Un thème intéressant mais une écriture dramatique ! Aucun respect de la syntaxe. Dans une même phrase plusieurs personnes parlent en même temps tantôt dans la réalité tantôt dans le réflexion.
Au final, après de nombreuses questions à l'égard de ce père qui a quitté le domicile un beau jour, cet homme reproduit un schéma du même ordre, se séparant de sa femme et délaissant ses enfants... si toutefois c'est ce que veut dire l'auteur car le manque de clarté du texte laisse pour le moins interrogatif quant au sens recherche.
Un sujet très intéressant, très intime, très prenant, très déstabilisant même. L'interrogation sur le pourquoi nous sommes ce que nous sommes devenus, notre origine, serions-nous le même avec un vécu différent, en quoi ce vécu influe -t- il sur ce que nous gravons dans les autres ? Quelle influence avons-nous sur nos enfants, quelles traces laisserons-nous ?
J'ai lu dans une description de ce livre "Parce que l'on a tous un père et que l'auteur dit ce qui ne se dit pas, la lecture de ce livre sera inoubliable pour beaucoup." Je suis tout à fait d'accord avec cette phrase, ce livre est inoubliable.
En effet, comment est-il possible qu'une telle écriture ait pu être éditée lorsque l'on sait la difficulté pour y arriver. J'ai déjà lu des livres mal écrits, cela relevant d'une certaine maladresse de l'auteur je pense mais dans le cas présent, cela est impossible. Il a fallu un effort réel pour atteindre ce niveau. Dans une même phrase se mêlent deux personnages sans qu'un connecteur logique ou un élément de syntaxe n'aident à identifier le locuteur. On constate le même phénomène lorsqu'un seul locuteur exprime dans la même phrase des éléments concrets et des réflexions intimes. Quant à la syntaxe... elle est pour le moins malmenée.
En conclusion Si l'on aime l'écriture bien construite : à fuir Si l'on aime avancer dans une réflexion : à fuir Si l'on aime l'originalité à tout prix, un style sortant de la cohérence : s'armer de courage et tenter l'expérience.
"Des mots s'organisent lentement dans ma tête. Papa va mourir. Papa. Va. Mourir. Et les mots tournent à vide. Papa va mourir. Je devrais être à la hauteur de l'instant. Eprouver quelque chose. N'importe quoi pourvu que ce soit filial. Et ce type-là, au coeur de pierre, sourd à ce qui tourne dans sa tête, c'est moi. Papa va mourir et cette musique m'est étrangère. Rien d'autre que l'amère satisfaction familière d'avoir une fois de plus laissé passer le train. Une pierre en face de toi, un coeur de pierre."
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Discussion animée, animée par Judith Bernard et Daniel Schneidermann, 17 juin 2010