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sur 137 notes
Ce nouveau roman de Boualem Sansal peut être interprété de différentes façons : paranoïa d'une prof de banlieue parisienne traumatisée après un passage à tabac par des voyous islamistes ou un avertissement sur le danger réel qui pèse sur nos démocraties qui n'ont plus le courage de se battre…Un parallèle entre des émigrations, puisque toujours les hommes ont cherché à conquérir un ailleurs meilleur. Certains ont bâti le nouveau monde en parquant les indigènes, les autres amènent mort, violence et régression où ils s'installent… Et si quelques îlots ont encore le courage de s'élever contre la fatalité, le temps est proche de leur soumission.

Elisabeth Potier, la mère de Léa, prof d'histoire à la retraite, est partie enseigner en Allemagne. Elle y fait des recherches sur l'histoire de l'émigration et particulièrement sur la famille von Ebert. Après des années d'enseignement dans un lycée difficile de Seine saint Denis, territoire où désormais la démocratie ne s'applique plus, elle s'interroge sur les migrations humaines. Rentrée en France, sauvagement attaquée par de jeunes islamistes, dont un de ses anciens élèves, alors qu'elle revenait de la marche qui a suivi les attentats de Paris, elle tombe dans le coma. A son réveil, elle a endossé la personnalité de Ute von Ebert à Erlingen, ville imaginaire, où les habitants attendent un train qui ne viendra jamais pour les emmener loin des envahisseurs. Cette femme écrit des lettres à sa fille Hannah qui habite Londres. Elle lui confie ses craintes mais bientôt le récit glisse dans une autre dimension, celle de la fiction où sont convoqués le thème de la métamorphose cher à Kafka et celui de l'attente d'un ennemi qui vient trop tard de Buzzati. On ne peut échapper non plus au parallèle entre le nazisme et l'islamisme transformant le résistant en un ennemi dans son propre pays…

Bref un récit rendu complexe par son message sous-jacent, le combat contre l'extrémisme religieux, qui joue avec des références à l'absurde qui sont également des résistances au totalitarisme, car c'est ce qui guette et invite à l'ultime métamorphose, celle de Dieu, qui n'est plus que haine et destruction, qui inverse le cours de l'histoire et des choses. L'homme libre devient cloporte, l'évocation de Thoreau nous rappelle qu'il ne faut pas obéir à tout, surtout pas à un Dieu né de l'imagination morbide des hommes… Et qu'il ne faut pas hésiter à nommer clairement l'ennemi et ses actes de guerre au risque de le laisser s'installer grâce à une bonté naïve devenue lâcheté… Un texte puissant mais pas très facile d'accès. Ce que l'on peut comprendre, car les menaces de mort et les exécutions au nom d'Allah ne sont malheureusement pas une fiction…
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Dans ce roman qui vient tout juste de sortir, Erlingen est une ville allemande fictive de 12000 âmes où est censé arriver un train ou plusieurs afin d'embarquer toute la population qui court un danger imminent. Ce danger le lecteur ne le connaîtra pas précisément. Cependant SANSAL va tellement le mettre sur la piste qu'il réalisera rapidement qu'il s'agit de l'islamisme fanatique et radicalisé. C'est par des biographies également fictives que SANSAL va faire ressurgir la réalité, d'Allemagne en Angleterre, de la France aux U.S.A. Il va à ce propos se remémorer les massacres des peuples indiens, anéantis par des colons venus d'Europe, colons nettoyant tout sur leur passage afin d'imposer le nouveau monde, compétitif et cruel (allusion au radicalisme actuel, bien sûr). Quant à ce train fantôme, que certains attendent hâtivement, d'autres avec angoisse, il représente bien ceux qui se rendaient à la queue leu leu vers des camps dont le terminus était souvent la chambre à gaz quelque part en Allemagne (déjà) ou en Pologne.

Comme toujours chez SANSAL, ce livre n'est pas qu'un roman, c'est aussi une longue page d'Histoire, une fable démente, un essai philosophique, un pamphlet contre l'islamisme (pas contre l'Islam, SANSAL tient à être clair là-dessus). Cette fois-ci, ce sont également des échanges épistolaires entre une mère et sa fille, sauf que la fille ne lira les lettres de son aïeule qu'une fois cette dernière décédée, et ne lui répondra qu'à ce moment-là.

