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J'ai été aspirée par le rythme effréné de ce bouquin. Pour m'y retrouver avec l'histoire de tous les personnages j'ai du prendre des notes... 6 pages! et contre toute attente, ce coté-là m'a plu... je me suis sentie davantage investie... une bonne expérience.
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Second roman de la quadrilogie (qui ne sera qu'une trilogie) des Chemins de la Liberté, le Sursis semble pourtant à des lieux des autres livre de la série. Là où la réflexion et l'analyse guident L'Âge de raison et La Mort dans l'âme, c'est ici l'urgence qui mène la danse. Car l'histoire se déroule durant les trois jours de la conférence de Munich, conclusion de la crise des Sudètes survenue en 1938, et sur laquelle, pour l'Europe entière, plane l'ombre de la guerre.

Pour traduire cette angoissante incertitude d'un moment historique où tout peut basculer, Sartre réalise un tour de force littéraire en imbriquant lieux et personnages, laissant les jours, seuls, façonner les chapitres. Ainsi, d'une phrase à l'autre, sans même changer de ligne, nous voilà passé du confort d'un salon anglais à un village de Tchécoslovaquie, sautant, quelques mots plus tard, jusqu'en France, pour finalement rebondir autre part en Europe ; car tous, homme ou femme, vieux ou jeunes, inconnus les uns des autres et séparés par des milliers de kilomètres, sont suspendus au fil de l'Histoire et sa direction, quelle qu'elle soit, changera leurs destins à jamais.

Déroutante au début, cette mise en forme révèle tout son pouvoir lorsque, pris dans l'engrenage des mots, les lieux se confondent peu à peu, à la manière d'un paysage vu au travers de la fenêtre d'un train lancé à grande vitesse, ne restent alors aux yeux du lecteur que les vies, toutes différentes et pourtant toutes liées, qui, un court instant, se retrouvent au même endroit.

Le meilleur ouvrage, à mon sens, de la trilogie. le plus accessible et prenant, aussi. À lire avec l'urgence pour seule guide de lecture, car le fil de l'Histoire, lui, ne s'arrête pas.

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[ … ] le vieillard attendait, lui aussi,
dans le salon aux persiennes demi-closes. Il était seul,
il rota et s'approcha de la fenêtre. La colline descendait
vers le fleuve, verte et blanche. le Rhin était tout
noir, il avait l'air d'une route bitumée après la pluie.
Le vieillard rota encore une fois, il avait un goût aigre
dans la bouche. Il se mit à tambouriner contre la vitre
et les mouches effrayées voletèrent autour de lui.

C'était une chaleur blanche et poussiéreuse, pompeuse,
sceptique, surannée, une chaleur à collerette, du temps
de Frédéric II ; au fond de cette chaleur, un vieil Anglais
s'ennuyait, un vieil Anglais du temps d'Édouard VII
et tout le reste du monde était en 1938.

pp. 28-29


À L'âge que j'ai, je puis le dire : C'est de la très belle poésie.

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j'ai trouvé ce livre fascinant, cette unité de temps avec dans une même phrase l'action dans plusieurs lieu différent. Je me rappelle l'avoir lu très rapidement comme si je vivais moi aussi cette urgence. Cette nécessité de faire les choses vite car on n'aura peut-être pas le loisir de les finir sinon. Comme je l'ai dit dans une autre critique, pour les livres que j'ai lu il y a longtemps je me souviens surtout de l'impression que le livre m'a fait, moins de l'histoire. Celui là je sais qu'il parle de la guerre, de la deuxième guerre mondiale, je me souviens aussi que des trois tomes c'est le seul que j'ai relu.
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Après avoir présenté les errances de ses jeunes personnages, confrontés à une existence qui pose problème, Sartre s'attache à l'histoire, aux accords de Munich (il fera dire à Daladier à son retour, devant la foule en liesse pensant éviter la guerre: "Ah! Les cons!") et aux réactions de ses personnages face à une histoire qui les dépasse et qui va bientôt déboucher sur la seconde guerre mondiale. Quand on a commencé la série, on a plaisir à suivre l'histoire des personnages.
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un livre mythique de Sartre à lire absolument bien sur , bonne decouverte de cette oeuvre majeure et bonne lecture à tous !
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La qualité de l'écriture et l'intelligence du scénario n'a d'égal que l'intelligence du propos.
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Un roman qui dans ses premières pages semble tout à fait hermétique, de par sa diversité de personnages - fictifs et historiques - et sa mise en page - sans aucune indication lors de changement de personne - qui est selon moi le plus grand défaut de ce roman.

Au-delà de cet aspect superficiel de l'oeuvre:

1° Les nouveaux protagonistes sont très bien établis et humanisés on reconnaît là le talent de Sartre.
2° Un plaisir de retrouver Mathieu, Boris, Ivich, Daniel et d'autres: Lola, Odette pour qui on découvre de nouvelles facettes touchantes de leurs personnalités.
3° le surcroît de la philosophie Sartrienne dans l'oeuvre, notamment sur les personnages de Mathieu - concernant la liberté - et de Daniel - concernant la reconnaissance de soi par l'intersubjectivité, c'est a dire la reconnaissance de l'être par les autres - et autres..
4° Malgré le fait d'avoir un oeil moderne et omniscient sur les conflits et les aboutissants de la crise diplomatique de Munich en 1938, nous sommes tellement plongés dans l'intrigue et de tout coeur avec les personnages que cette connaissance ne gêne pas en soi et que nous éprouvons avec joie les moments d'euphorie de peur et d'angoisse des personnages. Nous sommes engagés avec les personnages.
5° Un roman qui donne envie de continuer la lecture de cette trilogie avec - je l'espère - des nouvelles de tous ces personnages, uniques, enfermés dans cette terrible - et à la fois très attrayante - époque.

27/10/20
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Un formicolare di personaggi, a occhio almeno una ventina, le cui vicende rimangono separate per tutto il romanzo, e di cui si descrivono le azioni alternandole all'interno dello stesso capoverso: un romanzo con la dose di sperimentalità che ci si aspetta da un famoso filosofo. Tutte queste vicende si svolgono all'ombra dei giorni precedenti la conferenza di Monaco del 1938, quando prima sembrò che stesse per scoppiare la guerra e poi tutti, o quasi, esultarono per la "pace" - e chiudendo il libro si ha un moto di simpatia per l'esclamazione di Edouard Daladier: "Che imbecilli!".
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