on est en droit d’attendre un courage sans limite, un courage qui exprime vite une force de caractère au service d’un désir irrépressible pouvant aller jusqu’à l’acharnement, la violence et l’excès. Coubertin avait déjà souligné ce paradoxe : « La tendance du sport vers l’excès, voilà sa caractéristique psychologique par excellence. Il veut plus de vitesse, plus de hauteur, plus de force… toujours plus.
Comme il est essentiellement dépassement et rivalité, le sport est inévitablement producteur d’un travail (au sens physique du terme), d’une énergie, d’une dynamique, d’un rendement. Et cette mobilisation énergétique, cette force en action, contient aussi en soi une charge potentielle d’agressivité et de violence. Le sportif doit vaincre en se faisant violence et en exerçant une violence sur autrui.
Le sportif se doit seulement de mobiliser un registre de techniques du corps afin de produire le plus haut rendement possible. L’exacerbation de cette productivité tend d’ailleurs à faire de son corps une chose, un instrument, un outil dont il lui faut sans cesse optimiser la capacité à supporter la rivalité et battre des records. D’autre part, le sport est par nature confrontation, combat. Nous retrouvons ici l’agôn de Caillois. De ce point de vue, il est en de nombreux points comparable au combat guerrier.
S’il est admis que l’information est faite d’événements, c’est-à-dire de ce qui rompt la monotonie et la banalité des jours, le sport et la violence dans le sport, parce qu’ils ont intrinsèquement une nature événementielle et spectaculaire, alimentent grandement l’exploitation médiatique.
Les théories marxistes insistent sur le fait que le sport n’est que le reflet du mode de production capitaliste. Si le sport amateur incarnait l’oisiveté et le désintérêt de la classe dominante, le sport professionnel est un travail qui a pour finalité le rendement et la productivité.