AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,54

sur 2907 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai d'abord vu le film, puis j'ai lu le livre. Rarement une adaptation a été si proche de l'oeuvre originale : le livre épatant a donné naissance à un film épatant. Quel talent ! J'ai adoré le ton décalé de Marjane Satrapi, son autodérision, sa lucidité, son humour, son ironie. Ses souvenirs d'enfance et d'adolescence en Iran pendant la révolution, la guerre Iran-Irak puis en Autriche et lors de son retour sont criants de naturel et de vérité. On découvre l'Iran à travers son regard acéré mais distancié, c'est ce qui lui donne toute sa valeur et sa crédibilité. A lire et à voir absolument.
Commenter  J’apprécie          1000
Un roman graphique en noir et blanc, une autobiographie en noir et blanc...Un chef d'oeuvre en noir et blanc!

Noir comme le voile, noir comme la mise sous le boisseau d'une fille toute pétillante, vive, drôle, qui, parce qu'elle est femme dans un Iran islamisé, se voit obligée de se cacher puis de s'exiler, noir comme l'exil, noir comme la tristesse d'être étrangère et ado en Autriche, noir c'est noir - comme la drogue et ses fausses promesses d'évasion, noir comme le retour dans un Iran méconnaissable, noir comme le deuil, comme les grands-parents disparus, comme la grand'mère morphinomane et coquette, si proche, si fraternelle, si extraordinairement vivante encore après sa mort..

Blanc comme la famille émancipée, le père et la mère, intellectuels ouverts, prêts à tous les sacrifices pour voir leur fille grandir en liberté, blanc comme les jeux insolents de l'enfance, blanc comme Eye of the Tiger chanté et dansé comme un hymne sauvage contre toutes les burqas du monde, blanc comme les fleurs de jasmin dont la grand'mère parfume son décolleté, blanc comme les conversations oniriques avec un Dieu barbu et paternel qui pendant quelques années écoute et console la petite Marjane, avant qu'elle ne l'envoie promener définitivement pour cause de rupture de contrat, blanc comme l'oncle tant aimé qui sait encore dire son amour amour à sa petite nièce avant de disparaître dans les geôles du shah...

Noir et blanc, blanc et noir...

Comme le film formidable et si fidèle au livre dont il est l'adaptation.

Noir comme l'encre, blanc comme le vide.

Marjane se vide de tous ses souvenirs, les sombres et les lumineux, et les confie à la blancheur de sa page pour qu'ils s'inscrivent, noir sur blanc, dans notre mémoire à nous.

Mission accomplie.

Inoubliable autobiographie en noir majeur et blanc mineur.
Commenter  J’apprécie          691
Marjane Satrapi, Shéhérazade de la bande dessinée?
Son ouvrage, Persépolis est une biographie relatant son enfance, son adolescence et son parcours de jeune femme jusqu'à son départ définitif d'Iran en septembre 1994.
La jeune Marjane est née dans une famille bourgeoise et éclairée de Téhéran. Ses parents, après la chute du Shah, l'envoient étudier en Autriche pour faire d'elle une jeune fille émancipée. Elle nous raconte sans faux semblants son parcours chaotique en Autriche où loin des siens, elle perd pied et se réfugie dans les paradis artificiels.Son retour dans sa patrie, lui permet de refaire surface mais lui demande des adaptations dignes du grand écart: le pays a tellement changé sous la coupe des frères musulmans!
Le contexte historique est croqué avec une précision d'orfèvre tout en se fondant dans la narration sans artifice.
C'est une leçon d'humanité et de courage pour toutes les femmes.
Quant au graphisme noir et blanc, très épuré, il retranscrit parfaitement le climat d'austérité, de répression et de fanatisme qui règne en Iran depuis la révolution.
Il me tarde de voir le film pour compléter ma lecture.
Fuir sa patrie peut être parfois un acte de bravoure: fuir pour mieux renaître, se réaliser...
Commenter  J’apprécie          650
Quand je pense à Persépolis, c'est à la fois, pour moi, ce livre, le film et Marjane elle-même, vue en avant-première du film et si proche de son personnage.
J'ai d'abord découvert les livres tomes après tomes. Découvert est un petit mot, je devrais plutôt préciser: Dévoré.

