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sur 4214 notes
Avertissement : J'avais déjà entendu parler de ce livre et du film The Reader qu'on en a tiré. Je n'en connaissais absolument pas le sujet, et il est difficile d'en parler sans en déflorer une partie essentielle… je prends donc le parti ici de n'évoquer que ce qui pourra encourager un éventuel lecteur à ouvrir le livre… pour ne plus le lâcher…

Quand Michaël rencontre Hanna, il a 15 ans, elle en a 35. Ils deviennent amants. Michaël est très attaché à la jeune femme malgré une certaine incompréhension face aux réactions qu'elle a quelquefois. Une caractéristique importante de leur relation est que Hannah souhaite que Michaël lui fasse la lecture à haute voix chaque jour : « Lecture, douche, faire l'amour et rester encore un moment étendus ensemble, tel était le rituel de nos rendez-vous. »

Leur histoire dure finalement très peu de temps, moins d'une année, car Hannah le quitte brusquement et Michael en est effondré. Sans jamais l'oublier, il poursuit ses études de droit, et sept ans plus tard, à la faveur d'un séminaire, il assiste à un procès au cours duquel Hanna est dans le box des accusés.

Durant plusieurs semaines, Michael écoute et observe les femmes accusées dont Hanna, qui manifestement ne se défend pas bien. Michael ne comprend pas pourquoi Hanna ne réagit pas, et à force de réflexion, il finit par découvrir son secret. Il se demande alors s'il doit ou non intervenir, car cela pourrait changer le cours des choses pour Hanna. Les autres accusées rejettent toute faute sur Hanna, qui finit par être condamnée à la détention à perpétuité.

Au regard des crimes commis, Michael ne souhaite pas avoir de contact avec Hanna pendant son séjour en prison et sa vie à lui se poursuit jusqu'au moment où il décide après l'avoir revue une fois, bien des années plus tard, d'écrire leur histoire, finalement l'histoire de toute une génération.

Le liseur est un livre à part.

Dans trois parties bien distinctes, Bernard Shlink évoque tout d'abord une histoire d'amour singulière, très sensuelle, la naissance du désir et son obsession chez le jeune homme, puis le procès avec la découverte de la personnalité, des actes d'Hanna et les interrogations de Michaël, son voyage sur les lieux du « crime d'Hanna », et enfin l'après procès avec les leçons que le jeune homme essaye de tirer de cette aventure. Les descriptions sont fabuleuses dans cet ouvrage, que ce soient les représentations presque oniriques d'Hanna par Michaël alors jeune homme romantique, ou la noirceur du reste dès qu'on n'est plus dans le souvenir.

De nombreux thèmes sont abordés dans cet ouvrage : entre autres, le passage initiatique d'un tout jeune homme vers l'adulte qu'il deviendra, la recherche de ce qui fait l'autre, ce qu'on ne connaît pas de lui. Et comment cette nouvelle conscience de l'autre, de ses actes, peut également modifier la perception de la relation que peuvent avoir eu deux êtres. Michael restera marqué à jamais par cette femme qui lui a donné son corps mais ne s'est finalement pas confiée à lui. Il ne pourra pas s'empêcher (comment lui en vouloir d'ailleurs ?) de se repasser les moments intenses qu'ils ont vécus au filtre des actes ignobles commis par Hanna.

lire la suite de la chronique : lirelanuitoupas.wordpress.com
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Der Vorleser
Traduction : Bernard Lortholary

Avant toute chose, je tiens à dire que je n'ai pas compris pourquoi l'on n'avait pas traduit le titre tout simplement par "Le Lecteur." En effet, dans certains milieux, les dames de compagnie servaient aussi de "lectrices." Alors, pourquoi ne pas adopter ici le masculin puisque, effectivement, le héros sert bien de lecteur à sa maîtresse ? ... Enfin, passons.

Le style est simple, fluide, les chapitres ramassés et l'auteur va droit à l'essentiel. Mais alors, question personnages et surtout thèmes choisis, quelle complexité et plus encore quelle ambiguïté, mes aïeux !

Oui, l'on peut dire que l'auteur soulève ici la question de la perception des agissements du Troisième Reich par les générations qui n'ont pas vu les Nazis directement à l'oeuvre. Maintenant, soutenir qu'il s'agit là du seul thème traité avec, bien sûr, l'inévitable Shoah, c'est tout de même un peu fort de café ! Déjà, le jugement que porte sur les faits dont Hanna s'est rendue coupable l'homme qui l'a jadis aimée est plus qu'ambigu. Ces faits, il les réprouve, certes - qui ne les réprouverait ? - mais il laisse aussi la porte ouverte à un effort de compréhension de ces actes, compréhension qui ne les justifie en rien, cela va de soi. de temps à autre, comme il semble redouter, en tant qu'Allemand - et on le comprend ! - d'écrire un mot de trop ou de travers sur la question, Schlink sort une ou deux phrases hautement vertueuses et délaie consciencieusement sa sauce. Ca a pour principal effet de rendre son propos encore plus ambigu mais - à moins qu'ils ne soient complètement idiots ou naïfs - ça ne convaincra que ceux qui veulent bien se laisser convaincre.

