On est pudique, maman et moi. Pas du genre à étaler nos sentiments. Plutôt du genre à intérioriser. Le bon moment pour parler à ma mère, ça n’est pas les jours de semaine. Elle rentre exténuée par ses journées de travail, et elle a du mal à lâcher son smartphone, toujours à gérer ce qu’elle appelle des « urgences ». Je me demande quel genre d’urgences il peut bien y avoir à gérer quand on s’occupe de shampooings antipelliculaires…
Isa, ma chérie, il vaut toujours mieux montrer ses sentiments et avoir l’air bête que garder des trucs pas nets a l’intérieur de toi.
L'instinct maternel, c'est voir ce que les autres ne peuvent voir, c'est ressentir au plus profond de soi la variation de l'autre.
Les femmes savent se battre si on leur apprend à le faire lorsqu'elles sont petites filles.
Cette nuit-là, mon fils m'a aidée à ressusciter quelques pages de jeunesse trop vite tournées. Cette nuit-là, j'ai compris que la vie - la vraie, celle dont on se souvient - n'est rien d'autre qu'une succession de moments de grâce juvénile. Et qu'aucune ambition d'adulte ne peut rendre plus heureux qu'un carpe diem adolescent.
L’instinct maternel, c’est voir ce que les autres ne peuvent pas voir, c’est ressentir au plus profond de soi la variation de l’autre.
Moi, écoute les silences, les hésitations, les mots choisis, ceux qui se sont échappés et qu on aurait voulu retenir, la mélodie, l humeur, les respirations. Je ne fais que ça. Je décode, je comprends les voix.
Quand je suis tombé enceinte, lorsque j'ai sciemment
déidé de garder l'enfant et de l'élever sans père,j'ai espéré avoir une fille et la prénommer Louise. Mais voila, Louise était un garçon.
C'est ainsi; et c'est très bien comme ça. Louis est le seul homme qui compte dans ma vie.
On ne vit pas chaque heure de chaque jour comme si c’était la dernière, ce serait épuisant. On vit, c’est tout.
- Tu ne peux pas jeter le bébé avec l’eau du bain, m’avait-elle asséné. Tu n’es pas une mère parfaite, tu n’es pas une femme parfaite, tu n’es pas une fille parfaite, ça je peux te le garantir… mais tu fais de ton mieux au moment où tu vis les choses. Chacun se débrouille comme il le peut, et il n’y a pas d’un côté les mères parfaites et de l’autre les connasses, mon petit chaton chaud. Je t’ai vue avec Louis, des milliers de fois. Dans ses yeux, tu es la mère parfaite, car tu es sa mère. N’en doute jamais.