Marjane Satrapi est une autrice qui tient une place particulière dans ma vie de lectrice : c'est à travers
Persepolis que j'ai découvert qu'il n'existait pas que des bandes dessinées fiction et humour, mais des oeuvres qui peuvent donner un éclairage très intéressant sur l'Histoire, la géographie, la politique… Et depuis, je n'ai cessé de lire des romans graphiques, car l'approche visuelle et textuelle permet d'entrer plus facilement dans certains sujets, au-delà de la recherche esthétique.
«
Poulet aux prunes » a reçu le fauve d'or à Angoulême en 2005 et là encore, j'ai un véritable attachement pour ce festival auquel je suis allée plusieurs années, magnifique week-end prolongé en fin janvier, malgré les pluies récurrentes et le froid !
J'arrête les digressions ! Mais cette lecture devait permettre de passer un très bon moment !
On assiste à la dernière semaine du grand-oncle de
Marjane Satrapi, dont le plat préféré était le
poulet aux prunes de sa mère. Ce musicien iranien qui consacrait sa vie à son tar, instrument à cordes pincées, sorte de luth à long manche avec un corps en forme de double coeur, décide de mourir lorsque son épouse casse son instrument. Rien ne pourra le retenir, ni ses quatre enfants, ni la discussion avec son frère, ni l'achat de nouveaux tars.
Cette histoire est plaisante en montrant que la souffrance est nécessaire à la création artistique : « As-tu déjà vu quelqu'un écrire un poème sur la femme qu'il a épousé et qui l'engueule quatre fois par jour ? Crois-tu que si Roméo et Juliette avaient fait six gosses ensemble, on aurait écrit un livre sur eux ? Tu souffres ! C'est pour ça que tu joues si bien maintenant ! »
Cependant, il est difficile d'apprécier cet artiste égocentrique et j'ai eu un petit regret sur le fait de finalement peu découvrir sur l'Iran des années 60.