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4,01

sur 4215 notes
Mickaël a 15 ans lorsqu' il rencontre Hannah une jeune femme de 20 ans son aînée. Très vite une relation passionnée s installe entre eux , physiquement bien sûr mais aussi autour de la lecture. Mickaël lit pour Hannah.
Pourtant Hannah disparaît un jour sans crier gare .
Michael doit alors continuer à vivre sans elle. Étudiant en droit il finit par retrouver Hannah à l occasion d un procès contre les surveillantes d un camp de concentration . Il comprend alors le secret d Hannah qu' elle va cacher jusqu au bout et ce dans son désintérêt .

J ai trouvé beaucoup d intérêt dans ce livre. Il permet de se placer du côté allemand et de la génération des enfants dont les parents ont participé à l horreur des camps, ou n ont rien fait ou n ont rien vu. Sentiment de honte de culpabilité. Comment les juger? Et nous qu' aurions nous fait à leur place ?
Je n ai mis que 4 etoiles car l auteur est très en réserve en distance et je n ai pas ressenti autant d émotions que ce j aurais souhaité.
Belle histoire touchante en tout cas.
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Voila un ouvrage surprenant .
Quand on découvre la quatrième de couverture , on se dis que l'intrigue est vendue et que la lecture va être un peu banale .
Et l'on à tort .
En trés peu de pages l'auteur met en place une tension palpable , qui tient le lecteur en haleine .
Le récit est court mais intense , et les questions soulevées sont importantes .
Je ne suis point favorable aux spoilers , je dirais juste qu'il faut aller plus loin que ce résumé , car on à ici un livre fort , intelligent, audacieux , avec des personnages très biens croqués , une thématique puissante .
Pour ces raisons là et d'autres aussi , ce livre mérite largement le détour .
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Une rencontre improbable, un amour impossible. Ce roman pose des questions inattendues et comble le lecteur par son audace littéraire.
Le récit dépasse l'exercice stylistique pour venir se montrer puissamment humain et émouvant.
L'auteur aborde la magie de la lecture, les voyages qu'on s'offre à travers les mots, l'amour des livres qui lie deux coeurs, deux âmes…
Bernhard Schlink exploite le choc de générations, de cultures et le désordre amoureux dans une intrigue sombre et bien épaisse.

Les crimes nazis ne sont que la toile de fond d'une histoire d'amour et de culpabilité, à la résonance collective.
Culpabilité et responsabilité s'entrechoquent dans une obsession qui survivra au temps et aux déceptions.


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Au premier abord, un livre discret et sans prétention : l'auteur nous conte une histoire d'amour, dans l'Allemagne post nazie, entre un adolescent et une femme de 20 ans son aînée. Après quelques mois d'une relation passionnée et parfois violente, Hanna disparaît. Pourquoi ? Petits mystères et grand secret que Michael découvrira des années plus tard lors d'un procès pour crimes contre l'humanité. La complexité du roman qui transperçait pourtant depuis le début apparaît alors dans toutes sa dimension. L'auteur nous amène à travers Michael à réfléchir sur la responsabilité, le jugement ou l'indifférence face aux atrocités dont sont capables les hommes (donc nous ?) sans y apporter de réponse . Ce roman ne nous poserait t'il pas les mêmes questions que « Les Bienveillantes » livre ardu et controversé de J. Littel ? En cela, je le dirais ambigu (voire manipulateur ?) et l'on n'en guérit pas tout de suite. Mais à lire absolument ; de toute façon, une fois que l'on comprend, il est trop tard, on ne peut plus le lâcher.
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Garçon ou comment Michaël garda Hanna dans la peau toute sa vie.
L'histoire n'aurait jamais dû commencer pour ce Garçon de 15 ans, malade, qui découvre sa voisine et par la même découvre la Femme et ses 1ers émois amoureux et sexuels. Il a 15 ans, elle 35, mais elle va faire de lui un homme mais d'abord elle l'infantilisera comme une mère à son enfant puis verra en lui un homme, un amant. Un amant avec qui le rituel sera toujours le même lecture, bain, plaisirs charnels. Michaël devra faire la lecture à Hanna sinon rien ne se passa. Rituels et sautes d'humeurs Michaël se détourne d'Hanna pour vivre sa vie d'adolescent puis un jour il retourne à son appartement et elle est partie, on ne sait où sans un mot. Ce n'est que 8 ans plus tard par le plus grand des hasard que Michael reverra Hanna dans un tribunal où elle sera jugée avec d'autres femmes pour crime de guerre. Que sait-on sur Hanna? Pas grand chose au final. si ce n'est son secret que nous découvrirons dans ce roman, la honte d'être différente. Une différence qui handicape. Michaël n'oublie pas Hanna, a honte d'elle et de ce qu'ils ont vécu mais la comprend sans l'excuser. Hanna son 1er amour, celui que l'on n'oublie jamais.
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Michaël Berg a quinze ans quand il devient l'amant d'Hannah, une femme de trente-cinq ans. Grâce à cette liaison, il grandit plus vite que ses camarades, mais un jour, elle disparaît.

