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Citations sur L'aveuglement (209)

Il y a en chacun de nous une chose qui n’a pas de nom, et cette chose est ce que nous sommes.
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Les sceptiques sur la nature humaine, qui sont nombreux et obstinés, soutiennent que, s'il est est vrai que l'occasion ne fait pas toujours le larron, il n'est pas moins vrai qu'elle l'aide beaucoup.
(Page 28-29)
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L'idée que nous devons mourir nous est si pénible, dit la femme du médecin, que nous cherchons toujours des excuses à ceux qui sont morts, c'est comme si nous leur demandions par avance de nous pardonner quand viendra notre tour
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Il y a en chacun de nous une chose qui n'a pas de nom, et cette chose est ce que nous sommes.
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Il vous reste encore de la nourriture, demanda la jeune fille aux lunettes teintées, Non, j'ai tout fini, répondit la vieille avec une expression subite de méfiance dans ses yeux aveugles, tournure de phrase que l'on emploie invariablement dans ce genre de situation mais qui n'a rien de rigoureux en réalité, car les yeux, les yeux proprement dits, n'ont aucune expression, les yeux sont deux billes inertes même quand ils sont arrachés, ce sont les paupières, les cils et aussi les sourcils qui ont la charge des diverses éloquences et rhétoriques visuelles, pourtant ce sont les yeux qui récoltent la renommée
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C'est ma faute, pleurait-elle, et c'était la vérité, impossible de le nier, mais il était vrai aussi, si cela pouvait lui servir de consolation, que si avant chaque acte nous nous mettions à y réfléchir sérieusement, à en prévoir toutes les conséquences, d'abord immédiates, puis les conséquences éventuelles, puis les conséquences imaginables, nous n'arriverions jamais à bouger de l'endroit où la première pensée nous aurait cloués sur place. Les bons et les mauvais résultats de nos paroles et de nos oeuvres se répartissent, sans doute de façon relativement uniforme et équilibrée, tout au long des jours futurs, y compris les plus lointains où nous ne serons plus là pour pouvoir le vérifier, pour nous féliciter ou nous excuser, d'ailleurs d'aucuns prétendent que c'est précisément ça l'immortalité dont on parle tant
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C'est ma femme, ma femme, cria le premier aveugle, où es-tu, dis moi où tu es, Ici, je suis ici, disait-elle en pleurant et en s'avançant toute tremblante dans la travée, les yeux écarquillés, les mains luttant contre la mer de lait qui s'y engouffrait. Il s'avança vers elle avec plus d'assurance, Où es-tu, où es-tu, murmurait-il maintenant comme s'il priait. Une main rencontra une autre main, l'instant d'après ils s'étreignaient, ne formaient plus qu'un seul corps, les baisers cherchaient les baisers et se perdaient parfois dans l'air car ils ne savaient pas où étaient les joues, les yeux, la bouche.
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Le feu vert s'illumina, les voitures s'élancèrent brusquement, mais il devint vite apparent que toutes ne s'étaient pas élancées également. La première voiture de la file du milieu est arrêtée, elle doit avoir un problème mécanique quelconque, l'accélérateur qui a lâché, le levier de changement de vitesse qui s'est coincé, ou bien une défaillance du système hydraulique, un blocage des freins, une interruption du circuit électrique, à moins qu'il ne s'agisse simplement d'une panne d'essence, ce ne serait pas la première fois que cela arriverait. Les nouveaux piétons en train de s'assembler sur les trottoirs voient le conducteur de l'auto immobilisée gesticuler derrière le pare-brise pendant que les voitures derrière klaxonnent frénétiquement. Plusieurs conducteurs sont déjà sortis de leur véhicule, prêts à pousser la voiture en panne là où elle ne gênera pas la circulation, ils frappent furieusement contre les vitres fermées, l'homme à l'intérieur tourne la tête vers eux, d'un côté, puis de l'autre, on le voit crier quelque chose et aux mouvements de sa bouche on comprend qu'il répète un mot, non, pas un mot mais trois, c'est bien cela, comme on l'apprendra quand quelqu'un aura enfin réussi à ouvrir une portière, Je suis aveugle.
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Ils vont comme des fantômes, être un fantôme ça doit être ça, avoir la certitude que la vie existe, car vos quatre sens vous le disent, et ne pas pouvoir la voir...
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L’on dit à un aveugle, Tu es libre, la porte qui le séparait du monde s’ouvre, Va, tu es libre, lui dit-on de nouveau, et il ne bouge pas, il reste immobile au milieu de la rue, lui et tous les autres, ils sont effrayés, ils ne savent pas où aller, et c’est parce qu’il n’y a aucune comparaison entre vivre dans un labyrinthe rationnel comme l’est par définition un hospice de fous et s’aventurer sans la main d’un guide ou sans laisse de chien dans le labyrinthe dément de la ville où la mémoire ne sera d’aucun secours puisqu’elle sera tout juste capable de montrer l’image des lieux et non le chemin pour y parvenir.
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