C'est d'ailleurs en cela que "Der Vorleser" est intéressant et même, à certains moments - comme l'instant où Hanna demande au juge : "Et vous, qu'auriez-vous fait ?" - carrément passionnant - et oh ! combien dérangeant.

Pourtant, elle n'a pas l'air bien dangereuse, au premier abord, cette histoire d'amour entre un adolescent de quinze ans (Michael Berg, qui est aussi le narrateur) et une femme de trente-six ans (Hanna Schmitz.) Un jour, Hanna disparaît. Comme ça, brusquement, sans rien dire. Comme Michael commençait alors à s'intéresser à des filles de son âge, ça le soulage plutôt qu'autre chose : c'est la vie, pourrait-il dire.

La deuxième partie s'ouvre vraisemblablement au début des années soixante, à l'époque des derniers grands procès des anciens collaborateurs des Nazis. Michael, maintenant étudiant en droit et jeune Allemand conscient du fardeau qui pèse sur la génération de ses parents, assiste régulièrement à ces procès. Or, un jour, il aperçoit Hanna parmi les accusés. Une Hanna de quarante-trois ans maintenant, donc un peu plus lourde, un peu changée mais c'est bien elle tout de même. Au fil des audiences, le jeune homme apprend qu'elle a été gardienne dans divers camps de concentration.

Plus tard - une vingtaine d'années à peu près - Berg demandera à Hanna si, pendant leur liaison, dans ces moments où ils étaient dans les bras l'un de l'autre, il lui arrivait de penser à cette époque-là de sa vie. "Non", répondra-t-elle simplement.

C'est qu'Hanna n'a pas rejoint l'administration nazie par désir d'exercer son sadisme et sa méchanceté. Non, à l'époque, le responsable de l'usine où elle travaillait voulait la faire passer contremaître. Et Hanna a préféré laisser tout tomber et "se réfugier", en quelque sorte, dans cette carrière de garde-chiourme : tout ça pour ne pas avoir à avouer qu'elle était analphabète.

C'est là le grand, le terrible secret d'Hanna. C'est ce qui la poussait à demander à son jeune amant de lui lire à haute voix les livres que lui-même aimait et connaissait. C'est ce qui la poussait, dans les camps, à choisir, toujours parmi les plus faibles, parmi celles qui n'auraient pas résisté aux travaux forcés, une déportée capable de lui faire chaque soir la lecture.

Mais les juges ne le sauront jamais - Berg, qui comprend enfin durant le procès, ne sait comment en parler au président et, finalement, en dépit de sa conscience qui le tourmente, se résigne à ne rien dire. Impuissant et comme anesthésié - un mot qui revient souvent sous sa plume - il voit même Hanna accepter en silence d'endosser la responsabilité d'un rapport mensonger sur un crime de guerre alors que, ne sachant ni lire, ni écrire, elle aurait été bien incapable de le rédiger. Cet aveu, bien sûr, alourdira sa peine : dix-huit ans de prison.

Devant une intrigue apparemment si simple, le lecteur, qui ne s'y attendait guère, n'arrête pas de se poser des questions. Et la principale, la voici :

Le personnage d'Hanna, qu'on est parfois tenté de qualifier d'"animal" dans le sens de "sain, sans complication, naturel", symbolise-t-il l'Allemand moyen de sa génération, pas plus mauvais qu'un autre finalement mais qu'un concours de circonstances aberrantes, allié sans doute à l'instinct de conservation propre à l'être humain, a contraint à composer avec le gouvernement nazi en espérant que tôt ou tard, celui-ci chuterait ?

J'entends d'ici les arrogants, les sûrs d'eux, les pour ainsi dire parfaits, s'exclamer en un choeur vertueux : "Et le libre-arbitre, alors ?" Et ils auront raison : le libre-arbitre, ça existe ...

... Dommage que le juge qui va condamner Hanna n'ait pas finalement l'air si convaincu de cette existence ...

