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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Romantique. Fulgurant. Eminemment touchant par ses deux personnages : ce "Falstaff" maladroit et sa femme-rêve inaccessible... Leur "Tour de Babel" qui rappelle la fameuse "Bibliothèque" infinie et éternelle de la nouvelle de Jorge Luis BORGES (dans le recueil "Ficciones"/"Fictions")... Oeuvre d'art en noir-et-blanc qui rappelle la maîtrise stylistique, graphique et narrative des "Chants de Pyrène", b.d. mythique de Jean-Claude PERTUZE (éd. Loubatières, 4 tomes : 1981 à 1984).

Que tous les non-afficionados (dont je suis) de la b.d.-Neuvième Art s'en inquiètent !!! Sans doute LE chef d'oeuvre de François SCHUITEN & Benoit PEETERS (du moins à ce jour...).

Ah, faudrait VRAIMENT le faire lire dans tous les lycées de la République... (c'est un tic chez moi, vous inquiétez pas !!)
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Ce volume des Cités Obscures est culte tout comme la série. Les amateurs de beaux dessins, précis, inventifs, créatifs sont comblés. de multiples références à la littérature sont utilisées, je pense même à la Béatrice de Dante. Mais je préfère me référer à la critique de Presence pour une bien meilleure critique approfondie que la mienne. J'ajouterai que certains passages à caractère steampunk sont sublimes.
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Elles sont étranges ces cités obscures , familières , fantastiques, ...prophétiques ? de quelles pierres etes vous faites ? de quelles mains etes vous nées ? Dans quel esprit êtes vous rêvées ? qui a tracé vos plans ? Ces plans ont il une réalité ? « La Tour ». Phare ? Tombeau ? Citadelle ? Forteresse ? Utopie ? Aboutissement ? Achèvement ? Mythe ? Enfer ? Dédale...Prison ?
Haut / bas/ ciel /terre/ homme/puits/ âme et dieux ….où se trouvent le repère ?
Ni temps, ni pôle. Quelques grains qui tombent d'une main. Et de l'autre,...comment imaginer ?
Sommes nous les jouets d'un titan , sommes nous des géants ? Colosses ou vermisseaux ?
Les Dessins de François Schuiten sont admirables. Un véritable livre de gravure. Une école à livre ouvert. L'Art est un métier.
Oui les maîtres sont avec eux : Bruegel, Piranèse, Paracelse, Kafka. Et Orson Wells.
Car voilà ici se trouve le dernier rôle d'Orson Wells.
A vous de découvrir ce pourquoi, et ce comment.
Sous les traits de Falstaff , renaît sous la plume de l' homme de l'Art et de ses métiers Giovanni Battista….L'histoire apparaît, elle se dessine. Giovanni Battista… Giovanni Battista Piranesi, graveur et architecte italien du 18 e siècle . « Les prisons imaginaires » , Carceri d'invenzione.
Fabuleux, d'une richesse d'enseignement étourdissant. Marguerite Yourcenar ne s'est pas trompée ( s'est elle d'ailleurs un jour trompée..?) lorsqu'elle observait cette humanité prisonnière : « ces moucherons ne semblent pas s'apercevoir qu'ils côtoient l'abîme. » ,
il y a de cela ce soleil noir sur folie blanche , « L'édifice se suffit; il est à la fois le drame et le décor du drame » écrit elle encore dans « le cerveau noir de Piranèse ».
Quelques siècles plus tard, Schuiten et Peeters nous font dévaler la Tour. Certainement avec raison, « il n'y a aucun avantage à tirer de ce qu'on fait sous le soleil, » Ecclésiaste 1.2. Alors...redescendons.
Strates, sphères, niveaux, où se situe l'homme où peut il trouver sa place où peut il se mettre en marche ? Horizon, échelle, vision, cadre, hauteur, plongée, contre plongée point de fuite, construction tout est perspective. Tout est projection. «  Jamais le soleil ne voit l'ombre » écrivait Léonard de Vinci. L'encre.. la toile.. un jour ...une nuit. Inversion. Ni pair, ni impair, le nombre reste entier. Pas une question de temps, une question d'unité. Question d'amour et de foi en notre humanité. Question d'évélation et non d'ambition.
Bruegel, Piranèse, Paracelse, Kafka, shakespeare , Léonard de Vinci ...Orson Wells.
...Vous ai-je dit que ces cités obscures me laissent penser  ?
Astrid Shriqui Garain
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Ce tome est le troisième (en format bandes dessinées) du cycle des Cités Obscures, mais le quatrième dans l'ordre de lecture (version 2007). Il est initialement paru en 1987, avec un scénario de Benoît Peeters et des dessins de François Schuiten. Il est essentiellement en noir & blanc avec quelques cases dont une partie est en couleurs. Il comprend une histoire complète et achevée, qui se déroule sur un continent comprenant d'autres cités remarquables. le tome précédent était L'archiviste (1987), le tome suivant est La route d'Armilia, et autres légendes du monde obscur (1988).

