En ce jour du 8 mars, je voulais absolument parler de
Persepolis pour plusieurs raisons. La première pour soutenir le cri de révolte des femmes ET du peuple iranien. La deuxième : ayant vu le film en 2007, j'avais très envie de lire le roman graphique. La troisième : c'est un récit personnel à avoir dans sa bibliothèque au même titre que Maus.
Persepolis raconte plusieurs moments de la vie de
Marjane Satrapi :
♧ son enfance en Iran de 1978 à 1983 scindée entre l'avant (dictature du Shah) et l'après révolution (régime islamique, pénurie, exécutions arbitraires, guerre Iran-Irak) ;
◇son adolescence marquée par un exil en Autriche en 1984 décidé par ses parents pour la protéger (liberté mais solitude, déceptions sentimentales, préjugés face à la différence de culture, perte de repères...) ;
♡sa vie de jeune femme avec un retour en 1988 en Iran (où elle se sent déphasée) puis un départ définitif en France en 1994.
Début 2023, je me suis offert le monovolume de
Persepolis. Regorgant d'informations, il complète très bien le film : on en apprend plus sur les personnages, c'est génial.
Persepolis nous permet de découvrir l'Histoire de l'Iran à travers le regard critique d'une Iranienne contemporaine des faits. L'album est divisé en 4 parties composées de plusieurs chapitres ayant tous un titre en rapport avec l'événement narré (le foulard, les héros...), ce qui rend la lecture fluide. J'ai retrouvé dans la BD ce qui m'avait tant plu dans le film : la spontanéité, l'autodérision de la fillette devenue adulte avant l'heure.
La grand-mère est mon personnage préféré : elle essaie de dédramatiser les situations les plus angoissantes avec de supers punchlines!
Coup de coeur pour la griffe de l'autrice : un dessin en noir et blanc, imagé, expressif dans lequel elle insère une bonne dose d'humour.
Le motif du cheveu qui dépasse (et qui a valu la mort à Mahsa Amini le 16 septembre 2022) est cité dans la bd. Rien n'a donc changé en Iran.
Un témoignage toujours d'actualité, c'est pourquoi il faut lire et relire
Persepolis!