Des années plus tard, alors qu'il étudie le droit, il assiste à un procès où il retrouve Hannah au banc des accusés. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a été gardienne dans un camp de concentration.

L'histoire d'amour est fascinante puisqu'elle perdure malgré ce que Michaël apprend des actes d'Hannah. Tout au long du livre, Michaël alterne entre plusieurs interprétations, même s'il est suffisamment intelligent pour comprendre que la plus favorable des interprétations n'excuse rien. J'ai surtout été frappée par les interrogations du narrateur. Il fait partie de la génération qui a grandi après la guerre, de cette génération née de parents qui avaient soit participé aux atrocités soit les avaient ignorées.

La question qui m'a la plus marquée est néanmoins celle posée par Hannah elle-même au juge : « qu'aurais-je dû faire ? ». La non-réponse du juge est encore plus fascinante, comme si le juge aurait pu se trouver à la place d'Hannah, incapables tous les deux de comprendre ce qui s'était joué dans leur pays.

Le dénouement du livre m'a pourtant déçue, j'ai eu l'impression que l'auteur cherchait à échapper à la difficulté, à mettre un point final, là où il n'y aurait pas dû y en avoir, du moins pas tout de suite.

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À quinze ans, Michaël rencontre Hanna Schmitz qui en a trente-cinq. Il devient son amant, son « Garçon ». Entre eux s'instaure rapidement un rituel amoureux très précis : « Lecture, douche, faire l'amour et rester encore un moment étendus ensemble, tel était le rituel de nos rendez-vous. C'était une auditrice attentive. » (p. 54) Hanna aime qu'on lui fasse la lecture. Ce qui semble un simple agrément dissimule en réalité un secret. Hanna disparaît un jour, sans prévenir. Pour le jeune homme, le choc est terrible. « Je m'étais certes détourné du souvenir d'Hanna, mais sans le surmonter. » (p. 100) Des années plus tard, Michaël, étudiant en droit, la retrouve. « J'ai revu Hanna en cours d'assises. » (p. 102) Hanna est accusée avec quatre autres femmes de la mort de prisonnières pendant la seconde guerre mondiale. Au cours du procès, Hanna reconnaît les faits, mais se défend maladroitement. Elle demande la justice et la justesse, mais son attitude et ses propos jouent sans cesse en sa défaveur. Michaël perce alors le secret d'Hanna à jour. Alors que la révélation pourrait aider l'accusée, Michaël choisit de se taire pour préserver l'orgueil blessé d'une femme déterminée et courageuse.

Le procès de ces cinq surveillantes de camp est le procès d'une génération qui n'a pas empêché les crimes. Hanna pose sincèrement au juge la question de la responsabilité, mais la réponse de celui-ci est sans valeur pour Hanna. « Elle aurait voulu savoir ce que, dans sa situation, elle aurait dû faire, et non s'entendre dire qu'il y a des choses qu'on ne fait pas. » (p. 128)

La lecture orale, dont on entend beaucoup parler, ne se fait jamais entendre dans le roman. L'oralité, la formulation et l'écoute sont des sujets centraux, mais aucun texte ne se fait jamais entendre pour lui-même au cours du récit. Cette absence fait écho au secret d'Hanna : on est toujours face à des textes empêchés, à des lectures entravées.