"Le Liseur" de Bernhard Schlink : un livre ambigu et qui pose les bonnes questions à ceux qui veulent bien ne pas se boucher les oreilles. Si vous êtes de ceux-là, lisez-le. Sinon, rendormez-vous sur votre confort moral : on vous réveillera au prochain arrêt. ;o)
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Allemagne, fin des années 50. Michaël, jeune lycéen de 15 ans, devient l'amant d'Hanna qui a 20 ans de plus que lui. Peu prolixe, sujette aux sautes d'humeur, c'est elle qui fixe les règles de leur liaison et très vite un rituel s'instaure: d'abord il devra lui faire la lecture, ensuite ils prendront une douche et enfin feront l'amour. Pendant 6 mois Michaël passe tout son temps libre avec Hanna. Mais, un beau jour, elle disparaît sans laisser de trace.
Sept ans plus tard, Michaël, étudiant en droit, assiste aux procès de cinq criminelles de guerre nazies. Parmi elles, il reconnait Hanna accusée d'avoir gardé des femmes juives dans un camp de la mort et de les avoir laissées mourir lors d'un incendie. Empruntée, maladroite, son ancienne amante se défend mal et est condamnée à la perpétuité. Au fil du procès et de ses réflexions, Michaël prend conscience du fait qu'Hanna semble tout accepter dans le seul but de protéger un secret.

Belle réflexion sur l'Allemagne et sur la culpabilité des allemands après la guerre, le liseur aurait pu être un très beau roman mais il manque de souffle, de grandeur, de sentiments. le ton est froid et monotone et souvent j'ai eu l'impression de lire un rapport plutôt qu'un roman. Michaël relate les faits avec tellement de distance qu'on a du mal à imaginer qu'il a aimé, haï, eu honte...bref qu'il a tout simplement ressenti quelque chose. Par ailleurs, je ne vais pas ici révéler le secret d'Hanna mais il ne faut pas être terriblement futé pour le découvrir. Mettons sur le compte de son jeune âge que Michaël soit si long à la détente.
Je dois dire que ce livre m'a laissée sur ma faim. J'en attendais plus, j'en attendais trop sans doute. Je crois que je vais me laisser tenter par le film à la recherche d'un peu de chaleur, d'autant que Ralph Fiennes est un acteur que j'adore.
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Nous sommes en RFA, dans une petite ville à côté du Rhin, dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale. Mickaël Berg, lycéen de quinze ans issu d'une famille bourgeoise, entame une liaison avec une femme de vingt ans son aînée : elle s'appelle Schmitz. Elle est receveuse dans un tramway. Régulièrement, avant ou après leurs ébats, il lui fait la lecture d'une oeuvre. Leur relation est brutalement interrompue par la disparition de cette femme.
C'est la fin de la première partie qui en comporte trois.
Cette femme, il la retrouvera dans des circonstances dramatiques. La suite, je préfère ne pas la raconter. Au passage, gardez vous bien de lire la quatrième de couverture qui déflore de façon malheureuse les trois-quarts de l'intrigue.
J'ai beaucoup aimé la sobriété, la délicatesse de l'écriture de Bernhard Schlink. le livre explore l'histoire de l'Allemagne, les thèmes de la responsabilité individuelle et collective, de la culpabilité, du droit. Roman d'apprentissage, il explore également les thèmes de la transmission, du partage à travers une histoire poignante.
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Très beau roman, centré sur un personnage extrêmement émouvant, Hanna, une allemande arrivée seule à Berlin dans les années qui ont précédé la guerre. Elle avait à l'époque 17 ans; c'était une jeune fille toute simple et, le lecteur l'apprendra plus tard, elle était analphabète. Ces circonstances peuvent-elles expliquer à elles seules sa participation au génocide du peuple juif ? En partie tout au mois, car elles permettent peut-être de comprendre pourquoi, à l'âge de 21 ans, elle va accepter de devenir gardienne au camp d'extermination d'Auschwitz, et qu'elle y fera très "consciencieusement" son travail.
Parallèlement, Bernhard Schlink met en scène Mickaël Berg, un jeune homme né après la guerre, qui, à l'âge de 15 ans, va rencontrer par hasard Hanna, une belle femme de 20 ans son aînée dont il s'éprend, et qui, étrangement, aime qu'on lui lise des livres. Tout naturellement alors, il va devenir son "liseur". Mais personne ne connaît vraiment Hanna.
Au delà de l'histoire d'amour insolite entre ces deux personnages, qui se prolongea bien au delà des quelques années que dura leur liaison, l'auteur pose dans ce roman le problème qui hanta l'Allemagne d'après-guerre, celui de la responsabilité individuelle et collective d'un peuple face à la barbarie.
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Vous savez, les bulles d'intimité, quand quelqu'un décide d'en sortir & qu'elles vous éclatent à la gueule, ça fait mal. Si si.
C'est ainsi que Michaël s'est fait mal, en aimant Hanna, une femme mystérieuse de vingt ans son aînée alors qu'il n'en avait que quinze.
Tous les jours à la sortie de l'école, il passait chez elle, elle lui faisait prendre son bain, il l'a redessiné sous ses doigts, il lui faisait la lecture, elle écouté assidûment.
Un rituel pas très morale, mais bon, avec la morale, on ne fait pas de belles histoires ...
Mais tout ça c'était avant ! Avant qu'Hanna disparaisse !