La première séquence montre Giovanni Battista (le personnage principal) sur une scène dépouillée (un simple rideau derrière lui) délivrant un monologue cryptique servant d'introduction, dans lequel il est question de colonne délabrée, d'inspecteur qui ne vient pas, d'abandon de poste, et de tableaux. L'ouvrage comporte 6 chapitres ; le premier s'intitule "Où Giovanni Battista, mainteneur de son état, comprend qu'il a trop mangé d'oeufs". le lecteur découvre un grand gaillard quadragénaire, doté d'un fort embonpoint qui vit seul dans une maison en bois munie d'une cheminée, nichée au milieu d'imposants piliers en pierre, d'arches monumentales et d'arcboutants. Il est réveillé d'un lourd sommeil par le bruit d'une chute de matériaux. Il inspecte son secteur et effectue le ravalement nécessaire en constatant qu'il n'aura bientôt plus de mortier. Lorsqu'il se produit une autre chute, sa décision est prise : il ne peut plus attendre la venue hypothétique d'un inspecteur, il doit avertir les autorités sur l'augmentation des incidents attestant du vieillissement de l'édifice. Son voyage commence.

La présente édition (2008) comprend une postface concise de Benoît Peeters qui indique que l'inspiration pour "La tour" provenait du souhait de Schuiten de dessiner des architectures plus anciennes que dans les 2 premiers tomes, et du tableau La tour de Babel (vers 1563) de Pieter Bruegel. À partir de là, Schuiten et Peeters ont repris cette idée de Tour colossale, en y incorporant d'autres influences picturales. En particulier, Peeters oriente le lecteur vers Les prisons imaginaires de Giovanni Battista Piranesi (1720-1778, le héros a hérité de ses 2 prénoms comme patronyme). Il est possible de reconnaître une variation sur La Liberté guidant le peuple (1830) de Ferdinand Victor Eugene Delacroix dans les 5 dernières pages. le tome s'achève sur un facsimilé d'interview des 2 auteurs menée par Isodore Louis (le narrateur de "L'archiviste") abordant le rôle d'Orson Welles dans le récit. Schuiten et Peeters indiquent qu'ils ont modelé Battista sur son apparence physique, et qu'ils se sont inspirés du caractère de Falstaff (1965).

Plusieurs thèmes abordés dans les tomes précédents trouvent un écho dans "La tour" : l'administration désincarnée et déconnectée (avec toujours l'influence de Franz Kafka et du livre le château, 1926), l'architecture de la Tour définissant et imposant le mode de vie à ses habitants, le voyage amenant des découvertes merveilleuses (l'influence des voyages extraordinaires de Jules Verne), la quête d'un savoir caché pour comprendre le monde. Peeters a créé un personnage immédiatement sympathique, à la forte présence, sans pour autant qu'il n'écrase les autres (moins imposant qu'Orson Welles). Son voyage étonnant fournit la dynamique du récit. Lors d'une séquence, Battista se retrouve à consulter les livres d'une bibliothèque bien fournie (dont l'un intitulé avec malice "Obscurae civitates"), une sorte du double du lecteur plongé dans "La Tour" à la recherche d'indices et pièces du puzzle. D'ailleurs, à un moment, Battista contemple un dodécaèdre représentant le continent des Cités Obscures, sur lequel figurent les villes de Samaris, Urbicande et Xhystos.

Dans le cadre de ce récit, la tour de Babel représente la soif de l'homme à vouloir entreprendre, à vouloir s'élever dans la connaissance, au risque de perdre de vue des valeurs essentielles, et de se retrouver dans un environnement pour lequel ses capacités d'adaptation se révéleront insuffisantes. le thème de la communication se limite à cette rupture entre une bureaucratie invisible et inconsciente de la réalité de la situation. Peeters s'attache plutôt à développer un autre thème métaphysique, celui de la conception de l'univers, en reprenant un modèle à 4 étages (emprunté à Paracelse, 1493-1541), et en reprenant le thème du passage du monde clos à l'univers infini développé par Alexandre Koyré (1892-1964). À la première lecture, la conception d'une réalité à 4 étages peut faire sourire par sa vétusté et son manque de sophistication. Mais pour le lecteur ayant lu "L'archiviste", l'un de ces étages peut être assimilé à celui de la source à laquelle s'abreuvent les créateurs, telle qu'évoquée par Isidore Louis.

