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Citations sur Caïn (30)

J'ai une pensée qui ne me quitte pas, Quelle est cette pensée, demanda abraham, Je pense qu'il y avait des innocents à sodome et aussi dans les autres villes qui furent incendiées, S'il y en avait eu, le seigneur aurait respecté la promesse qu'il m'a faite d'épargner leur vie, Les enfants, dit caïn, ces enfants-là étaient innocents, Mon dieu, murmura abraham, et sa voix était comme un gémissement, Oui, il est peut-être ton dieu, mais il n'a pas été celui de ces enfants.

[P. 97, roman seuil]
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C’est que les êtres humains, vu la façon dont ils se sont comportés tout au long des temps connus, ne méritent pas la vie avec tout ce que, malgré ses côtés noirs, lesquels sont nombreux, elle a de beau, de grand, de merveilleux.
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Comme tout, les mots ont leurs quoi, leurs comment et leurs pourquoi, certains, solennels, nous interpellent d’un air pompeux, se rengorgent comme s’ils étaient destinés à de grandes choses, et ne voilà-t-il pas qu’ils n’étaient qu’une brise légère, incapable de déplacer une aile de moulin, d’autres, communs, habituels, des mots de tous les jours finissent par avoir des conséquences que personne ne se serait hasardé à prévoir, ils n’étaient pas nés pour cela et pourtant ils ébranlèrent le monde.
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Le monde venant pratiquement d’être inauguré, il nous manque encore bien des mots pour commencer à essayer de dire qui nous sommes et nous ne trouvons pas toujours ceux qui nous définissent le mieux.
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Comme en principe, une chose ne devrait pas aller sans l'autre, il est probable qu'un autre objectif de l'enfoncement violent par le seigneur des langues muettes de ses rejetons fût de les mettre en contact avec le tréfonds de leur être corporel, appelé les désagréments de l'être, afin qu'à l'avenir, et déjà avec une certaine connaissance de cause, elles pussent parler de leur obscure confusion labyrinthique à la fenêtre de laquelle, la bouche, elles commençaient à se montrer.
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Je ne sais pas si j'ai été choisi, mais il y a une chose que je sais, que j'ai sûrement apprise, Et c'est quoi, Que notre dieu, le créateur du ciel et de la terre est complétement fou, Comment oses tu dire que le seigneur dieu est fou, Parce que seul un fou sans conscience de ses actes accepterait d'être le responsable direct de la mort de centaines de milliers de personnes et de se comporter ensuite comme si de rien n'était, sauf que, finalement, il ne s'agit pas de folie, de folie involontaire, authentique, mais bien de méchanceté pure et simple, Dieu ne pourrait jamais être méchant ou alors il ne serait pas dieu, c'est le diable qui est mauvais, Ne peut être bon un dieu qui donne l'ordre à un père de tuer et de brûler son propre fils sur un bûcher, simplement pour apporter la preuve de sa foi, même le plus méchant des démons ne l'ordonnerait pas (…)
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Quand le seigneur, connu aussi sous le nom de dieu, s'aperçut qu'adam et ève, parfaits en tout ce qui se présentait à la vue, ne pouvaient faire sortir un seul mot de leur bouche ni émettre ne fût-ce qu'un simple son primitif, il dut sûrement s'irriter contre lui-même puisqu'il n'y avait personne d'autre dans le jardin d'éden qu'il pût rendre responsable de cette gravissime erreur (...)
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Comme tout,les mots ont leurs quoi,leurs comment et leurs pourquoi.
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[...] il aurait suffi que tu abandonnes un instant l'orgueil de l'infaillibilité que tu partages avec tous les autre dieux, il aurait suffi que tu sois réellement miséricordieux, l'espace d'un instant, que tu acceptes mon offrande avec humilité, simplement parce que tu n'aurais pas dû te hasarder à la refuser, les dieux, et toi comme tous les autres, vous avez des devoirs envers ceux que vous dites avoir créés [...]
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abel avait son troupeau, caïn ses champs et, comme le voulaient la tradition et le devoir religieux, ils offrirent au seigneur les prémices de leur labeur, abel brûlant la chair tendre d’un agneau et caïn les produits de la terre, quelques épis et semences. Il se produisit alors quelque chose qui demeure inexplicable à ce jour. La fumée de la chair offerte par abel monta tout droit jusqu’à disparaître dans l’espace infini, signe que le seigneur acceptait son sacrifice et en retirait satisfaction, mais la fumée des végétaux de caïn, cultivés avec un amour au moins égal, ne s’élève pas très haut et se dispersa aussitôt, à une faible distance du sol, ce qui signifiait que le seigneur le rejetait sans la moindre considération.
(…)
La scène se répéta invariablement pendant une semaine (…) et toujours l’absence de compassion d’abel, les railleries d’abel, le mépris d’abel. Un jour caïn demanda à son frère de l’accompagner dans une vallée proche, où le bruit courait qu’un renard s’était réfugié, et là, de ses propres mains, il le tua en le frappant avec une mâchoire d’âne qu’il avait préalablement cachée dans un fourré de ronces, donc avec une préméditation perfide. Ce fut à ce moment précis, c’est-à-dire façon différée par rapport aux événements, que la voix du seigneur retentit, et non seulement elle retentit, mais encore lui-même apparut.
(…)
« Qu’as-tu fait de ton frère », demanda-t-il, et caïn lui répondit par une autre question, « Etais-je le gardien de mon frère » – « Tu l’as tué », « C’est vrai, mais le premier coupable c’est toi, j’aurais donné ma vie pour sa vie si tu n’avais pas détruit la mienne », « J’ai voulu te mettre à l’épreuve », « Et qui donc es-tu pour mettre à l’épreuve ce que tu as créé toi-même » « Je suis le maître souverain de toutes les choses », « Et de tous les êtres, diras-tu, mais pas de moi ni de ma liberté », « De la liberté de tuer », « Comme toi-même tu fus libre de me laisser tuer abel quand il était en ton pouvoir de l’éviter, il aurait suffi que tu abandonnes un instant l’orgueil de l’infaillibilité que tu partages avec tous les autres dieux, il aurait suffi que tu sois réellement miséricordieux l’espace d’un instant, que tu acceptes mon offrande avec humilité, simplement parce que tu n’aurais pas dû te hasarder à la refuser, les dieux, et toi comme tous les autres, vous avez des devoirs envers ceux que vous dites avoir créés. » (pp. 36-37)
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