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sur 222 notes
Ferme de la Renardière, Creuse, 3 juillet 1979. Chevauchant sa Kawasaki, Franck se dirige vers la ferme de son oncle et de sa tante, Victor et Hélène. Aujourd'hui âgé de 19 ans, cela fait quatre années qu'il n'a pas remis les pieds ici. Pas depuis qu'un corbillard contenant le corps de son cousin, Paul, était garé devant. Fuyant un foyer en plein naufrage, son père alcoolique ayant trop souvent la main lourde sur sa mère, le jeune homme est venu réviser son bac qu'il a malheureusement raté étant donné le contexte familial chaotique. Sa ressemblance avec son cousin étant frappante, sa tante et son oncle sont quelque peu ébranlés et bouleversés en le voyant, projetant évidemment ce que serait devenu leur fils s'il n'avait pas eu ce stupide accident de mobylette. Malheureusement pour Franck, cette période, qui se devait calme et sérieuse, va vite s'assombrir...


Sur son lit de mort, trente ans après ce fameux été de 1976, un été qui verra la fin de son innocence et de son adolescence, Franck raconte, par le menu, ces quelques jours passés à la Renardière, chez son oncle et sa tante. Au fil des confidences jetées sur le papier, il évoque évidemment le décès tragique de son cousin et les répercussions inébranlables. Dans cette campagne creusoise, d'apparence calme, reposante et verdoyante, Jacques Saussey nous offre un roman profondément noir où s'entremêlent un présent et un passé tragiques et sombres. Cette narration non linéaire happe le lecteur dès les premières lignes, le plongeant dans une atmosphère lourde, suffocante et mystérieuse. Campé par des personnages denses et attachants, ce roman de terroir teinté de noir, habilement construit, se révèle diablement efficace et retors.
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Haute comme trois pommes, brune, les yeux noisette virant au vert, j'ai une vérue sur le nez et des poils aux genoux. le ménage étant l'un de mes sports favoris, je suis impitoyable avec le moindre grain de poussière. Fan de Fado et de football, je suis fervente catholique et je prie, quelques fois, la Vierge de Fatima (aaah ! Sainte Marie !.... qu'il le marque ce foutu penalti, notre Cristiano !). J'adore la morue et les « pastéis de nata », bref, j'ai tout de la portugaise typique….Je suis née au Portugal, j'aime mon pays, j'en suis fière…
Cependant, je ne serais sûrement pas la même si je n'avais pas grandi en France. Lieu commun, me direz-vous. Avec La Palice, on a fait bien mieux que moi…Mais, c'est la « vérité vraie ». Vous savez où se situe la France, pour moi ? Dans mon coeur. Bien au fond, bien au chaud. J'en ai gardé des images (aaaah, le cinéma français…), des sons (aaaaah, la chanson française..) des odeurs (de doux parfums, pour mon nez à verrue), des paysages (trop peu) et d'excellents souvenirs. Un de ces jours, je vous en raconterai (même si ça ne vous intéresse pas).
Avec ses « Principes mortels » Jacques Saussey m'a envoutée. Son écriture simple et vivante, ses tournures de langage, ses descriptions comme je n'en lisais pas depuis quelque temps, m'ont replongée dans cette France que je n'ai pas eu le temps de parcourir autant que je l'aurais souhaité, mais que j'ai la sensation de connaître comme si je m'y étais promenée, au fil des livres lus. Il m'a prise par la main et m'a emmenée dans la Creuse. Je l'y ai suivi et j'ai adoré la région, que j'ai sentie omniprésente. J'aime « m'immerger » dans les lieux que je lis comme si j'y étais… surtout si je n'y ai jamais mis les pieds ! Si pour certains le chant des oiseaux, le bruit d'un ruisseau, un relief accidenté, la caresse du vent importent peu dans un roman de ce genre, pour moi, c'est primordial de lire « avec tous les sens » : la vue, l'ouïe, l'odorat s'éveillent à la lecture, comme si c'était « en vrai ». Ainsi, l'auteur écrit ici un roman noir, une histoire prenante, pleine de secrets et de non-dit « à la française », dans « une ambiance de terroir », sans pour autant en faire un pavé et sans les « effets spéciaux » américains ou anglais (que j'apprécie, bien sûr, mais pas autant). S'il m'était possible d'en faire un film, je verrais très bien les regrettés Victor Lanoux, Annie Girardot et Yves Montand dans les rôles principaux. Pour les jeunes, j'y mettrais Pierre Niney et Louane Emera. Qu'en dites-vous? J'imagine très bien mes idoles d'il y a plus de trente ans donnant le ton aux jeunesses d'aujourd'hui que je ne connais (malheureusement) pas assez.
C'est une longue confession, d'un homme fatigué de vivre qui parle comme s'il crevait un abcès. Racontée à deux temps, avec une construction classique mais efficace, un « effeuillage » subtil des indices et même une grosse frayeur, sans descriptions sanglantes. L'auteur m'a emmenée où il le souhaitait et j'ai beaucoup aimé la promenade. J'ai repensé à Maupassant, à Pagnol…À « La petite Roque », à « Jean de Florette » plus les accents de la modernité qui s'imposaient.
Merci beaucoup à Netgallay et aux Éditions Bragelonne de m'avoir fait ce cadeau.
P.S. : au fait, je vous ai fait marcher…je n'ai pas de verrue sur le nez !


