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Citations sur Pardonnez nos offenses (25)

Le corps peut sur l'âme ce que l'esprit seul n'oserait jamais rêver pouvoir accomplir.
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Le prêtre, toujours secret, finit par réduire la blessure et par rendre souplesse et texture à la peau rougie. Les progrès de sa médecine furent diaboliques de prestesse. Certains témoins se signèrent devant tant de prodiges. D'autres abandonnèrent la maison pour aller conter ces miracles à la foule qui attendait dehors. A l'intérieur, le médicastre terminait son pansement en laissant la plaie à l'air libre.
- Je suis toujours partisant de laisser la nature faire ce que l'homme a défait, dit-il. Notre corps s'y connaît mieux en soins que bon nombre de nos maîtres de faculté.
La tournure de la phrase n'échappa à personne : le jeune prêtre avait dit la nature, il n'avait pas dit Dieu.
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Le bois de la chaire était resté intact mais, dans ce cadre savamment sculpté, les jeunes disciples entourant leur maître étaient à présent tous baignés de sang.
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Dès son arrivée, Henno Gui tira de sa petite sacoche quelques herbes de jujube, fit des concoctions, arracha les bandages gras, imbiba la jambe d’une pâte de pharmacopole, et récita des prières inconnues aux quelques oreilles, présentes autour du lit. Le prêtre, toujours secret, finit par réduire la blessure et par rendre souplesse et texture à la peau rougie. Les progrès de sa médecine furent diaboliques de prestesse. Certains témoins se signèrent devant tant de prodiges. D’autres abandonnèrent la maison pour aller conter ces miracles à la foule qui attendait dehors. A l’intérieur, le médicastre terminait son pansement en laissant la plaie à l’air libre.
- Je suis toujours partisan de laisser la nature faire ce que l’homme a défait, dit-il. Notre corps s’y connaît mieux en soins que bon nombre de nos maîtres de faculté. La tournure de cette phrase n’échappa à personne : le jeune prêtre avait dit la nature, il n’avait pas dit Dieu.
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On avait appris le passage éclair de l’ « homme en noir », le vacarme foudroyant et le crâne éclaté du vieil homme. Aucune arme de ce monde ne pouvait à ce point réduire en miettes un être de chair et d’os. Pour la foule désemparée et superstitieuse, le religieux devenait soudain coupable de quelque péché impardonnable, seul capable de justifier un tel châtiment. On le répéta : l’évêque avait succombé à la colère d’un diable. Son passé obscur refit alors surface. Son silence, son isolement, sa mélancolie : tout servait de texte à l’inspiration morbide des dénicheurs de secrets. On en fit un damné, un tueur d’enfants, un allié des hérétiques, un Milanais, un sodomite. Béatrice, la première servante de l’évêque, confia même avoir trouvé dans ses bahuts (il y avait de cela plus de vingt ans) une cape de San Benito, cette funeste casaque jaune que l’Inquisition faisait porter à ceux qu’elle avait frappés. On se signa. Haquin était un faux évêque ! Les fidèles avaient passé trente ans sous la coupe d’un renégat. Les messes, les confessions, les baptêmes , les absolutions tout devint une source d’horreur, de honte et de colère… Et les malheurs perpétuels de Draguan depuis l’apparition des cadavres du Montayou prenaient soudain un sens et un visage. Même la rigueur de l’hiver fut imputée à Haquin.
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la hiérarchie des connaissances :
- celles qui sont admises de longue date,
- celles qui sont nouvelles et dont il faut se méfier
et enfin,
celles qui sont en avance sur leur temps et dont il ne faut surtout rien dire.
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Pour la majeure partie de l'Occident, le terrible hiver de 1284 fut un désastre. Pour les habitants de Draguan, ce n'était qu'une malédiction de plus.
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Ces croyances étaient célèbres : l'évêque savait que les hérétiques ne pouvaient en toute conscience réciter un Pater ou un Credo sans encourir les foudres de leur communauté et de leur anges. Pour le cathare, le corps humain était trop impur pour avoir le mérite d'invoquer verbalement le nom de Dieu ou de le prier dans une invocation sainte.
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La population du coin était aussi surprenante que la faune d'un roman profane. On trouvait des faux aveugles, des dresseurs de panthères installés dans les combles avec leur bêtes, des vieux marins qui s'enrichissaient d'un trafic importé des mers du Sud, des maquereaux visant leurs articles, des receleurs lombards qui appointaient leurs réseaux pour le printemps prochains, etc. Ces quartiers tranchaient avec le reste de la capitale par quelques traits incontournables : plus de boutiques, plus de mendiants au carrefour, plus de ribaudes à la crinière rousse, plus de soldats en patrouille... Ce monde était lui aussi frappé et concentré sur lui-même à cause de l'hiver. Le grand concours de truands à Paris n’était jamais aussi fort qu'a cette époque de l'année.
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- Je souhaite qu’on étouffe l’affaire. Epargnez le bûcher à mon fils. Exilez-le en Asie ou en Orient. Ce ne sera pas la première fois que l’ Eglise fermera les yeux sur des mauvais sujets. Tout l’argent des Frère du Seuil reviendra à Rome. De plus, je me porte garant et je m’offre en échange de la clémence du pape. Je n’ai peut-être plus l’âge de mettre mon bras au service d’un seigneur, mais rappelez au chancelier que j’ai encore celui de déposer ma fortune, mon nom et ma vie aux pieds du pontife, et que je suis aujourd’hui prêt à réparer.
Enguerran étala sur la table son blason, son épée d’adoubement, sa croix de Tunis, son écusson et sa croix de baptême.
Le diacre Bazan mesurait parfaitement la portée de ces gestes. Pour un chevalier, cela équivalait à vendre son âme. L’éclat du nom était tel chez les chefs de famille qu’il comptait souvent plus que des vies. Un homme d’honneur était prêt à tout pour préserver son patronyme de l’opprobre.
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