Le livre commence fort: le Foulard. "Ca, c'est moi quand j'avais dix ans.
Et ça, c'est une photo de classe. Je suis assise à l'extrémité gauche, alors on ne me voit pas. de gauche à droite: Golnaz, Mashid, Narine, Minna"
La révolution.

La force de ce livre, ce n'est pas vraiment les dessins - Marjane Satrapi d'ailleurs ne se destinait pas du tout à cet art, mais s'y est mise par la force des choses, par la volonté avouée d'écrire sur cette partie de sa vie - mais celle de montrer quelque chose de neuf, quelque chose qu'on ne percevait pas de l'intérieur auparavant, dont on entendait parler dans les journaux, dont on recevait des images, des photos toujours les mêmes.
Bien sûr, son témoignage, parce que ç'en est un, est controversé, dans le sens où elle montre ici un certain milieu éclairé, communiste et aristocratique, loin de représenter la foule iranienne, mais il n'en reste pas moins que malgré tout, à travers sa propre histoire on retrouve celle de tout un peuple et en particulier de toute une jeunesse.
Marjane Satrapi n'hésite pas à appuyer les contradictions, les retournements de veste et ses propres actions parfois regrettables, parfois haïssables au nom d'une attitude de masse. Les situations sont souvent graves et pourtant elle y ajoute une petite note humoristique, pas toujours subtile d'ailleurs!

Je ne pourrais pas, maintenant, ne pas parler du film, qui complète parfaitement le livre. On n'y retrouve pas tout, et certains événements sont interprétés différemment, forcément. Je trouve personnellement les images magnifiques, très oniriques et très travaillées sour leur apparente simplicité. La voix de Chiara Mastroianni et celle de Danielle Darrieux pour la grand-mère sont parfaites.

Enfin, j'aime ce que j'ai vu de Marjane Satrapi elle-même, une sacrée femme pleine d'énergie qui a su puiser dans sa propre descente aux enfers la matière de ce roman graphique humoristique, triste, noir, plein de vitalité et sans concession, en particulier envers elle-même.
Commenter  J’apprécie          530
Roman graphique autobiographique qui raconte l'enfance de l'autrice, en Iran, après la Révolution Iranienne. On en apprend au passage sur la culture et l'histoire du pays, ainsi que le traitement des femmes et intellectuels.

Puis on passe à ses études en Europe, sa découverte d'une forme de liberté mais aussi de pauvreté et de dépaysement qui ont profondément affecté Satrapi.

Le tout forme un récit informatif et touchant à la fois personnel et pédagogique. Un mélange très rarement réussi, mais qui fait le charme de cette BD.
Commenter  J’apprécie          481
J'aime beaucoup les BD de Marjane Satrapi mais je n'avais encore jamais lu Persepolis. C'est maintenant chose faite et j'ai adoré.

Elle nous raconte son enfance et son adolescence en Iran, puis son exil en Autriche avant de rentrer dans son pays. Elle nous parle de l'instabilité politique, de la révolution, de la guerre avec toujours beaucoup d'humour.

J'en ai profité pour voir le film que j'ai tout aussi adoré. Il est très fidèle a la BD.

C'est touchant et Chiara Mastroianni qui prête sa voix au personnage a Marji est excellente. le film est drôle et l'on passe un excellent moment.

