aimez parce qu’elle est belle comme la marguerite des prés, et moi je l’aime parce qu’elle est bonne comme la lune qui éclaire tout le monde. C’est une fille qui donne tout ce qu’elle a, qui ne porterait pas un joyau, parce qu’avec l’or d’une bague on peut faire vivre un homme pendant un an. Et, si elle rencontre dans son chemin un petit pied d’enfant blessé, elle ôtera son soulier pour le lui donner et s’en ira pied nu. Et puis c’est un cœur qui va droit, voyez-vous.
(...) nos paysans, vous le savez, sont doux et timides par nonchalance, et par méfiance de la loi, que dans aucun temps ils n’ont comprise, et qu’aujourd’hui encore ils connaissent à peine.
Le pauvre a assez souffert ; il se tournera contre le riche, et les châteaux tomberont, et les terres seront dépecées. Je ne verrai pas cela, mais vous le verrez ; il y aura dix chaumières à la place de ce parc, et dix familles vivront de son revenu.
Il y a des cabarets et d'autres lieux plus dangereux encore, où le gouvernement prélève, dit-on, ses bénéfices ; il y a aussi des prêtres qui montent en chaire pour nous dire ce que nous devons au seigneur de notre village, et jamais ce que notre seigneur nous doit. Il n'y a pas d'écoles où l'on nous enseigne nos droits, où l'on nous apprenne à distinguer nos vrais et honnêtes besoins des besoins honteux et funestes, où l'on nous dise enfin à quoi nous pouvons et devons penser quand nous avons sué tout le jour au profit d'autrui, et quand nous sommes assis, le soir, au seuil de nos cabanes à regarder les étoiles rouges sortir de l'horizon.
C’était la première fois que j’entendais parler d’un paysan comme d’un homme.