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3,66

sur 297 notes
Dans un pays pas si lointain qui ressemble à l'Espagne, la mort se met en grève. Après le moment d'euphorie qui gagne toute la population, les problèmes arrivent, que faire des vieux qui n'en finissent pas de mourir, des malades en phase terminale, de ces gens qui devraient être morts? Enfin la mort revient avec une nouvelle organisation. Elle envoie des lettres aux personnes qui vont mourir pour qu'ils aient le temps de s'organiser, jusqu'à ce qu'une lettre lui revienne....
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J'avais un peu trop d'attentes sur ce roman. Après avoir adoré L'aveuglement du même auteur, il me tardait de découvrir ce livre dont le résumé m'intriguait beaucoup.

Finalement, il s'agit bien plus d'un essai que d'un roman. le récit n'est pas linéaire, il ressemble davantage à une succession d'événements propices à générer des réflexions variées sur la vie et la mort. J'ai eu parfois du mal à avancer dans ma lecture, certains passages étant moins passionnants que d'autres. J'ai préféré la dernière partie, quand la mort se transforme en femme pour séduire ce musicien, très émouvant, qui lui échappe.

J'ai aussi beaucoup aimé les critiques non dissimulées de Saramago contre l'église, contre la politique, effectuées avec une très belle ironie. Et bien sûr, son imagination incroyable qui donne naissance à de belles idées : la maphia, la traversée euthanasique de la frontière, les archives de la mort...

Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre, mais j'étais sans doute en attente de réponses métaphysiques, que je n'ai malheureusement pas vraiment trouvées. Ce n'était sans doute pas l'objectif de Saramago. La mort reste une énigme, à l'image de cette fin déroutante.
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José Saramago est un auteur qui m'effrayait un peu jusqu'à ce que je lise "L'aveuglement". Son style particulier, fait de longues phrases à la ponctuation a priori fantaisiste, où dialogues et narration se suivent sans transition, me faisait craindre une lecture fastidieuse. Or, il n'en fut rien : quelques pages ayant suffit à m'accoutumer à son écriture, j'ai ensuite réellement apprécié le ton et l'histoire étonnante de ce roman.

On retrouve dans "Les intermittences de la mort" ce style propre à l'auteur, mais ce n'est pas son seul point commun avec "L'aveuglement". En effet, le postulat de départ y est à peu près similaire : José Saramago imagine là aussi qu'un événement vient bouleverser l'ordre habituel des choses. Ce fait extraordinaire est en l'occurrence le suivant : dans un pays quelconque, le premier jour d'une année quelconque, la mort a décidé de cesser son activité !
Les instances politiques, religieuses, économiques, doivent rapidement faire face aux problèmes d'intendance mais aussi aux questions philosophiques et théologiques que pose la disparition de la mort. L'Eglise, notamment, se voit privée de son principal argument en faveur de la conversion à la foi : sans mort, plus de résurrection, la promesse d'un au-delà perdant elle aussi tout son sens.
D'un point de vue pratique, l'euphorie liée à la perspective d'une vie éternelle fait vite place pour certains à de réelles préoccupations. Car si la mort a décidé d'interrompre son activité, le temps qui lui continue de s'écouler fait craindre à long terme les conséquences du vieillissement de la population, entre autres en terme d'accueil, de soins, et de viabilité d'une société dont la proportion de citoyens improductifs augmenterait de manière exponentielle.
A l'échelle individuelle, ces questionnements renvoient à l'attitude que chacun adopterait dans ce contexte. A l'idée d'avoir indéfiniment à charge des parents qui n'en finiraient pas de vieillir et de s'affaiblir, et sachant que le même sort nous attend... qu'en est-il des notions de solidarité et d'assistance ?

L'auteur évoque toutes ces considérations sur un ton presque facétieux, avec une sorte de fausse ingénuité qui lui permet de pointer ironiquement du doigt les limites et les travers des autorités qui nous gouvernent. Il se moque de la langue de bois politicienne, de l'étroitesse des dogmes religieux.
Comme dans "L'aveuglement", il donne l'impression d'être un apprenti sorcier devenu maître d'une partie du monde sur laquelle il tente une expérience dont il se fait ensuite le spectateur, jouant sur le registre de la candeur tout en se montrant narquois. Et ce faisant, il inclut le lecteur dans son observation, l'interpellant, le prenant à témoin, renforçant ce sentiment de détachement qu'il semble prendre vis-à-vis de son récit.

Malgré tout l'intérêt que peut présenter un tel sujet, et malgré l'aspect parfois amusant que revêt le ton de José Saramago, cette lecture m'a laissée plutôt sceptique. Les deux tiers du roman se composent de réflexions d'ordre général dont je me suis à certains moments lassée, et revêtent un caractère anonyme et impersonnel qui ont fait flancher mon attention... Excepté dans sa dernière partie, "Les intermittences de la mort" ne comporte pas de personnages auxquels s'attacher, ni d'histoire à laquelle se raccrocher.

