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3,21

sur 137 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
L'histoire est fascinante. Dans une Allemagne cernée de toutes parts par un obscur ennemi qui a juré foi en un dieu unique, les habitants voient l'espoir de vivre avec la possible arrivée d'un train dans lequel ils seront emportés. Mais tout le monde ne trouvera pas sa place à bord de cet éden. Sansal conjugue passé (nazisme) et présent (islam fondamentaliste) pour déchiffrer une actualité toujours plus sombre & douteuse. Entre les politiciens corrompus, les habitants lucides de leurs avenirs, le récit s'envole et nous intrigue. Et puis, l'auteur se plante considérablement. A trop vouloir s'éparpiller, il perd son lecteur qui n'en demandait pas tant. Pourquoi rajouter des intrigues parallèles, pourquoi ne pas se focaliser sur cette fable initiale et dresser des portraits de notre société en proie à la suspicion et au fake-news? Parce qu'il souhaite toucher une élite littéraire avide de dictons philosophiques? Désolé, mais le charme est rompu en plein milieu du livre et ne reviendra pas.
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Malgré sa langue châtiée, Boualem Sansal n'a pas le talent de meneur de récit. C'est décousu, pas naturel.

Dans 2084, la centralisation de l'histoire sur un héros unique et les inspirations réellement géniales à propos du régime théocratique compensaient le poids et le manque de fluidité du récit.

En revanche, dans le train d'Erlingen ou la métamorphose de Dieu, la complexité de la structure dans sa forme (mélange de lettres non envoyées, multiplicité des narrateurs, double récit, notes de lectures entrecoupant le fil du roman) ajoute à l'opacité du déroulement du récit, rendant le tout vraiment long et difficile à percer.

Je crois que la nébulosité du récit est finalement une facilité exploitée par l'auteur. Il y a un fossé entre le livre rendu brumeux et fantasmagorique par son écriture et celui qui est rendu indéchiffrable et incompréhensible par commodité rédactionnelle.
Évidemment, on pourrait chercher le génie de cet auteur qui nous parle d'une invasion qui n'arrive jamais, d'un ennemi invisible dont on ne sait pas s'il s'agit d'une maladie, d'une idéologie ou d'une armée, qui fait des liens entre des générations, des immigrations, des envahissements différents, etc.
Mais, à la recherche de ce génie (que j'avais clairement perçu dans 2084), je n'ai trouvé que l'imposture de l'auteur qui tente d'abscondre son scénario par solution de facilité.
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Cela fait quelques jours que j'ai terminé le train d'Erlingen, et j'avoue que j'ai longuement hésité sur la manière adéquate d'en parler. C'est un livre que j'aurais aimé aimer, mais qui ne fait qu'aggraver les problèmes déjà repérés à la parution des précédents romans, du Village de l'Allemand à 2084, de sorte que dans le Sansal de la dernière période, seul Rue Darwin m'apparaît aujourd'hui comme une réussite incontestable...
Si l'expression gaspiller son talent a un sens, alors elle ne s'applique à nul autre mieux qu'à Sansal et à son dernier opus, tant le meilleur (en trop maigres quantités cette fois-ci) y voisine avec le pire (très abondamment représenté).

Le meilleur, c'est la phrase de Sansal, sa manière de manier la langue avec maestria, d'en varier les plaisirs avec une joie non dissimulée. C'est aussi, quoique trop rarement, les traits d'humour redoutables, par exemple dans les passages satiriques raillant l'inaction des autorités municipales d'Erlingen face aux menaces pesant sur la ville. C'est enfin la curiosité insatiable d'un écrivain capable de s'intéresser autant à la saga d'une grande famille industrielle allemande qu'à l'essai d'un philosophe américain vantant les valeurs de liberté et de révolte.

Le pire, c'est... tout le reste

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Lien : https://khaledosman.fr/blog/..
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C'est un livre qui se veut très intelligent.
D'abord parce qu'il parle du monde d'aujourd'hui, vaste programme dans la lignée de l'attentat du Bataclan, et qu'il ne voudrait pas laisser passer un seul des aspects politique, écologique, sociologique, littéraire, et j'en passe, à travers un curieux mélange des genres mêlant fantastique, dystopie, fable politique, roman historique, roman ancré dans la réalité d'aujourd'hui...Il parle de la société de consommation, du réchauffement climatique, de la mondialisation, de la guerre, des islamistes et des religions en général, des migrants, de l'humanité et de inhumanité des hommes, de leurs grandeurs et lâchetés. J'en oublie, je crois.

Et puis il adopte une forme atypique, pas une forme romanesque trop banalement simple, mais un amas de lettres, de notes, plus un roman inachevé posthume, espèce de délire post-traumatique prophétique, complété par un autre roman censé finir le précédent, lesquels se font miroir par des généalogies jumelles imbriquées labyrintiques, des réflexions socio-politico-philosophiques en tartines : dis-donc, Sansal, il y a quand même écrit ROMAN sous le titre....

Il ne faut pas oublier le fameux thème-fil rouge de la métamorphose (qui consiste bien souvent en la simple évolution des personnage au fil de leurs expériences). On a même droit à une explication de texte sur La métamorphose de Kafka, dispatchée au fil des pages, dont on finit par se demander si Sansal n'a pas recyclé un vieil article universitaire opportunément ressorti d'un fond de tiroir. Et cerise sur le gâteau d'un résumé en quelques pages de le Désert des tartares, car, mais oui, le monde est absurde, la guerre, la violence, tout ça,

Sansal est un érudit, que voulez-vous. Oui, mais en fait je m'en fiche, ce que je veux, c'est un bon bouquin, avec un minimum de cohérence et d'humilité, pas un truc confus pseudo-savant qui ne sait pas où il va, mais y va avec assurance par des chemins tortueux. Car je me dis que l'intelligence littéraire, ça n'est pas l'étalage d'érudition, la recherche de l'originalité à tout prix, l'éparpillement intellectuel, la pensée profonde mais ordinaire, le brio factice .

J'ai un peu honte : qui suis-je pour juger M. Sansal ? Personne. Juste quelqu'un qui n'a pas trouvé son plaisir là où elle attendait beaucoup, quelqu'n de pas assez intelligent pour jouir de ce genre de truc.
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