Outre les influences déjà citées plus haut, Schuiten s'inspire également d'un élément ou deux de Léonard de Vinci. Il est possible de repérer un hommage à Moebius (page 67) lors d'une séquence onirique. Mais il n'est pas possible de réduire la vision artistique de Schuiten à un amalgame réussi de ces différentes influences. Tout comme la narration de Peeters entraîne le lecteur dans le voyage de Battista, mais aussi dans un périple intérieur, les dessins de Schuiten immergent le lecteur dans un monde pleinement réalisé, palpable, plausible, fantastique et merveilleux. La connivence entre scénariste et dessinateur est telle que cette bande dessinée semble avoir été réalisée par un seul et unique artiste, texte et dessins se complétant en harmonie, sans répétition.

Dès la première case du premier chapitre, le lecteur prend plaisir à promener son regard dans la case, à prendre le temps de savourer la découverte du lieu (le salon de la bâtisse de Battista). Chaque case est dessinée avec une minutie soucieuse du détail juste. Chaque environnement est représenté avec le souci du réalisme plausible, de la véracité technique, de la sensation tactile de chaque texture. Schuiten force le respect du lecteur par son investissement et son implication à sculpter chaque pierre, chaque madrier, chaque éboulis. Pour Schuiten, il n'y a pas de case secondaire, ou juste fonctionnelle. Chaque case bénéficie du même degré d'attention et de soin. Il n'y a pas d'arrière plan vague, répétitif ou impersonnel. Battista (puis les autres personnages) évolue dans des lieux conçus en 3 dimensions, avec une logique architecturale. La progression de Battista dans la tour est dictée par sa conception que les images rendent limpide pour le lecteur. Par exemple, page 22, la dernière case en bas est de la largeur de la page. Battista s'apprête à descendre le long de la façade de la tour, sur des marches qui ne sont que des dalles émergeant de la façade, sans rampe, ni garde-fou. le lecteur peut promener son regard pour regarder chacune des pierres des murs gigantesques, et constater leur degré d'érosion. Il peut apercevoir une ouverture aménagée avec sa voute en plein cintre. Il aperçoit au loin quelques oiseaux en plein vol. Il distingue les endroits où les bâtisseurs ont utilisé des pierres de module différent pour aménager une particularité. Chaque case se prête à ce type de regard scrutateur, générant une immersion sans commune mesure dans l'environnement de Battista.

Il y a encore beaucoup à dire sur cette Tour, car la narration recèle des sous-entendus, induit des implications, invite à la rêverie et à la réflexion. Cette architecture massive et à étages sous-entend en particulier un objectif fonctionnel (s'élever, prendre de la hauteur), mais aussi une structure pyramidale pour la société qui a conduit à la réalisation de cet édifice. Les déclarations d'Ellias Aureolus Palingenius impliquent un code moral, une philosophie de vie à laquelle le lecteur confronte inconsciemment ses propres convictions, guidé subliminalement par le récit. Il peut également réfléchir au rôle de la nature dans ce récit (faune et flore), rôle auquel elle est cantonnée par cette civilisation, mais également à la place qu'elle occupe en définitive. Comme les tomes précédents, ce récit clair et limpide, riche et foisonnant suggère de nombreuses interprétations au lecteur sans en imposer aucune, au travers d'une aventure grand spectacle et distrayante.
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La Tour est un chef d'oeuvre, une bande dessinée rare, autant dans sa réalisation que par l'exploit qu'elle représente. Une quête insatisfaite, un homme qui cherche sans arrêt des réponses à ses questions. Effectivement, Giovanni Baptista, mainteneur de 3 ème catégorie rafistole son secteur de Tour, depuis des années, solitaire, appliqué, consciencieux. Mais voilà, de plus en plus de pierres tombent et aucun inspecteur n'est venu depuis plusieurs années. Une aventure commence, sidérante, imaginaire, forte, surprenante. Cet ouvrage fait partie des indispensables d'une bibliothèque, il est devenu un classique, une référence.
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Je suis tombé par hasard sur cette BD il y a une quinzaine d'année chez un ami et j'ai eu un vrai coup de coeur.
Contrairement à ce que j'ai cru pendant longtemps, François Schuiten n'est pas architecte mais ce sont son père, son frère et sa soeur qui l'étaient. Cela a probablement eut une influence sur son oeuvre car on retrouve dans son graphisme la précision des dessins d'architectes. Les perspectives sont vertigineuses, rien n'est laissé au hasard...

la suite sur http://leslecturesdeclarinette.over-blog.com/article-1422013.html
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Incontournable quête de la vérité, incontournable quête du sens de la vie, incontournable quête de l'amour sacré...
Un graphisme légendaire voisin des techniques de gravures à l'eau forte.
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