Le personnage d'Hanna est remarquablement écrit : cette femme est difficile à saisir jusqu'à la révélation de son secret. Tout s'éclaire ensuite et les contours se précisent. le narrateur s'adresse à nous, son récit est une barrière contre l'oubli, mais aussi le portrait d'un jeune Allemand dans un pays qui ne cesse d'interroger son passé et de compter ses coupables et ses victimes.

Je m'attendais à un texte plus dense voire plus étouffant, mais Bernhard Schlink est étonnant de subtilité et de délicatesse. Les ressorts dramatiques sont présents, mais ils ne grincent pas. L'émotion se dégage sans nuire à la réflexion qui, elle-même, n'est pas pesante ni vaine. L'auteur ne prétend pas réécrire L Histoire, ni absoudre certains crimes ou coupables : il met un visage sur une barbarie très humaine.

Le film de Stephen Daldry avec Kate Winslet et Ralph Fiennes m'avait beaucoup touchée. J'avais particulièrement aimé les scènes où le jeune Michaël fait la lecture à Hanna. Kate Winslet est étonnante de justesse dans ce rôle. Quant à Ralph Fiennes... encore un coup de maître pour le bel acteur, tout en retenue et en puissance contenue.

Les couleurs de ce film m'avaient particulièrement bouleversées, entre sépia, gris et brun. Très peu de couleurs vives et donc une atmosphère légèrement brumeuse. La représentation des camps est pudique et sans pathos.

Le film est très fidèle au livre. Un coup double réussi !
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Lu d'une traite, ce roman me laisse une forte impression, toutefois difficile à mettre en mots. On pourrait dire qu'il s'agit avant tout d'un roman d'amour et c'est essentiellement ce qu'est la première partie contée par l'auteur comme un fait vécu, autobiographique. Loin de la mièvrerie, on décèle déjà dans le bonheur de la découverte de l'amour par le narrateur, alors adolescent, beaucoup de sentiments mêlés : amour et culpabilité cohabitent avant même que l'on ne découvre le véritable drame qui sous-tendait les attitudes. Et c'est dans la deuxième partie surtout qu'on trouve les considérations philosophiques qui, même si elles s'Inscrivent dans un contexte sociétal bien particulier, ont une portée universelle. La troisième partie est une sorte d'épilogue qui ne laisse pas grand espoir aux jeunes qui portent les stigmates des exactions perpétrées collectivement par leurs parents sous le Troisième Reich. Si on ne peut oublier, si on ne peut non plus réparer, combien de générations faudra-t-il pour enfin en guérir?
Ce roman m'apparaît comme une oeuvre majeure de la littérature allemande contemporaine et je ne m'étonne pas qu'il ait été remarqué à sa parution (Prix des libraires du Québec —lauréats Hors Québec, en 1997).
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Retour de lecture sur "Le liseur" de Bernhard Schlink publié en 1995. Ce livre raconte l'histoire de Michael Berg, le narrateur, un jeune adolescent de 15 ans qui fait la rencontre et tombe amoureux d'une femme beaucoup plus âgée que lui, Hanna. Ils entretiennent une relation dans laquelle la lecture a une place importante. Cette femme disparaît subitement un jour, et il la retrouve quelques années plus tard au cours d'un procès, où elle est accusée d'un crime de guerre qui a eu lieu lors de l'évacuation du camp d'Auschwitz dans lequel elle était gardienne. Ce livre traite de la culpabilité du peuple allemand par rapport à la Shoah, notamment des générations nées après la guerre et de la difficulté, voire impossibilité, de comprendre réellement ce qui s'est passé et de porter un quelconque jugement. Étant de mère allemande, née dans l'immédiat après-guerre, ce livre me parle tout particulièrement et j'y retrouve une partie du désarroi que j'ai pu ressentir chez elle. le livre n'apporte aucune réponse, mais nous met juste en face de cette ignominie qu'ont été les crimes nazis et nous montre par l'exemple à quel point il est difficile de juger quelque chose qu'il est quasi impossible de comprendre. Cela est fait avec beaucoup de retenue, de subtilité, en ne minimisant jamais l'horreur des actes commis. le livre est divisé en trois parties, la première raconte l'histoire d'amour, la deuxième le procès et la troisième la reprise de contact entre les deux personnages principaux. C'est un livre sur un sujet très grave, mais la première partie est plutôt légère et nous raconte une belle histoire d'amour, même si elle comporte des zones d'ombre. Au delà de la question principale de ce livre évoquée plus haut, l'auteur nous fait également réfléchir sur une multitude de petites choses de la vie auxquelles on est inévitable confronté, comme la manière de vivre rétrospectivement un grand bonheur passé, même si celui-ci n'a pas tenu toutes ses promesses, ou la position à tenir quand on peut aider un adulte qui ne souhaite pas être aidé. C'est globalement un livre très marquant et on est très touché par ces deux personnages, l'un qui essaye de comprendre quelque chose qui lui échappe constamment, et l'autre, prise dans une spirale de l'horreur et qui a perdu, à un moment donné, toute son humanité. La juxtaposition de leur histoire d'amour qui est très touchante, décrite avec beaucoup de tendresse, et le passé monstreux de cette femme, laisse une impression très étrange et nous plonge dans la même perplexité que celle de Michael, le personnage principal. le livre nous montre avec brio que l'acte de juger n'est jamais simple, même dans ce cas, avec une personne ayant participé à la pire des horreurs. C'est donc au final un livre passionnant, complexe, très déstabilisant, un livre qui nous pousse à des questionnements que l'on sait sans réponses et qui marque l'esprit un long moment.