Des années plus tard, étudiant en droit, lors de son stage, Michaël la retrouve dans un tribunal, accusée d'horreurs du camp d'Auschwitz où elle était gardienne !
Que de révélations !

Ce livre soulève tant de questionnements, il traite de la nature humaine si complexe & compliquée.
Peut-on être monstrueux & être humain ? Sommes nous responsables de l'amour que l'on porte à ce genre d'individu ? Peut-on / doit-on sauver les gens malgré eux, quitte à révéler leurs secrets ? Quel regard porte la génération allemande d'après guerre sur les proches responsables ou complices du pire ? (J'ai eu une pensée pour les Harkis de France, tant jugés & détestés par nous autres Algériens. Qu'en est-il de leurs enfants qui sont en rien responsables des choix de leurs parents)

Il est question aussi de devoir, de culpabilité, de honte, de bien, de mal, de jugement, de bravoure, de pardon, de secret. du fait de s'assumer ou pas.
La partie où l'illettrisme est abordée & très intéressante aussi.

La plume de Shlink, loin d'être inquisitrice, est délicate, experte & précise, l'histoire est sensible & poignante, l'amour & les actes s'opposent & se rejoignent.
L'auteur n'apporte aucune réponse, il aborde l'Holocauste de manière différente sans être dans le pathos.

Un livre que je conseille vivement, parce qu'on sait toujours de quoi on est innocent, et jamais de quoi on est coupable.
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Le véritable amour ? La première passion amoureuse ? Y'a t-il véritablement un âge à partir du quel, on devient apte à aimer d'amour ? Je pense que tout ceci n'en résulte que d'un vaste mystère insondable propre à chaque être humain ! Pour en revenir au roman, certes, le résumé dévoile en grande partie l'intrigue, et il me parait évident que c'est dommage! Il n'en demeure pas moins, que la lecture reste agréable, et que je ne regrette en rien d'y avoir succombé !
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N'ayant point vu le film, le liseur a été pour moi la découverte agréable d'une belle histoire d'amour, d'une intrigue bien ficelée sur fond de la grande Histoire de l'Allemagne.
C'est un récit qui interroge le lecteur sur les limites de la responsabilité individuelle et sur les stratagèmes que l'on peut mettre en oeuvre pour donner une image de soi conforme.
La première partie du livre
s'apparente à un roman d'apprentissage plein
de sensualité.Michael, le narrateur de 15 ans, fait par hasard dans la rue la connaissance d'une femme qui le secourt.Il la trouve belle, il s'éprend d'Hanna âgée de 36 ans, receveuse du tramway.Ils se voient tous les jours,Michael lui fait la lecture.
Quand le narrateur rentre en seconde, dans une classe mixte,il éprouve le besoin d'avoir une vie sociale avec ses pairs sans négliger Hanna.
La jeune femme disparaît du jour au lendemain, abandonnant travail et logement. Les recherches de Michael
restent vaines.Quel est le mystère d'Hanna?
Le jeune homme aborde des études de droit. Avec son professeur, il assiste à un procès et revoit Hanna.Il traverse une période d'interrogation et de culpabilité. Il est confronté à des questions d'éthique.Il comprend enfin le secret d'Hanna…


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Après de nombreuses années à entendre parler de ce roman, je me suis enfin décidée à le découvrir à mon tour. J'ai sauté dans l'inconnu aux côtés de Mickaël, un jeune lycéen de quinze ans, qui, par le hasard de la vie, fait la rencontre d'Hanna, de vingt ans son aînée. Une relation passionnelle, fusionnelle, surprenante mais forte va naître entre ces personnages. Leurs rendez-vous sont intenses, leur attachement bien réel, Mickaël va découvrir la vie, sexuelle, intime, amoureuse aux côtés d'Hanna. Très vite, cette dernière lui réclame des lectures, qui deviendront un rituel immuable entre eux deux : Mickaël lit des livres et Hanna écoute avec avidité. Ils sont pleinement épanouis et heureux, jusqu'au jour où tout bascule : Hanna s'enfuit, le laissant seul, désarçonné, perdu. Ce n'est que plusieurs années plus tard que leur chemin se recroisera, dans une cour d'assise, où Hanna est jugée coupable d'avoir été surveillante dans des camps de concentration de juifs en Allemagne.

