Je confirme: pas de fil directeur, quatre pages maximum, aucune description ou présentation du / de la protagoniste de chaque brève, focalisation sur des instantanés.
Je dois admettre que certaines histoires sont restées impénétrables pour moi, même si une relecture m'a permis de reprendre pied sur certaines.
Mais aussi quelques belles pages.
Par exemple les mises en situation en trois petites phrases qui suffisent à éveiller tout un "univers" . Comme ce début pour esquisser un professeur au
Collège de France: " il se plaisait à farfouiller, avec la dignité des gestes professionnels, d'une main implacable et experte, dans les dessous de
Proust et de
Rimbaud, et étalant aux yeux de son public très attentif leurs prétendus miracles, leurs mystères, il expliquait "leur cas"."
Autre exemple, la lente compréhension des mouvements, des pensées intérieures d'un protagoniste que l'on découvre progressivement.
Enfin on ressent le plaisir des mots qui a du guider l'auteure: "La salle avait un éclat souillé et froid, les garçons circulaient trop vite, d'un air un peu brutal, indifférent, les glaces reflétaient durement des visages fripés et des yeux clignotants."