Chez SANSAL les personnages semblent toujours secondaires, ils ne sont d'ailleurs pas toujours très bien brossés, ils manquent de caractère, de charpente, ils racontent plus qu'ils ne vivent, aussi je ne m'attarderai pas sur eux mais plutôt sur le fond, car si ce roman est totalement dans la lignée de ces précédents par les thèmes, les constats et les cris d'alerte, ici il est fortement imprégné par au moins trois écrivains.

Le premier, et l'aurez peut-être constaté dès le titre du présent roman, est KAFKA et sa « Métamorphose », planant durant tout le récit et véritable question de fond : un être humain peut-il se réveiller un jour métamorphosé, avec de nouveaux principes, un coeur perdu et une haine palpable ? Ce roman est très kafkaïen, beaucoup de questions sont soulevées, peu sont résolues. On ne connaît pas exactement l'ennemi, on ne voit pas comment le combattre : « le mystère actuel est l'envahisseur. Nous ne savons rien des croyances qui l'animent mais sa façon de se couvrir de hardes, d'être partout et nulle part, de se tapir dans l'ombre et de frapper dans le dos, de savourer ses victoires par des cris aberrants et des transes échevelées, semble dire que sa religion, si c'en est une, s'est construite sur la tradition des peuples chasseurs-cueilleurs et s'exalte de nos jours sur des ruminations propres aux groupes humains qui sont passés de la société archaïque menacée d'extinction à la société de consommation compulsive sans passer par la société de labeur et de production de biens ».

Le deuxième auteur influent est Henry David THOREAU dont les thèses parsèment le roman, on sent bien que SANSAL est pénétré d'une grande admiration pour lui, même s'il convient que THOREAU n'a passé que deux ans protégé des hommes et de leur folie.

Le troisième, et c'est bien moins net, est le Dino BUZZATI du « Désert des tartares », livre dans lequel SANSAL voit la destinée imagée du monde en marche et futur. Il est cité en fin de volume.

Mais chez SANSAL ce n'est pas la douche froide en permanence, d'abord parce que la langue est d'une rare richesse, ensuite parce qu'il sait provoquer des situations cocasses afin d'amener un sourire réparateur voire rédempteur. Et puis il y a ces expressions désuètes qui fleurent bon le parler de naguère. Donc, si ce roman ressemble fort aux précédents de SANSAL, jusqu'à cet islamisme comparé au nazisme qu'il avait déjà fortement évoqué dans « le village de l'allemand » par exemple, ce « Train d'Erlingen » est à lire, car il est peut-être plus complexe que tous les précédents, notamment par la structure originale en poupée gigogne. Peut-être aussi plus abouti que « 2084 », quoique dans la même lignée.