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Une histoire dans la Creuse, qui ne l'est pas.
Hu, hu, hu.
Tiens, un fou rire...

Quatre années se sont écoulées depuis le décès de Paul, son cousin.
De retour chez tonton (pas Mitterrand) et tatie (pas le magasin), Franck espère échapper au chaos familial tout en bachotant son rattrapage.
Accueil réservé, ambiance pesante.
Hey, y aurait pas comme une douce fragrance d'été inoubliable ?
Et il le fut...

Typique du bouquin d'ambiance qui ferait passer la Toussaint pour la fête à Neu-Neu, Principes Mortels vous drape de son noir manteau en vous plombant le moral tout de go et l'assumant gaillardement tout du long.
Rancoeur, non-dits, subtile vengeance ourdie, le festin est royal, la digestion délicate.

La plume acide de Saussey distille savamment son mortel poison, poussant le lecteur à moult conjectures forcément saugrenues, déductions s'appuyant régulièrement sur celles, nombreuses, de notre Sherlock de passage, j'ai nommé Francky Holmes.
Le seul truc qui m'a durablement titillé ici, c'est la maturité affichée par ce gamin de 19 piges.
Son laïus, un problème, une solution.
Véritable couteau-suisse de la débrouille, Francky dépannage assure H24.

Nonobstant ce léger désagrément, l'auteur délivre une copie magistrale. Véritable petit bijou de noirceur familiale dans son écrin de trahison au grand air, Principes Mortels revisite la citation de Jules Renard affirmant que la campagne se prête à toutes les divagations du rêve. Encore un qui n'a pas lu Jacques Saussey...
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Franck vient réviser son bac dans la ferme de Victor et Hélène, son oncle et sa tante, dans un village de la Creuse. Il n'y était plus venu depuis le décès accidentel de son cousin Paul, à qui il ressemble comme un frère jumeau.
Mais l'ambiance sereine qui devait être propice au travail s'alourdit peu à peu : Victor souffre d'un mystérieux mal mais refuse les soins ; Franck s'interroge sur les circonstances de l'accident de Paul...

L'intrigue se déroule avec lenteur, dans une ambiance qui s'alourdit progressivement jusqu'à devenir insupportable. le dénouement est bien amené, et surprend.
L'environnement est celui d'un petit village du terroir. Les personnages principaux sont des paysans taiseux. Ils agissent, subissent, mais s'expriment peu. Franck, un citadin, se pose beaucoup de questions. Il est accueilli à bras ouvert dans la ferme, mais son ancienne proximité avec Paul Le fait rejeter par les jeunes du village à qui il rappelle un passé douloureux.
Le récit, par la bouche ou la main de Franck, plus de trente ans après les faits, est dynamisé par les aller-retours dans le passé. Il y a peu de rebondissements, sauf au dénouement, mais l'histoire se construit progressivement, découverte après découverte.
J'ai trouvé que l'écriture de l'auteur s'était parfaitement adaptée à l'environnement rural. Elle m'a rappelé celle de Franck Bouysse, dans "Glaise" ou "Grossir le ciel", ou celle de Jacques Guilbaud dans "La montée verte" un vieux polar rural de 1964 lu il y a fort longtemps...