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"Je voulais à la fois comprendre et condamner le crime d'Hanna. Mais il était trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre, j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il méritait effectivement de l'être. Lorsque je le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension (...) Je voulais assumer les deux, la compréhension et la condamnation. Mais les deux ensemble, cela n'allait pas."
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Trois mots viennent pour moi en relief de cette lecture.

Anesthésie tout d'abord. Voilà une observation de l'auteur, au travers de son personnage, qui m'a beaucoup intéressée. En effet, l'histoire qui mêle romance - mais une romance bien à propos et sans mièvrerie -, holocauste et procès (je n'en dirai pas plus pour vous laissez le plaisir de découvrir par quels chemins ces sujets sont traités), aborde la question du ressenti des victimes de déportation. Et voilà ce mot qui sonne pour moi comme une révélation : anesthésie. Pour avoir lu et entendu (au travers de documentaires) pas mal de témoignages de survivants de la Shoah, j'ai pu constater en effet qu'il y avait une certaine pudeur à raconter. Je me disais que ces personnes avaient vécu de telles choses indescriptibles qu'elles ne trouvaient pas les mots assez forts pour en parler. Et finalement, ce ne sont ni la pudeur ni le vocabulaire à inventer mais l'anesthésie de ces personnes à la violence du Mal qu'elles ont subi. Car je ne comprenais pas non plus pourquoi les détenus plus anciens se montraient si cyniques avec les nouveaux arrivés au camp... L'anesthésie. Comme une protection absolument nécessaire pour se maintenir debout. Banaliser pour s'adapter et par là, vivre. L'auteur fait aussi un parallèle avec les bourreaux qui eux-mêmes s'anesthésiaient, mais se pose la question - à juste titre - si on peut comparer l'un et l'autre.

Le deuxième mot qui ressort est honte. Que nous fait faire la honte ? Porte-t-on parfois une honte qui ne nous appartient pas mais qu'on se fait le devoir de porter ? La honte nous fait-elle parfois commettre le pire et est-on prêt à tout pour la dissimuler quitte à nous léser nous-mêmes ? Doit-on briser le silence de la honte pour aider quelqu'un ?

La culpabilité enfin. Où commence-t-elle ? Parfois être coupable c'est faire mais c'est aussi ne pas faire. Peut-on se cacher derrière les circonstances comme des impossibilités à agir autrement ou dans certains cas, existe-t-il un absolu en dehors même de toutes circonstances ? Est-ce qu'on peut légitimement vouloir réparer et quémander par là le pardon ?

Tant de questions intéressantes que le liseur soulève...
Une histoire marquante, en délicatesse, qui se penche sur la nature humaine et sur L Histoire.
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