Vous n'y apprendrez rien de nouveau concernant les convictions et les combats de SANSAL, mais vous passerez un très bon moment aux côtés d'un écrivain érudit et très méticuleux, un auteur hautement engagé qui se fait lanceur d'alerte par sa plume et son militantisme. SANSAL est de ces écrivains indispensables qui savent prendre des risques pour faire éclater la vérité. Laissons-lui la parole afin de clore cette chronique : « Notre funeste erreur face à l'ennemi aura été la colère. Ecrasés par nos peurs et nos angoisses, nous avons cessé de réfléchir et nous sommes laissés gagner par le morbide attrait de la soumission ou celui de la furie destructive. Rabaissés à ce point, nous lui avons cédé le beau rôle du vainqueur magnanime qui, désolé et prêt à aider, regarde le fou trépigner et appeler à la mort ».
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Est-ce un attentat ? Un drame familial ? L'oeuvre d'un déséquilibré ? Rien de cela ? Tout à la fois ? A chaque fait divers, les mêmes questions de vocabulaire surgissent. On ne sait pas désigner l'assassin, on ne veut pas, on ne peut pas. Après "2084, La fin du Monde", Boualem Sansal nous amène à réfléchir sur nos mots avec "Le train D'Erlingen ou La métamorphose de Dieu".
Ce livre est l'histoire de métamorphoses. Au début, il y a celle de Kafka. Ensuite, il y a celle d'Erlingen. Ce village existe-t-il ? Est-il inventé par Ute qui se transformera en Elisabeth ou l'inverse ? Qui sont les envahisseurs ? Des extraterrestres ? Pourquoi ne les nomme-t-on pas ? Et finalement, Dieu lui-même -ou l'image que certains s'en font- ne s'est-elle pas métamorphosée ? Ne devient-il pas le réceptacle de toutes les pleurnicheries ou la justification de toutes les folies ?
La seule chose qui ne bouge pas dans le livre, c'est la lâcheté des politiques, qu'ils soient élus au conseil municipal ou président. C'est aussi notre ataraxie. Les jours qui ont suivi le 13 novembre 2015, nous étions devant notre poste de TV, entre amis, en famille, comme devant une grande finale. Les plus courageux ont acheté des bougies, des fleurs. Et puis, il y a eu Nice, Lisbonne, Marseille, Magnanville...
Cette fiction, puisque c'en est une (voire deux), est un appel à se poser des questions. Où en est notre soumission ? Pourquoi ne nommons nous pas les choses ? Pourquoi est-ce si difficile ?
Ce n'est pas un livre facile. Il faut s'arrêter. Il faut lire certains passages en oubliant le contexte. Les références sont nombreuses. Fallait-il lire ou relire Kafka, Baudelaire, ou Henry David Thoreau avant de se plonger dans l'intrigue ?
Cependant, l'intelligence et la finesse de Boualem Sansal transforment le lecteur en migrant, du 9.3 à Paris, jusqu'à Londres ou Brême en passant par l'Arizona. L'humanité n'existerait plus si chacun était resté cultiver son jardin. Naviguer entre les lettres, les notes de lectures, les commentaires d'une mère, puis d'une fille nous rend plus forts. Ce roman parle de nous, de ce que nous sommes devenus après les attentats de 2015. Dans ce monde de brutes, l'humanisme de Boualem Sansal rassure. Il nous fait du bien, nous aide à garder la tête haute.
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Compliqué ...
Voilà bien longtemps que je ne me suis trouvé démuni au moment d'écrire quelques modestes lignes sur un livre ...

"Le train d'Erlingen ou la métamorphose de Dieu" ... un titre énigmatique en soi. Et une quatrième de couverture qui éclaire au final assez peu !

Première remarque : la qualité de l'écriture de Boualem Sansal. La langue est belle, travaillée, exigeante. La dernière fois que j'ai eu ce sentiment, c'est en lisant des pages de Marie N'Diaye. Cela rend parfois la lecture ardue.

C'est d'autant plus vrai que, et c'est ma seconde remarque, que le propos de Boualem Sansal est complexe. A la fois par les thématiques abordées, autour de la déliquescence de notre monde, de la montée des extrémismes et notamment religieux. le propos est parfois dur, toujours sans concession, et l'auteur ne craint pas d'appuyer là où ça fait mal.

Mais aussi, et cela pourrait être ma troisième remarque, par la structure même de l'ouvrage. Des bribes de textes, de roman, de notes de lectures. Un basculement, d'une narratrice à une autre, au milieu de l'ouvrage. On ne comprend - le "on" me désignant juste moi, d'autres lecteurs auront sans doute été plus perspicaces ! - que tardivement comment tout cela fonctionne, et les pièces du puzzle ne s'emboîtent finalement qu'en fin de lecture.

Au final, ma "note" peut paraître sévère. Elle n'est pas le reflet d'une déception, mais plutôt une façon de dire combien l'ouvrage m'a décontenancé et interpellé. Même si, alors que je viens de le finir, il est plus que probable que son propos continue de tourner quelques temps dans mon esprit.
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L'action se passe en Allemagne dans une ville assiégée par des ennemis dont on ignore à peu tout, à part qu'ils s'appellent « les Serviteurs » et qu'ils ont décidé de faire de la soumission à leur Dieu l'unique loi de l'humanité.

La population, est plongée dans l'attente fébrile d'un train qui devrait lui permettre de fuir, mais cette attente se prolonge indéfiniment, le train bloqué par neige n'arrive pas.