En résumé : un bon thriller rural qui procure un très agréable moment de lecture.
Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
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*****

Pauvre Franck... A 18 ans, il doit passer 6 semaines au milieu de la Creuse, dans la ferme isolée de son oncle et sa tante pour réviser son bac et passer la session de septembre. Mais le plus dur n'est pas là... Cette maison était aussi celle de son cousin, Paul, décédé 4 ans plus tôt dans un accident. Paul et lui était très proches, comme des frères, et la douleur et l'incompréhension de ce drame le hante encore. Mais il ne sait pas qu'il va découvrir que cette tragédie n'est que la partie émergée de l'iceberg...

Ce livre est une agréable surprise : de l'auteur je ne connaissais rien et du polar noir je ne suis pas lectrice habituelle... Et j'ai dévoré ce roman de Jacques Saussey en 2 jours !!! Il est fort bien écrit, les personnages sont travaillés et attachants et l'intrigue est menée avec rythme et intelligence. Un drame familial au milieu des forêts, des bêtes et des petits villages silencieux... Ne cherchez plus votre prochaine lecture, partez pour cette exaltante aventure !!!

Merci à NetGalley et aux éditions Bragelonne pour leur confiance...
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Juillet 1979. Franck a loupé son bac, il doit le repasser en septembre.
Le couple parental est détruit : papa (alcoolique et violent) est en taule et maman n'a pas de logement fixe.
Et si c'était une bonne idée d'aller réviser 'au fin fond de la Creuse' (selon l'expression consacrée par les Parisiens) chez l'oncle et la tante agriculteurs ?
Ça semblait l'être, mais ça ne l'est pas.
Parce que Paul, le cousin de Franck, y est décédé quatre ans plus tôt.
Que personne ne s'en est remis, évidemment.
Que Franck et Paul avaient le même âge, qu'ils étaient super copains, et qu'ils se ressemblent comme des jumeaux.
Et que l'ambiance entre l'oncle et la tante n'est guère meilleure que celle qu'a pu connaître Franck avec ses parents.

Sur la couverture, un petit mot de Claire Favan. Normal, elle est amie avec l'auteur. Et en relisant cette phrase d'accroche, je m'aperçois finalement qu'elle ne dit pas que le livre est excellent. Donc pas de tromperie sur la marchandise : on est bien à la campagne et sur le chemin des enfers.

Après avoir été chamboulée par 'Enfermé.e' de Jacques Saussey (2018), je suis déçue par ce 'Principes mortels' : intrigue lente, effets de manche maladroits (si j'avais su... j'aurais dû deviner... j'étais loin d'imaginer...), rebondissements prévisibles. J'ai eu l'impression de lire un vieux polar du terroir approximatif, et/ou un roman pour ados peu exigeants.

Je reste néanmoins impatiente de découvrir le dernier titre de l'auteur : 'Du poison dans la tête'.
___