J'ai souffert également de certaines phrases trop longues, et à mon avis inutilement alambiquées. Pour conclure, je dirais que mes craintes se sont cette fois révélées fondées et que j'ai parfois trouvé cette lecture fastidieuse. Il est probable que si j'avais découvert José Saramago avec ce roman, je n'aurais pas persévéré...
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Etrange mais attachant. Une idée originale et un traitement très réussi. M'a donné envie d'explorer davantage le monde de l'auteur.
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C'est un roman plein d'humour (drolatique même), parfois féroce, parfois ironique. Aucune institution n'échappe au brutal éclairage de l'auteur : les politiques, les religieux, les acteurs de l'économie, de la santé... Je l'ai compris comme une parabole sur le cycle des sociétés, voire même sur l'avortement et l'euthanasie, tout en finesse, sans fausse pudeur mais sans froideur, sans précaution oratoire si fréquente lorsque ces sujets sont abordés dans d'autres romans.
La seconde partie du roman m'a un peu moins emballée. Je l'ai trouvée assez convenue, cette mort qui vit, qui parle à sa faux, qui se collette à la vie. Ces passages sont cependant plus poétiques, (un peu) moins cyniques. L'on sent enfin les émotions de l'auteur, sa compassion notamment, révélées derrière le sarcasme de la première partie,
Le style Saramago maintenant. Un style jubilatoire ! Point de paragraphe, d'incise, phrases en juxtaposition, torrent de virgules, syntaxe chaotique, et abolition de la majuscule. Surprenant, déroutant de prime abord mais qui donne au texte une grande force : nous faire lire sans aucune passivité, à y participer activement (mais sans s'essouffler en attendant d'arriver au point). le vocabulaire est précis et riche, ne laissant que peu de place à l'interprétation. Et la traduction est impeccable ; de toute façon, elle ne souffrait pas l'approximation.
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Idée directrice originale, gâchée par une mise en scène boiteuse à mon gout. Les longs paragraphes, ça passe encore. Mais le verbiage excessif me soule.
Certes, c'est un texte pour nous faire réfléchir. Pour ma part, je préfère réfléchir avec Saint-Exupéry ou avec Pamuk ou avec tant d'autres.
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Un roman étonnant, un grand monsieur de la littérature. L'histoire raconte les affres d'un pays aux prises avec les caprices de madame la mort (sans majuscules s'il vous plaît) : tout d'abord, elle disparaît, ce qui fait le drame des sociétés de croque-morts, entre autres. Puis elle annonce par courrier à la fois son retour et de nouvelles règles. Chacun recevra une lettre une semaine avant sa mort pour le prévenir et lui permettre de régler ses affaires. On suit avec amusement les différentes réactions de la population, du gouvernement, le tout est conté avec talent et beaucoup d'humour par une sorte d'observateur extérieur qui commente généreusement les événements. le récit est donc parfois un peu longuet, mais jamais ennuyeux grâce à une forme d'humour au second degrés qui permet d'évoquer ces sujets pourtant graves. Au final, une lecture très agréable, un roman dont je me souviendrai.
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José Saramago, auteur portugais, prix Nobel de littérature, se jouait des conventions d'écriture autant que des préceptes de métaphysique les plus communs. Dans Les intermittences de la mort, un beau matin, plus personne ne meurt. Cela se déroule dans un royaume imaginaire mais cependant familier. On ne sait pas pourquoi, si ce n'est que la mort a décidé de ne plus oeuvrer à l'intérieur des frontières de ce pays. Les gens ne meurent plus, alors que faire de tous les malades qui s'entassent dans les hôpitaux? Que deviendront les services de pompes funèbres et les assurances vies? Sans mort il faut repenser la vie. Sans mort plus d'au-delà, plus de religion, que fera l'Église? Les autorités sont prises au dépourvu, la population exulte, des commissions se mettent en place, on philosophe, on cherche des solutions.

José Saramago s'interroge sur notre rapport à la mort, dans un récit qui prend des allures de fable. Il n'y a pas vraiment de personnages, seulement des protagonistes qui apparaissent pour l'anecdote ou ne sont qu'un visage du gouvernement. Si la première partie du récit envisage des questions purement pratiques liées à ce grand bouleversement, et notamment la refonte d'une société, l'auteur embrasse ensuite son récit de façon de plus en plus fantastique pour prendre son lecteur au dépourvu et l'étourdir de romanesque allégorique! Il dépasse les bornes et le plaisir qu'il prend à le faire déborde et vous vole un sourire à quasiment chaque page tournée. Lorsqu'on n'a jamais rien lu de cet auteur auparavant on peut être un peu déstabilisé par son débit et sa ponctuation presque abolie, mais on s'habitue rapidement à ce système.

Ce livre est délicieux car il fait preuve d'un ton faussement naïf et absurde malgré son thème morbide. L'auteur débute avec un mystère soulevant de sacrés problèmes bureaucratiques puis progresse avec malice vers la farce. Comme quoi, on peut parler de choses graves et faire rire son lecteur tout en lui suggérant des idées pas si anodines sur notre culture et nos croyances!
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Imaginez que dans un pays entier, la mort disparaisse. Ceux qui sont sur le point de partir restent sur le point de partir. Ceux qui dépérissent continuent ainsi. Plus personne ne meurt. L'immortalité débarque, ce qui plaît à certains mais moins à d'autres, comme l'Église, car sans mort, pas de résurrection !
On retrouve le style du Nobel, avec une disposition des phrases et des paragraphes bien à lui. Et une dystopie dans le genre de L'Aveuglement, un autre style propre à l'auteur.
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Ma pensée en terminant le livre :
"Une belle idée... "
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Bonne lecture... 🌻
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Faux et usage de faux ! Ironique, caustique, mordant, tranchant comme la faux de l'héroïne principale. Mais un peu angoissant, on ne fréquente pas impunément la camarde, même pour rigoler…
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