L'histoire nous est contée au travers des lettres qu'Ute vonErbert, prisonnière de la ville assiégée et héritière d'un puissant empire industriel, adresse à sa fille Hannah qui vit à Londres.

Dans son style, grâce à une construction de récit très élaborée et très maîtrisée, l'auteur nous décrit de façon libre et souvent sarcastique, le délitement d'une société qui n'a pas su ou n'a pas voulu voir l'avancée d'une foi sectaire et les ravages qui en découlent.

On retrouve le thème majeur du précédent roman de Boualem Sansal : 2084 qui ne cesse d'alerter sur les zones de fragilité des démocraties fatiguées et sur la lâcheté et l'aveuglement de certains dirigeants face à la montée des intégrismes.
Un roman angoissant et fascinant .
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« le train d'Erligen » nous conte l'histoire d'envahisseurs qu'on n'entend ni ne voit pas, aux portes d'Erligen ,petite ville paisible, bourgeoise, jolie et imaginaire située en Allemagne.
Sa narratrice principale en est Ute von Ebert, une vieille dame, héritière d'un empire financier fort important, et qui écrit à sa fille Hannah partie vivre à Londres.
Les politiques d'Erligen vont sous ses yeux faire preuve de peur, de lâcheté et ell,e de courage et de lucidité. Mais à un moment on bascule dans le récit vers d'autres personnages plus ou moins reliés à cette femme. Une jeune femme et sa mère. La mère aurait inventé cette Ute von ebert et sa fille tenterait d'écrire un roman à partir des notes qu'elle a laissées….

J'ai débuté cette lecture avec circonspection. Sans aucune raison. C'est comme cela. Mais j'ai été pour une partie emballée : le personnage de Ute m'a plu, l'écriture très érudite et au style super littéraire, et cette histoire à la fois tout à fait imaginaire et avec des réflexions poussées , tout cela m'a vraiment intéressée.
J'ai aimé Ute et son esprit incisif, pertinent et sa lucidité franche, elle m'a fait rire par moments, avec son côté vieille dame indigne, la vieille dame bourgeoise qui a son caractère comme on le dit trop souvent,comme si les femmes n'en avaient pas le plus souvent….Une vive intelligence avec une pointe de malice chez Ute, et voilà, ça c'était parfait pour moi.
L'écriture de Boualemn Sansal que je ne connais pas, m'a impressionnée : J'aime les romans épistolaires, et même si Ute ne reçoit pas de réponses, elle écrit des lettres, c'est agréable.On sent beaucoup de maitrise, de recherche dans le choix du vocabulaire, du phrasé, de la langue et ça donnait un style qui ma foi était assez plaisant, collant bien au personnage principal.
Et puis j'aime bien l'imaginaire et là la fiction est totale.
La ville n'existe pas, les personnages sont de vrais personnages, et on part dans un vrai récit romanesque.

J'ai donc bien apprécié la première partie de ce roman.
Et puis ensuite, petit à petit, là , le livre m'a perdue et j'ai eu du mal à le terminer.
Or, j'ai horreur de ça, me forcer à finir un roman, soit je suis prise dans le récit, (et c'est le cas le plus souvent) soit je m'autorise à arrêter.
Honnêtement là j'ai continué par contrat en quelque sorte avec lecteurs.com pour ces 4 lectures de la rentrée littéraire.

Pourquoi le livre m'a lâché ? Parce que trop c'est trop. Je n'aime pas les excès et là c'est ce qui pêche : Trop de volonté de vouloir faire dans l'original, trop de coupure avec le récit de Ute von Ebert , le récit est carrément abandonné, l'auteur prend le risque de frustrer le lecteur ou la lectrice , trop de meta reflexions sur le premier récit et surtout trop de pages pseudo philosophiques que j'ai trouvées très très professorales, moi qui déteste ça le côté donneur de leçons, là , j'en avais la nausée.

Bon, j'avais bien compris : Il y a un prologue : On est prévenus, les deux parties sont explicitées dès le départ.
Ce n'est pas que ce soit difficile à lire, je n'ai pas trouvé, non, mais j'ai ressenti de l'ennui, de l'agacement et une absence totale d'émotion dès la seconde partie – page 143- où à partir de là je me suis demandée pourquoi ? Pourquoi tout ces ajouts, ces débuts de récits, de cours de philo, de réflexion socilogique et littéraire et puis bon… Je viens de lire deux romans américains (excellents par ailleurs) alors les références à Thoreau pour eux encore, je comprends, mais là, c'est plaqué, et puis un peu de références littéraires je n'ai rien contre, mais de façon systématique et répétitive, et bien, c'est simple : cela m'ennuie.