PS : j'apprends, via le billet de Nameless, qu'il s'agit du premier roman de Jacques Saussey, sorti de fonds de tiroir en 2018 par Bragelonne ; ouf, ceci explique les maladresses.
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Ce genre de littérature est rarement à mon menu de lectrice, mais l'occasion s'est présentée pour que ce livre croise mon chemin, et la quatrième de couverture a titillé ma curiosité. le fait que l'action se déroule en campagne n'est pas non plus étranger à ce choix, l'époque également.
J'ai apprécié l'ambiance, donc campagnarde, un air de vacances au soleil, à la bonne odeur des moissons, un roman du terroir aux accents polar noir.
L'histoire nous dévoilée par les révélations du narrateur, avant de mourir il veut que la vérité soit faite sur une sombre histoire de famille. Il nous conte cet été maudit, où il devait passer deux mois tranquilles chez sa tante et son oncle pour oublier son propre conflit familial et réviser son bac pour un rattrapage à la session de septembre. Ça devait être donc des vacances studieuses, même si l'ombre de son cousin Paul était présente et douloureuse, Franck avait la ferme intention de profiter de cette parenthèse pour se remettre sur les rails.
Hélas, le destin était aussi de la partie, et Franck devient le patin d'une comédie meurtrière mais je ne vous révélerai point celui qui tire les fils.
Un roman addictif au possible, des personnages touchants, une ambiance qui alterne entre le souvenir douloureux et l'insouciance de l'adolescence, le souvenir d'une enfance heureuse et le drame qui se trame.
Bien sûr comme tout bon thriller, le clou du spectacle nous est offert aux dernières pages, et là on est scotché ou pas, car ma fois, on pressent quand même quelques doutes sur la situation si paisible soi-disant du couple du tonton Victor et de Tati !
Un livre qui se dévore le temps d'un après-midi, impossible de laisser le livre de côté juste le temps d'une petite pause obligatoire et c'est reparti sur les chapeaux de roues.
C'est une réelle découverte de cet auteur, et un roman du terroir mêlé au genre polar, est un excellent compromis pour ceux qui comme moi ne sont guère attirés par les romans trop noirs pour ne pas dire rouges sang et violents.
Un grand merci aux éditions Bragelonne et à Netgalley pour cette découverte.
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Auteur d'un genre nouveau, Jacques Saussey confirme son talent et sa place dans le monde des auteurs contemporains qui comptent et dont le nom commence à prendre de l'ampleur. Avec Principes mortels, il nous livre un roman noir d'une grande réussite qui se lit d'une traite, tant il prend aux tripes.
Avec cette histoire qui se déroule dans la campagne creusoise qui plante un décor bucolique et agréable, nous sommes cependant rapidement plongés dans un oppressant huis-clos où de lourds secrets de famille vont remonter à la surface, où s'entrecroisent mystères et faux-semblants, violence et résurgence du passé. Voilà donc un excellent polar, riche en tensions et coups de théâtre !
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Première lecture de Jacques Saussey et quelle bonne surprise ! Quelle maîtrise dans l'art du suspens et de la montée de l'angoisse !

J'ai énormément aimé la description de la vie et des usages à la campagne désertique à cette époque.

Le décalage entre le presque adulte parisien et les adultes ruraux renfermés, malheureux et cachant des secrets est très réaliste, tout comme la douleur qui transparaît régulièrement.

Il est facile d'imaginer que tout ce que Frank endure ne le laissera pas indemne ! Je n'en dirais pas plus car tout se tient, tout s'enchaîne et découle des pages précédentes.

A un moment j'ai eu idée de la fin mais je trouvais que ça serait vraiment machiavélique et en fait c'est le cas ! Bravo, le suspense est au rendez-vous et j'ai eu beaucoup de mal à poser le livre !

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Une découverte avec cet auteur Français que j'ai bien apprécié au fil de ma lecture.
Une très bon roman d'atmosphère, plutôt noir dans le genre de la pauvre victime qu'est Franck, ce jeune homme de 19 ans qui doit quitter la maison après les ennuis conjugaux que vivent ses parents. Je dirais plutôt ce que son père, alcoolique fait subir à sa mère.
En conséquence il se voit échouer au bac et tente de s'éloigner du domicile pour aller réviser chez sa tante en campagne. Seulement on croit toujours fuir les malheurs et trouver meilleur ailleurs, là n'est pas le cas du tout... il retrouve une ambiance des plus tragiques et qui le renvoie à la mort de son cousin décédé 4 ans plus tôt.
Tout va basculer pour lui qui aspirait à un peu de tranquillité.
Un très bon moment de lecture que vous ne lâcherez pas avant la fin...
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