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Josane Duranteau (Autre)
EAN : 9782253019909
316 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
4/5   5 notes
Résumé :
Les Lettres de la vie littéraire, 1965-1967, révèlent un autre aspect d'Albertine Sarrazin, une autre dimension de son talent :
lorsque les Lettres à Julien, écrites en prison, témoignent d'une longue patience dans le malheur et d'un amour devenu légendaire, les Lettres de la vie littéraire sont le reflet d'une exceptionnelle revanche : la foudroyante conquête d'une célébrité mondiale, par celle qui ne connaissait guère, de la vie, que les humiliations et les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Acquisition Paris- Mouffetard- L'Arbre à Lettres- Octobre 2001/Édition PAUVERT-
Lecture 2015-/ Relecture Octobre 2023

Relecture des plus émotionnantes,et rejouissantes et dans un même temps, on voudrait arrêter le temps et surtout avoir une baguette magique afin d'empêcher la tragédie qui surviendra si brutalement à la fin de l'été 1967...

Il aura fallu la simple allusion d'une auteure que j'apprécie beaucouo , Gisèle Bienne, exprimant une envie de longue date de s' intéresser de plus près à Albertine Sarrazin, pour que cela titille à mon tour mon envie de sortir de mes rayonnages deux anciennes lectures: celle-ci et le récit bouleversant de son mari, Julien,écrit et publié des années après le décès brutal d'Albertine...," Contrescarpe"...

Ce recueil de lettres de sa vie littéraire entre 1965 et 1967....nous rejouit..car c'est une période enfin riche de " bonnes nouvelles", elle est libre, elle retrouve son compagnon adoré, Julien, rencontre son éditeur, Jean- Jacques Pauvert; cette dernière sera enfin l' officialisation de la Reconnaissance de son talent singulier et à la fois, la naissance d'une profonde amitié-affection....

"À Mme Gigois- Myquel

La Tanière, 24/5/65

Bien chère Maman/16

(...) Pauvert est un homme merveilleux, certainement un des mieux de ma vie...j'ai demandé à Zizi (*Son mari, Julien) si je pouvais l'épouser, littérairement parlant...je le vois très bien habillé en Borgia, mâtiné de mandarin chinois, il est tout finesse, velours, humour, race, etc.
Bref, j'ai été séduite et, lorsqu'au breakfast il me tendit un second contrat en m'invitant à le signer, je n'ai pas eu la force de refuser.Tant pis pour G.G.(** Gaston Gallimard), mes deux gosses naîtront ensemble, à la rentrée, et seront du même père. (* il est question de
" L'Astragale " et de " La Cavale")


Deux années complètement trépidantes entre la célébrité immédiate à la publication simultanée chez Pauvert de " L' Astragale" et de " La Cavale", les tournées de signatures en France et à l'Étranger, continuer à écrire, les projets et l'acquisition d'une maison à retaper et où vivre enfin avec Julien....

En dépit des séquelles de sa chute et des soucis de santé récurrents
(cf " L' Astragale"),quelle pétillance...quelle joie de vivre , comme son âme- soeur, Julien !
Des tonnes d''énergie, de la bienveillante lucidité sans aigreur, l' appétit de vivre, l'envie d'aller de l'avant, le bonheur intense d'être enfin réunis, d'être DEUX....

Nos deux " rebelles" dévorant l'instant présent, les éloignant enfin de " la mouise" et des misères du passé...

On ne peut que se réjouir de leur bonheur de ces années 1965 et 1966, où Albertine enfin publiée, va connaître une notoriété fulgurante...
Julien va batailler, s'inscrire en fac de Sciences, en auditeur libre, en Géologie, reprendre des études. Quelle réjouissance on ressent en voyant ces deux " êtres cabossés " renaître, se reconstruire, grâce au double miracle de leur rencontre, de leur amour profond l'un pour l'autre et de leurs talents réciproques !

Ce qui n'empêche pas Albertine de conserver lucidité et causticité...comme on peut le lire dans l'extrait suivant.Notre jeune vedette s'adapte , se réjouit mais garde la tête froide...Elle a du caractère, Albertine, et elle sait parfaitement ce qu'elle veut et aussi ce qu'elle ne veut plus !

"1966
janvier-mars
Le dur métier d'écrivain en vogue

( A Mme Bourgeois)

Montpellier, 12/2/66
Ma bien chère marraine, (...)

J'ai refusé de poursuivre les séances de signature ( je ne suis pas la girafe du zoo), j'ai refusé le Prix des Enfants Terribles (je n'en suis plus), je refuse tout ce qui risquerait de me remettre dans des prisons plus subtiles...et fermées que celles où j'ai passé..."