Je peux donc dire que si l'auteur avait suivi son premier récit , (les lettres de Ute von Ebert à sa file Hannah) j'aurais vraiment continué avec plaisir cette lecture .
Hélas….Mon plaisir de lectrice n'aura duré que 133 pages...(Sur 247 )
Je ne suis donc pas mitigée sur cette lecture, mais d'autant plus déçue que le départ m'avait conquise.

C'est comme en Amour, c'est pire que lorsque on n'a pas du tout été séduite.
Une belle déception donc.
Lien : http://lautremagda.hoibian.com
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Volontairement confus, il est question des dangers actuels mais c'est une fable et on est pas dans le réel mais quand même un peu... Dans le genre snob, on y comprend rien, c'est réussi. Ou alors je ne suis pas assez intelligent.
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Nous sommes à Erlingen, une petite ville allemande, une communauté repliée sur elle-même, symbolisant dans son fonctionnement ce qui pourrait se passer au niveau national.
Ute, dame âgée, riche héritière d'un empire économique mondial, observe avec un certain recul ce qui est en train de se produire, l'invasion, l'encerclement par un envahisseur non nommé, pas encore vu (quoi que), inqualifiable. Il guette, surveille, oppresse. La cité doit être évacuée par train, et ce qui se décide à ce sujet n'est pas sans rappeler de sombres heures de l'histoire. Ute écrit à sa fille Hanna, vivant à Londres. Les lettres ne partent pas et seront trouvées par Hannah à la fin des événements.
France, cité de la région parisienne. Elisabeth Potier vient de décéder quelques temps après une violente agression dans le RER, après une manifestation anti islamiste. Nous sommes peu de temps après l'attaque du Bataclan. Cette retraitée de l'éducation nationale devenu préceptrice d'une fillette allemande de bonne famille se réveille de son coma dans la peau d'une autre.

Quel lien établir entre ces deux histoires ? la structure du roman m'a d'abord déconcertée. Elle m'a amené à m'interroger et m'interroge toujours. Je me demande si je suis passée à côté de quelque chose.
Que symbolise la renaissance dans cette autre identité ? Est-ce que cela relève d'une métamorphose de l'esprit ? de quoi veut-elle se protéger ? J'aimerais creuser davantage ici ma réflexion, mais je crains que cela ne spoile un peu trop la seconde partie du roman.
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Ce livre est parfois difficile à lire et c'est dommage. L'auteur, algérien vivant en Algérie ne manque pas de courage et risque le même sort que Salman Rushdie en dénonçant la montée insidieuse de l'intolérance islamiste dans ce village allemand fictif. Dans ce roman épistolaire, les habitants de cette petite ville paisible se sentent oppressés par cette montée d'intolérance, au point de vouloir être évacués par un train.
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Première fois que je lis Boualem Sansal et son passage à La Grande Librairie n'y est pas étranger. La faute à François Busnel qui sait à tout coup trouver l'accroche nécessaire pour me convaincre. Une femme entreprend, à travers ses lettres à sa fille Hannah vivant à Londres, de décrire le climat de suspicion et de terreur sévissant dans sa petite ville, Erlingen, aux prises avec un envahisseur invisible mais puissant. La suite se transpose en banlieue de Paris chez une enseignante à la retraite, confrontée à la montée de l'islamisme dans son quartier. Sa fille Léa, londonienne d'adoption, relate les derniers moments de sa mère après les attentats terroristes du Bataclan. Boualem Sansal entremêle habilement réalité et fiction dans cette histoire de soumission et d'esclavage moderne. Un roman sociologique dans lequel s'invitent également les propos de Henry David Thoreau et l'univers fantasmagorique de Franz Kafka. Pourquoi pas quatre étoiles, alors? Parce que j'ai mis du temps à entrer dans le récit que j'ai trouvé parfois décousu.
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