Bref, si vous n'avez pas encore lu ou vu Persepolis, il faut vite y remédier.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          470
On ne présente plus Persepolis, le roman graphique de Marjane Satrapi, donc je vais être brève ! Franchement, j'adore, je trouve cette oeuvre autobiographique absolument brillante, les situations vécues par la narratrice au cours de sa jeunesse sont analysées avec finesse et sincérité, et l'humour présent à chaque page donne à l'ensemble beaucoup de panache. J'aime particulièrement la Marjane enfant et son petit côté effronté qui s'harmonise parfaitement bien avec la sagacité dont elle fait déjà preuve. J'aime tout autant le personnage de la grand-mère, délicieux bout de femme au caractère bien trempé et à la répartie savoureuse. On sait de qui Marjane tient ! Il est plaisant et instructif de la suivre dans ses péripéties, de l'Iran troublé par des conflits internes à l'Autriche où elle peine à trouver sa place. Au-delà de l'intérêt historique du texte, les problématiques adolescentes développées sont pertinentes et tout à fait crédibles. le graphisme, noir et blanc, simple – mais toujours précis – et efficace, se met au service du texte et, il faut aussi le signaler, l'adaptation est absolument géniale, fidèle, rythmée et tellement drôle.

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
Commenter  J’apprécie          432
Que dire encore ? Avec toutes les critiques déjà présentes, tout a sans doute été dit. Une oeuvre majeure pour moi avant tout sur la résistance : Marjane a failli y rester en Autriche, lycéenne, ou en Iran. Sensation étrange, elle est passée aux arts décos à Strasbourg, à l'époque où j'habitais également cette ville. Pour le reste, une autofiction en bande dessinée souvent très émouvante, révoltée, souvent aussi, mais très drôle à de nombreuses reprises. Et bien sûr l'Iran : qui d'autre pouvait dessiner tout cela ?
Commenter  J’apprécie          401
Roman graphique autobiographique, une enfance déchirée par des soubresauts de l'histoire iranienne.

La première partie est particulièrement touchante : la vie vue par une petite fille, une rebelle qui discute avec Dieu et veut devenir prophète. La petite curieuse veut tout savoir, tout comprendre : le régime du shah, la guerre civile et la montée du gouvernement islamiste, le conflit avec l'Irak, etc. Ses pourquoi et sa logique ont tôt fait de repérer les incohérences de la société…

Venant d'un milieu nanti, la petite Marjane était privilégiée, elle fréquentait une école internationale et passait ses vacances en Europe. Mais ce confort ne met pas la famille à l'abri du régime : un oncle exilé, un voisin disparu, un ami exécuté. Les yeux d'un enfant s'étonnent qu'un simple fer à repasser puisse devenir un instrument de torture…

Pendant la guerre, pour la protéger, ses parents l'envoient en Autriche chez une amie. Mais les choses ne vont pas bien pour l'adolescente. Placée en pension, elle refuse de se plier à l'arbitraire de la communauté religieuse. de rébellions en rejets, elle se retrouvera même à dormir dans la rue.

Malgré toutes ces difficultés et après de nombreux détours, Marjane réussira à trouver un équilibre qui lui permettra un jour d'écrire et de dessiner ce parcours…

Un magnifique roman graphique de la résilience personnelle et de l'histoire du vingtième siècle.
Commenter  J’apprécie          350
Une oeuvre bouleversante et oppressante dans laquelle le lecteur partage les joies, la naïveté et la peine d'une enfant puis, lorsqu'elle grandit, sa révolte, sa douleur, sa peine et sa résilience.
J'ai vu le film avant de lire le roman graphique et je rejoins les Babelionautes qui affirment que l'un et l'autre sont absolument réussis.
J'exploite régulièrement ces deux oeuvres avec mes élèves de 3e. Outre son intérêt autobiographique, sa particularité formelle et sa dénonciation d'une société oppressante, c'est sa poésie qui m'interpelle. Poésie qui a été extrêmement respectée voire multipliée dans l'adaptation.
Commenter  J’apprécie          314




Lecteurs (7006) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz autour du livre "Persepolis"

Dans quelle ville se déroule l'histoire ?

Ispahan
Téhéran
Karaj

10 questions
227 lecteurs ont répondu
Thème : Persepolis, tome 1 (BD) de Marjane SatrapiCréer un quiz sur ce livre

{* *}