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
22/9/65

Les prix... bien sûr, M. Pauvert m'avait expliqué le fonctionnement. Je croyais qu'il fallait que l'éditeur propose lui-même ses candidats. L'a-t-il fait ou est-ce automatique, en tout cas les journaux m'ont empelotonnée. Mais ne croyez pas que j'y rêve jusqu'à la névrose pour autant. Je ne pense pas – indépendamment de la grande valeur que j'attribue à mes marmots – que les représentants de l'honnête lisent et la fine farine française élise de cœur enthousiaste et unanime une personne qui, truande ou péripatéticienne ou taularde, trouve ceci tellement intéressant que, loin de le cacher, elle se débrouille pour le faire savoir par des voies et des voix autorisées. Monsieur Pauvert est magnifiquement « souple » et pour ce que je l'aime, mais moi, vous savez... je suis tout à fait fixée sur le qu'en dit-on, je suis parmi les impardonnables, et j'espère me faire vendre seulement parce que je connais aussi la petite curiosité vicieuse qui sommeille en le plus apparemment rigide... J'ai lu quelque part l'histoire des bouquins de Violette Leduc, le tirage se joue quelquefois de ces consécrations, ne parlons pas de la mère Sagan, je ne suis pas Sagan, je m'en voudrais.

2575 – [Le Livre de poche n° 5134, p. 108-109]
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A Jean-Jacques Pauvert - Le 2/2/66

Mon cher Jean-Jacques (...)

Le bouquin que je projette-réduit jusqu'ici à 60 pages de cahier à lignes-parle au début de mon enfance, en "play-back" avec une histoire adulte, navrante de solitude et de deuil: c'est aboslument contraire à ce que j'espérais(...)
Mais le bic décide... j'essaie lorsque j'écris de ne pas penser à tout ce que je sais maintenant des hasards et des intransigeances de l'édition: je n'ai plus la belle foi ignorante d'avant mai 65 et je m'intimide toute seule, je m'ahuris...Ce qui m'oblige à gribouiller n'est pas l'édition, ce serait plutôt ce qui m'en dissuade...mais comme d'autre part je prends soin de refuser toute influence, tout conseil et toute étiquette, je reste au moins libre, et c'est le plus important. (p.203)
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Dans les périodes, où Albertine est dans son Midi, loin des mondanités, le journal tend à être celui du corps, qui peut-être prend sa revanche : elle tient le compte de ses étreintes, et, minutieusement, elle enregistre les menus de ses repas.
Le journal, si précieux contrepoint à ses autres écrits, s'interrompt brusquement en 1966. Elle-même, sans aucun doute a détruit la suite. Au prix de quel déchirement ? Elle conservait toutes ses notes depuis l'âge de quatorze ans. Il lui a fallu de bien puissantes raisons, sans doute, pour prendre un parti si contraire à sa propre tradition.

2522 – [Le Livre de poche n° 5134, p. 8] Josane Duranteau, introduction
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À Mme Gigois- Myquel

La Tanière, 24/5/65

Bien chère Maman/16

(...) Pauvert est un homme merveilleux, certainement un des mieux de ma vie...j'ai demandé à Zizi (*Son mari, Julien) si je pouvais l'épouser, littérairement parlant...je le vois très bien habillé en Borgia, mâtiné de mandarin chinois, il est tout finesse, velours, humour, race, etc.
Bref, j'ai été séduite et, lorsqu'au breakfast il me tendit un second contrat en m'invitant à le signer, je n'ai pas eu la force de refuser.Tant pis pour G.G.(** Gaston Gallimard), mes deux gosses naîtront ensemble, à la rentrée, et seront du même père. (* il est question de
" L'Astragale " et de " La Cavale")


( Pauvert, 2001, p.70)
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A Mme Gogois-Myquel. Montpellier, 10/8/65

J'ai demandé à M. J.P. comment il fallait faire pour dédicacer, il a beaucoup ri, dit que je pouvais faire tout ce que je voulais... bon. Mais... il faut que j'aie votre accord, me permettez-vous ? Ce serait une grande joie, le meilleur merci que je puisse vous exprimer. Pour tout depuis... hé ! Neuf ans ! Au fond, vous êtes ma plus ancienne affection (malgré les sourcils circonflexes du début... Mais j'étais si toc alors ...). Alors dites-moi si vous voulez bien, ou si je fais ça sans mentionner votre nom, ou.. enfin je ne sais. Il est souvent plus difficile d'écrire trois mots qu'un livre entier. Voir les titres : ils veulent appeler la Cavale « Vanity-case » ou « les Étrennes », je me bagarre pour maintenir Cavale et appeler l'autre Astragale, par exemple. Mais ce que ce Monsieur J.P. est coriace !...

2548 – [Le Livre de poche n° 5134, p. 100]
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Vidéo de Albertine Sarrazin
Aujourd'hui dans #ÀLaDernièreMinute Julien nous parle d' , le roman de Patrick Besson. Qui était Albertine Sarrazin ? La romancière entre autres de ' et de . La braqueuse, prostituée, prisonnière. La femme au destin brisé, morte à 29 ans. La scandaleuse, l'amoureuse, la passionnée. Patrick Besson lui consacre une biographie à sa manière, infiniment sensible.
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Qui chantait ceci en 1977? On a tous dans le coeur une petite fille oubliée Une jupe plissée, queue de cheval, à la sortie du lycée On a tous dans le cœur un morceau de ferraille usé Un vieux scooter de rêve pour faire le cirque dans le quartier Et la petite fille chantait (et la petite fille chantait) Et la petite fille chantait (et la petite fille chantait) Un truc qui me colle encore au cœur et au corps Everybody's doing a brand-new dance now Come on babe do the locomotion I know you gonna like it if you give it a chance now Come on babe do the locomotion

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