Le liseur est découpé en trois parties distinctes : la première concerne la vie avant le procès, au temps où Mickaël et Hanna étaient heureux et insouciants. La seconde partie est centrée sur le procès d'Hanna, tandis que la dernière nous raconte ce qui se passe une fois le procès terminé. Ces trois parties distinctes nous montrent trois visages différents d'Hanna. Tantôt câline, pudique, mystérieuse dans la première partie, elle devient froide, brutale, déterminée dans la seconde, puis se renferme complètement dans la dernière.

Il faut dire que Mickaël, comme nous, lecteurs, n'aurions jamais pu imaginer ce qu'Hanna avait fait dans le passé. Comme quoi, les apparences sont souvent trompeuses. Avant d'être la jeune femme rangée, moderne et décomplexée du présent, Hanna a été surveillante dans des camps de concentration de juifs en Allemagne, durant la Seconde guerre mondiale. Sous les directives des nazis, elle avait pour rôle était de maintenir l'ordre, de s'assurer du bon fonctionnement des camps et du travail des juifs emprisonnés, mais surtout, elle devait, chaque semaine, désigner les juifs les plus faibles pour les envoyer dans les chambres à gaz. Ainsi, elle a été spectatrice de ces massacres de masse et des violences engendrées par les hommes sur les juifs. de part sa non-intervention et sa passivité face à ces comportements brutaux et inhumains, Hanna, comme toutes les autres surveillantes féminines, ont participé à ces tueries ainsi qu'à la radicalisation des comportements.

Au vu de la thématique dramatique abordée, j'aurais escompté être un minimum touchée par cette histoire. Malheureusement, à mon grand désarroi, j'ai lu ce roman sans ressentir d'émotions particulières ou d'empathie envers les personnages. L'histoire d'Hanna ne m'a pas touchée : son passé violent me l'ont sans doute rendue inhumaine. Face aux actes barbares perpétrés durant l'Holocauste, viennent ensuite les questions des remords, du regret, de la honte, du pardon, de la culpabilité. Après avoir commis de tels actes, comment se sent-elle, que ressent-elle, arrivera-t-elle à reprendre une vie normale, quid de ce passé meurtrier ? On peut également se placer à la place de Mickaël et se demander : arrivera-t-il à passer outre son passé ? À lui pardonner ? Doit-il dissocier ses actes et sa personne et continuer à l'aimer ? J'aurais aimé que les personnages s'ouvrent davantage de façon à nous livrer leurs ressentis et sentiments. de ce point de vue là, je les ai trouvé trop froid, factuel, me laissant totalement de marbre.

J'ai quand même été touchée par la relation naissante entre nos deux protagonistes, et particulièrement par le personnage de Mickaël. Celui-ci, très attaché à cette femme, pourtant de 20 ans son aînée, se cessera jamais de l'aimer et de la chérir, au-delà de tout ce qu'à pu faire Hanna. Son amour, sincère et pur m'a ému. J'aurais souhaité que Bernhard Schlink développe davantage la relation si particulière qui s'est créée entre nos deux protagonistes, de façon à nous toucher encore plus. Je pense que c'est leur histoire d'amour si particulière qui aurait pu me faire couler quelques larmes… Pour ne pas vous mentir, en visionnant la bande-annonce de l'adaptation cinématographique, mon coeur s'est serré à la vue du personnage de Mickaël joué par Ralph Fiennes, qui évoque l'innocence et la candeur de la jeunesse.

Le liseur a été adapté au cinéma en 2009 sous le titre « The reader ». le personnage d'Hanna était interprété par la célèbre Kate Winslet, qui reçue de nombreux prix pour son rôle. Malgré un accueil mitigé du film, je pense me laisser tenter et le visionner, pour prolonger cette parenthèse historique et romantique si particulière.

Le liseur commence par une belle histoire d'amour pour enchaîner sur une tragédie historique. Je n'ai pas compris le très grand engouement pour ce récit, que j'ai parcouru sans émotions. L'écriture est plate, les personnages froids, le message semble bon, mais il manque de développement !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Livre emprunté tout à fait par hasard, par curiosité, à la bibliothèque. Magnifique surprise. Très belle histoire d'amour sur fond de culpabilité liée à la Shoah. Intrigue et description de l'environnement très réalistes. Très bien écrit. L'Allemagne ne se remettra jamais de son histoire.
A lire absolument.
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